Le 1er mai, Journée internationale du travail, est l’occasion pour les travailleurs, partout dans le monde, d’exprimer leur solidarité et leur fraternité. Ce rendez-vous est un fait culturel incontournable. Il s’inscrit dans la longue et belle histoire des luttes sociales et cristallise l’espoir de dépasser la crise systémique du capitalisme, d’imposer des transformations sociales profondes, et de voir triompher le progrès et la paix.
Dans la plupart des pays européens, tous les signaux sociaux sont au rouge. Les peuples ressentent très durement les effets dévastateurs d’un modèle économique entièrement tourné vers la recherche du profit maximum et la captation des richesses au sacrifice des hommes et de la planète.
En France, nos concitoyens viennent d’infliger un cuisant revers au gouvernement lors des élections municipales. Ce scrutin a fait apparaître les fractures d’une société en souffrance et qui se laisse
prendre à des solutions dangereuses et sans issue. Mais visiblement le Président de la République n’a pas compris la leçon. Le remaniement ministériel et l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, c’est
un peu en effet : on prend les mêmes ou presque ; on persiste et on signe ; et on appuie un peu plus fort encore sur l’accélérateur. Chacun voit bien pourtant que ce ralliement à des préceptes libéraux
éculés et l’entêtement dans l’austérité conduisent notre pays tout droit dans le mur.
Le plan d’économies que présentera le Premier ministre le 29 avril devant l’Assemblée nationale est la parfaite illustration d’une forme d’autisme du pouvoir devant les besoins des populations et la situation générale. Une fois encore, le plus gros des efforts devrait être demandé aux plus modestes. Une fois encore, les services publics en général, la fonction publique en particulier, avec notamment
la confirmation du gel du point d’indice jusqu’en 2017, et la protection sociale figurent parmi les cibles privilégiées du gouvernement.
Ce 1er mai 2014 constitue une étape supplémentaire du processus de mobilisation proposé par la CGT et plusieurs centrales syndicales depuis le début de l’année. Il annonce d’autres initiatives unitaires. Ainsi, les organisations syndicales CFDT – CFTC – CGT – FA-FP – FSU – Solidaires – UNSA de la fonction publique appellent d’ores et déjà à une journée nationale d’action le 15 mai prochain sur la question cruciale du pouvoir d’achat.
Les personnels du ministère de la culture sont naturellement concernés à plus d’un titre par le 1er mai et le 15 mai en préparation. Aurélie Filippetti ne peut plus remettre à plus tard l’ouverture de
négociations sur les rémunérations et les carrières. La période d’essai est terminée depuis longtemps. Maintenant les agents et leurs représentants exigent que l’on passe du discours aux actes les plus concrets. Le 1er mai, soyons également certains et fiers de rappeler ensemble que la démocratie culturelle n’a pas de prix et que la ritournelle budgétaire est un leurre face aux chiffres étourdissants d’une fiscalité dévoyée, et notamment du poids ahurissant de l’évasion fiscale et des exonérations diverses et variées.
Nous devons nous emparer ensemble et dans l’unité du 1er mai. Ce jour-là, en participant nombreuses et nombreux aux manifestations organisées dans toute la France, nous redirons avec force qu’une toute autre répartition des richesses créées est indispensable ; que le renforcement et le développement des services publics est une nécessité ; que l’augmentation des salaires est prioritaire et urgente.
Tous ensemble dans la rue le 1er mai