Le service public de la culture en devenir ! Les salariés de la société Securitas, prestataire de l’établissement public du Louvre

Bonjour,

Aujourd’hui, si je suis là, c’est parce que nous sommes dans le même bateau, dans la même galère.

Je suis Roger, Elu CGT de la société Securitas.

Nous sommes agents de sécurité, nous avons la responsabilité de la sécurité de l’établissement, comme nos collègues qui travaillent en salle. Nous contrôlons tous les accès au musée du Louvre.

Notre travail s’est réellement dégradé.

Nous sommes photographes, nous sommes conseillés, interprètes, agents de sécurités… nous faisons presque tout, voir même au détriment de la sécurité qui est notre métier.

On nous demande de faire toujours plus, mais avec moins d’effectifs.

Nous avons fait nos revendications, nous avons demandé la revalorisation de la prime du Louvre, nous avons demandé des effectifs, nous avons demandé des tenues qui nous manquent.

Quand Securitas est arrivée en 2019 au Louvre, nous n’avons obtenu qu’une seule dotation de tenue. Depuis, ce sont des bricoles, sans dotations. Lorsqu’un collègue n’a pas de pantalon ou de chemise, cela lui est donné ponctuellement. Mais aucune autre dotation n’est faite.

Des collègues viennent travailler avec des uniformes déchirés, nous devons malgré cela poursuivre notre travail.
Lorsque les visiteurs sont nombreux, nous devons faire l’impossible pour les faire rentrer en toute vitesse, au détriment de la sécurité du musée.

Nous devons aussi faire le contrôle visuel, mais nous ne pouvons détecter des choses prohibées.

Tout cela au détriment de la sécurité, et du personnel, et des visiteurs.

Aujourd’hui, nous ne voulons plus continuer à travailler dans ces conditions !

Nous demandons des moyens, plus de personnel, des primes, des tenues, … des choses simples.

Mais jusque-là, nous n’avons rien obtenu.

La dernière fois, nous étions en discussion avec notre direction. La Direction du Louvre dit ne pas avoir de moyens. Pour vous comme pour nous, la Direction n’a pas de moyens, ne peut rien faire ni rien donner aux agents.
La direction Securitas dit aussi ne rien pouvoir nous donner. Donc nous sommes contraints à travailler comme ça.

Nous disons stop !

Nous sommes en conflit avec la Direction, donc nous allons nous battre.

Nous allons nous battre pour faire valoriser nos acquis, pour obtenir tout ce qui nous revient.

Nous sommes unis avec vous, car nous vivons la même galère.

Ça commence par nous, ça finit par vous.

Des problèmes se répètent. Des agents en billetterie sont en difficulté, des missions nous sont adressées alors que nous n’avons pas les mêmes prérogatives que les policiers … Il nous est demandé de faire face aux vendeurs à la sauvette. De nombreux collègues ont été menacés après le travail à cause de ces problèmes.

Aujourd’hui il nous est demandé de travailler dans ces conditions, mais la Direction ne veut pas reconnaitre la valeur de notre travail.

Tous unis, nous pouvons faire beaucoup. Nous sommes tous pareils donc nous vivons la même situation.

Ensemble nous pouvons récupérer nos acquis, et obtenir tout ce que nous demandons.

Il nous arrive parfois de faire des actions séparées, chacun de son côté. Mais je souhaiterais qu’il y ait aussi des actions communes. Si nous décidons de mettre nos actions en commun, nous ferons entendre notre voix au musée.

La direction ne veut pas nous entendre. Donc nous devons faire plus pour que nos voix portent.

Aussi, nous vous demandons de nous soutenir. Car vous le savez, nous sommes prestataires
et nous n’avons pas les mêmes garanties que vous.

Aujourd’hui, des collègues ont des problèmes car ils réclament leurs droits.

Aujourd’hui, si nous avons votre appui, nous pourrons faire plus.

Nous vous demandons de nous soutenir dans cette mission, dans cette bataille, pour que nos revendications soient entendues.

Je vous remercie

Colonnes de Buren, 10 juin 2022

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