Les organisations CFDT, CFTC, CGT, FO, FSU, SUD et UNSA du ministère de la Culture ont déposé un préavis de grève reconductible. Elles appellent tous les personnels à cesser le travail à compter du mercredi 2 décembre.
La Révision générale des politiques publiques (RGPP) a diminué en 2009 les effectifs et fusionné les directions du ministère (RGPP 1). Elle s’attaque maintenant aux musées et bibliothèques (RGPP 2) – les opérateurs directs de l’action
1 – En ne remplaçant pas un départ à la retraite sur deux.
Cela se traduira par la suppression de 700 à 1 000 emplois en trois ans dans les 80 établissements publics.
Au musée d’Orsay, il y aura en 2010 une quarantaine d’agents âgés de 60 à 65 ans, susceptibles de prendre leur retraite. Si la règle de 1 sur 2 est appliquée de façon purement comptable, le musée perdrait donc autour de 20 postes de titulaires (sur environ 650 agents).
Déjà, une vingtaine de postes de titulaires ne sont pas pourvus, au risque de ne plus être budgétés.
Au Centre Pompidou, 26 postes disparaîtront en 2010, sur 1100 emplois. C’est pourquoi les collègues du Centre Pompidou sont en grève depuis plus d’une semaine. Ils ont cessé le travail lundi 23 novembre.
2 – En baissant les subventions de l’Etat.
Le projet de budget 2010 du musée d’Orsay est placé sous le signe des
« économies générales » ; l’ensemble des services devra faire des efforts
importants, pour éponger un déficit et pour financer la priorité des priorités : les travaux.
Tous au régime sec ! C’est pour la bonne cause du patron : financer la décision d’un musée rénové et rajeuni, au luxe tapageur, d’un musée à la notoriété internationale amplifiée.
La direction n’a pourtant cessé de répéter que les travaux étaient intégralement financés par les recettes de mécénat des deux expositions en tournée internationale (10 millions d’euros). Alors, pourquoi en vient-on à mettre à la diète les services ?
Comment maintenir les activités avec moins d’effectifs et moins d’argent ?
3 – En obligeant les établissements à augmenter leur recettes propres.
Le musée s’apprête à « dynamiser ses ressources propres » sans relâche, par une politique culturelle plus agressive et plus commerciale.
Pour cela, une nouvelle politique tarifaire a été élaborée qui traque sans relâche les niches de réductions et de gratuité. L’augmentation du droit d’entrée est aussi reversée en complément de financement des travaux.
Une nouvelle politique de mécénat prévoit de louer les espaces muséographiques qui ne le sont pas encore. L’auto-financement de l’EP conduit à une spirale de recherches de financements, devenues des missions prioritaires au détriment des missions de service public dont certaines sont abandonnées.
En résumé, au programme 2010 du musée appelé à « prendre plus d’ampleur » :
la baisse des effectifs
la baisse des budgets de fonctionnement
la réduction de certaines activités
Avec en prime, l’augmentation de la charge de travail pour les équipes, due :
au calendrier des travaux
au rattachement à venir de l’Orangerie
Et le refus de la direction de compenser cette surcharge et la pénibilité augmentée. Faire plus avec moins, on connaît la chanson !
Nos collègues du Centre Pompidou parlent aussi des méthodes brutales, proches de celles de France Télécom.
A Orsay, les relations sont de plus en plus tendues dans les services. Des agents craquent. Ce n’est plus du pouvoir hiérarchique, c’est de la domination brutale. Les personnels doivent subir des diktats qui remettent en cause les compétences et les savoir-faire, et jusqu’au sens de leurs missions. Le malaise est profond.
Halte, stop !
refusons les suppressions d’emplois,
refusons les réductions budgétaires
refusons les pressions abusives
exigeons des postes de titulaires
exigeons les moyens de réaliser nos missions de service public
Une assemblée générale des personnels se tiendra mercredi 2
décembre à 8h45 à la barrière climatique, pour organiser la grève.