La CGT-Culture et la section CGT de la Réunion des Musées Nationaux communiquent :
Face au silence et à l’indifférence de la direction de la Réunion des Musées Nationaux et des autorités ministérielles, notre camarade Mohammad Bahramian s’est donné la mort le 23 janvier 2006
Toute la CGT-Culture est en deuil. Lundi 23 janvier 2006, dans l’après-midi, notre camarade Mohammad Bahramian a mis fin à ses jours au siège de la RMN, au 49 de la rue Etienne Marcel à Paris.
Mohammad, réfugié politique iranien, était très attaché à la France et peut-être plus encore à la RMN qu’il avait intégrée en 1989 en qualité de mouleur-statuaire au sein de l’atelier de moulages du Louvre et des musées de France.
Mohamad, d’une extrême rigueur professionnelle, mais également sculpteur de grand talent, se battait depuis plus de 10 ans pour faire reconnaître ses inventions – plusieurs fois primées – dans le domaine du moulage et, tout simplement, pour que la RMN respecte son travail et sa dignité.
La CGT a toujours été aux côtés de Mohammad dans son combat, non pas seulement parce qu’il nous était un camarade très cher mais aussi et surtout parce que sa ténacité, son sens aigu de la loyauté, de la justice et sa très haute idée du service public culturel soulevaient l’admiration.
Jusqu’au bout, nous avons fait de notre mieux pour briser la chape de plomb que la RMN et les autorités ministérielles ont maintenue délibérément sur le dossier et la souffrance de notre camarade. Le 30 août 2005, devant l’inconséquence et le silence éloquent de la RMN et des tutelles, face à une situation dramatique et déjà des plus alarmantes – Mohammad avait déjà voulu mettre fin à ses jours au même endroit lors de la présentation des voeux de la RMN le 10 janvier 2003 -, la CGT-Culture avait saisi directement Renaud Donnedieu de Vabres afin qu’il intervienne auprès de la Direction des Musées de France et de la RMN. Mais cette démarche officielle, assortie de multiples rappels auprès du cabinet ministériel, fut poliment ignorée. Mohammad ne le supportait plus. C’est d’ailleurs ce qu’il a exprimé juste avant de passer à l’acte.
Les faits du 23 janvier, dans toute leur cruauté, accusent une certaine politique des ressources humaines.
Notre colère est immense. Toutes les responsabilités doivent être établies.
Les militantes et militants de la CGT-Culture rendront hommage à Mohammad Bahramian dans les jours prochains. Bien évidemment, nous inviterons alors toutes celles et ceux qui le souhaitent, ses amis, ses collègues et les agents de la culture à se joindre à nous. Nous vous tiendrons informés de la date et du lieu retenus ultérieurement.
Paris, le 24 janvier 2006