Ces lundi 22 et mardi 23 avril, les agents du Panthéon ont voté majoritairement la grève pour l’amélioration des conditions d’accueil et de travail du site.

Des conditions d’accueil devenues dangereuses pour le public et les agents

Dénoncée depuis des années, la dangerosité des portes vitrées gigantesques ont déjà blessé de nombreux visiteurs et agents ! Mais il aura fallu que la porte vitrée d’entrée du monument pesant 300 kg se détache le 23 janvier – risquant de tomber sur deux agents en poste – pour que les choses soient prises au sérieux avec des travaux d’urgence. Suite à ces travaux d’urgence, un nouveau problème est apparu, cette fois à la sortie, avec une plaque risquant de tomber sur des visiteurs. Et ce en dépit de l’expertise rendue par un cabinet de contrôle. Dans la nef, ce sont des chutes de pierres de plusieurs dizaines de mètres qui se produisent…alors même qu’une société venait de purger les pierres pour sécuriser le site !

Tout cela ne peut plus durer !

Les agents demandent à être associées à la réflexion sur les travaux pour qu’ils répondent aux besoins d’accueil et de travail. Ainsi qu’un calendrier des travaux qui seront mis en œuvre le plus rapidement possible.

Dans le cadre des négociations de grève, la direction du CMN s’est engagée à voir auprès des entreprises ce qui a produit ces graves dysfonctionnements, de s’assurer de la sécurité du site et de mieux associer les agents aux travaux via des groupes de travail.

Des conditions d’accueil et de travail dégradées par le manque d’effectif

Si on peut se réjouir que l’augmentation de la fréquentation indique un attachement salutaire à la République (panthéonisations, expositions, manifestations, ouverture des hauteurs…qui attirent toujours plus de monde), les effectifs du monument ne permettent pas de répondre aux impératifs que cela induit (en deux ou trois ans, la fréquentation est passée de 900.000 personnes à 1,2 million).

Ainsi la billetterie est confrontée à un afflux continu de visiteurs et de visiteuses, avec une charge de parole toujours croissante à mesure que leurs missions s’empilent. Dès lors entre deux visiteurs, un agent en billetterie dispose de quatre secondes de « respiration » entre chaque visiteur, entraînant un épuisement tout au long de la journée. Un troisième poste est donc nécessaire pour fluidifier l’entrée des visiteurs dans le site, et répartir la charge de travail. Or,l’administration semble considérer que c’est aux agents, à leur fatigue et à leur sous-effectif, de faire la régulation du flux des entrées à l’intérieur du site.

Ce sous-effectif est si bien entretenu qu’en cas d’absence d’un agent, l’administration s’est régulièrement prononcée pour que la boutique reste ouverte, quitte à laisser l’agent seul en billetterie pour accueillir, informer, proposer, encaisser – le tout sans erreur et sans soutien.

De la même manière, les agents en accueil-surveillance se trouvent régulièrement dans l’incapacité d’accomplir leurs missions fondamentales, d’assurer la sécurité et l’accueil des visiteurs, de veiller au respect de ce dernier lieu de repos des grands hommes (et femmes). Face à la densité de la fréquentation et des activités (événementiels, expositions, groupes scolaires…), des renforts sont indispensables. C’est aussi la visite commentée, et avec elle la bonne intelligence de nos valeurs, qui risque de disparaître si les effectifs restent tels quels. Les grands perdants seront les visiteurs qui perdront une prestation de qualité chère aux agents du service public, nous avons tous à perdre à négliger ceux qui jour après jour mettent en œuvre la citoyenneté

Si le Centre des monuments nationaux dit répondre à ces besoins par plusieurs milliers d’heures de vacations, c’est une précarité assumée qui se joue pour les agents avec un renouvellement de CDD qui mettent les équipes permanentes à rude épreuve en raison de formation aux missions qu’on leur demande continuellement.

Dans le cadre des négociations de grève, aucun accord n’est trouvé pour le moment concernant la création d’emplois permanents.

Des améliorations salariales sont aussi attendues pour les agents.

Pour l’instant, les négociations en cours n’ont pas abouti à un accord !

La lutte continue !

Paris, le 23 avril 2024.

https://www.cgt-culture.fr/wp-content/uploads/2024/04/240422-COMMUNIQUE-GREVE-PANTHEON-J1.pdf