Nous sommes tous des enfants de Jaurès !
Le Panthéon qui vous accueille ce soir fait partie des 96 sites gérés par le Centre des Monuments Nationaux (CMN), établissement public du Ministère de la Culture. Des monuments emblématiques comme l’Arc de Triomphe, la Sainte-Chapelle, les Tours de Notre-Dame ou Carcassonne, le Mont-Saint-Michel en régions et d’autres encore, composent le réseau des monuments de l’État, animé par le CMN. Ce réseau permet aux monuments plus modestes d’ouvrir au public grâce aux ressources des sites les plus fréquentés. Pour vous accueillir au mieux il faut des emplois stables, un effectif suffisant d’agents de tous métiers, formés à leurs missions.
Suppressions d’emplois, sous-effectif, précarité
Sous couvert de réduction de la dette, le gouvernement impose à notre établissement comme au Ministère de la Culture, une diminution drastique de ses moyens humains. A l’égal d’autres services publics, le CMN a connu d’importantes coupes budgétaires et de nombreuses suppressions de postes. Le sous-effectif qui en découle dégrade les conditions de travail des agents mais aussi la qualité de l’accueil des publics. Dans ce contexte le CMN a employé massivement et illégalement des travailleurs précaires afin de pallier le sous-effectif. Ces agents précaires sont les nouveaux travailleurs pauvres de la Fonction Publique. Embauchés sur des contrats très courts, sur des temps partiels imposés et avec une quotité de travail variable d’un mois sur l’autre, ils connaissent une précarité sociale et matérielle d’autant plus inacceptable qu’ils ont été recrutés par un employeur public. Pourtant, ces salariés, aux côtés de leurs collègues, ouvrent les monuments et accueillent un public toujours plus nombreux. Leur présence quotidienne démontre qu’il sont employés sur d’authentiques besoins permanents. Face à cette situation inique, les travailleurs précaires du Panthéon, de l’Arc de Triomphe et des autres monuments ont décidé de se mobiliser.
Le président Bélaval piétine l’accord de fin de conflit !
En mai dernier, après des mois de lutte et sept jours de grève, les précaires auront finalement eu gain de cause. Un protocole d’accord, signé par la CGT et le président du CMN, Philippe Bélaval, prévoit la requalification de ces contrats précaires en CDI à temps complets. Mais pour d’obscures raisons (sans doute budgétaires?) Monsieur Bélaval refuse d’appliquer le protocole dans son intégralité, 150 agents sont éligibles au protocole mais seulement 86 d’entre eux devraient signer un CDI, mais quand ? Promis pour le 1er juillet, les contrats n’ont toujours pas été signés ! Ainsi, Monsieur Bélaval renie sa parole, sa signature et fuit ses responsabilités. Une attitude indigne d’un « grand serviteur de l’État » !
A cela s’ajoutent les effets d’une réorganisation décidée par Monsieur Bélaval, la troisième en 10 ans, qui tient plus de la désorganisation. Placardisations, surcharge de travail, consignes contradictoires, recrutement de cadres qui coûtent cher mais plus assez d’exécutants à qui on demande une polyvalence extrême, inégalités de traitement, rumeurs, humiliations publiques, intimidation sous toutes ses formes, retours de bâton pour ceux qui osent dire que ça ne va pas, discrimination syndicale… la liste est longue. Le turn-over, les démissions à la chaîne dans tous les services, les accidents du travail, les arrêts maladies anormalement élevés, sont autant de symptômes du mal qui gangrène l’établissement.
Non, tout ne va pas bien au CMN, derrière les façades de nos beaux monuments historiques il y a des agents précaires, des agents qui souffrent. Monsieur Bélaval, tenez vos engagements et relisez votre lettre de mission !
« L’abondance est le fruit d’une bonne administration » Jean Jaurès
Paris, le 27 septembre 2014