Sommaire :
EDITO : Comme disait mon ex, faut savoir tourner la page…
Appel international des archéologues grecs pour soutenir le patrimoine culturel grec p.2
Budget recherche et valorisation : statut-quo, voir rétro pédalage ! p.3
Activités de recherche : les membres du Conseil scientifique saluent le travail des personnels de l’Institut. p.3
Négociation sur la résorption de la précarité à l’Inrap :
où en est-on ? p.4
Comme disait mon ex, faut savoir tourner la page…
Avec les échéances électorales de ce printemps, il est clair qu’une page se tourne.
Si la suivante n’est pas écrite, nous savons déjà qu’après le 6 mai c’est une toute autre pièce qui sera donnée.
Réélu, Sarkozy n’aura plus de limite dans sa frénésie à ultra-libéraliser le marché, le droit du travail et chaque compartiment de nos vies, à démanteler les droits et les acquis sociaux, à liquider les services publics, la Fonction publique et les statuts de ses personnels.
Si c’est la gauche qui arrive aux responsabilités, qu’elle soit rassemblée, plurielle ou molle, elle aura le devoir d’entendre les luttes, les arguments et les propositions, en un mot la voix, de toutes celles et tous ceux sur lesquels elle a compté pour gagner. Et nous nous y emploierons, qu’on se le dise !
Pour le ministère de la culture, ce mandat de cinq ans qui s’achève aura été incontestablement la séquence la plus chaotique et affligeante de sa courte histoire. Cela dit, nos adversaires se sont heurtés, sans pouvoir jouir du moindre répit, à la résistance et à la combativité tenaces des personnels et de leurs organisations, au premier rang desquelles la CGT-Culture. La déculottée la plus cinglante, et peut-être la plus emblématique, fut l’abrogation du CDA à l’INRAP que certains esprits hargneux et non moins déterminés dans les cabinets ministériels voulaient généraliser à toute la Fonction publique !
Combien a-t-on vu, en cette période, dans tout le ministère, de luttes, de mouvements de grève, de manifs contre les suppressions d’emplois, la précarité, les destructions de services et abandons de missions, les externalisations à tout-va, la brutalité des dirigeants, l’instrumentalisation politique de la culture et du patrimoine incarnée dans le projet de Maison de l’Histoire de France, … Les collègues de l’administration centrale, des DRAC, des musées, domaines et grands établissements, du Centre des monuments nationaux, des Archives, du Centre de recherche et de restauration des musées de France, de la Bibliothèque nationale de France, et beaucoup d’autres y ont jeté leurs forces, et se sont solidarisés. En l’espèce, qu’elle fut inoubliable cette présentation des vœux aux personnels du ministère de janvier 2009, où Christine Albanel dut fuir devant 2000 agents criant alternativement « retrait de la RGPP » et « l’INRAP à Paris » !
Il n’empêche, un constat s’impose : le ministère de la culture, ses services et la plupart de ses établissements ressortent profondément affaiblis de l’épreuve de la RGPP, de la cure d’austérité budgétaire et de la course effrénée aux fonds et sociétés privés pour réaliser les missions publiques que l’Etat, sous la coupe libérale, n’entend plus financer. Il ne reste plus de Directions des musées, des Archives, de l’architecture, du livre et de la lecture, des arts plastiques, mais nous comptons à présent une nouvelle Direction des industries culturelles !
Voilà ce qu’on retiendra de la politique pour la culture conduite depuis 2007, pilotée depuis l’Elysée, et pratiquement mise en œuvre par les deux locataires de la rue de Valois qui se sont succédé.
Oui, que la page se tourne, et vite !… Mais nous ne nous attendons sûrement pas à des lendemains qui chantent. Ce n’est, de toutes les façons, pas le genre de la maison.
Le 7 mai et après, on ne lâche rien !
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