Pour la première fois depuis sa réouverture en 2016, un mouvement social impliquant l’ensemble des agents assurant l’accueil du public, en particulier les moniteurs étudiants, a perturbé le fonctionnement de la bibliothèque de l’INHA (Institut national d’histoire de l’art).
Alors que la capacité d’accueil de la bibliothèque a augmenté en 2022 et que la direction de l’INHA s’est félicitée de chiffres d’affluence record (avec une hausse de 31% du nombre d’entrées en un an), les effectifs de moniteurs étudiants sont passés de 30 à 21 entre 2016 et 2024.
Les personnels en grève reconductible depuis le 28 mai ont ainsi dénoncé les problèmes de sous-effectifs et la dégradation de leurs conditions de travail, et demandé des moyens à la hauteur des missions de l’INHA. Ils ont été largement soutenus par les usagers de la bibliothèque et par une pétition (en ligne et sur papier) qui a recueilli plus de 1000 signatures en quelques jours.
Tentant d’invisibiliser la grève, la direction de l’INHA a maintenu l’ouverture de la bibliothèque en mode dégradé pendant toute la durée du mouvement, avec un effectif de 3 agents postés dans les espaces de lecture, au détriment de la sécurité des lecteurs, des personnels et des collections.
Une semaine après le 28 mai, la direction a enfin rouvert les négociations.
Au terme de trois réunions, le vendredi 7 juin, un accord a été trouvé entre syndicats et direction et un protocole de fin de grève a été signé, qui prévoit notamment :
- L’obtention d’un poste de moniteur étudiant supplémentaire pour les services au public à compter du mois de septembre ;
- Le passage immédiat aux horaires d’été de la bibliothèque (fermeture à 18h30 au lieu de 19h30) et leur maintien au moins jusqu’en septembre ;
- Un diagnostic sur l’organisation du service public après diverses réunions de travail avec les équipes, afin de proposer un plan d’action pour améliorer les conditions de travail ;
- Le décompte de la moitié seulement des jours de grève des moniteurs étudiants.
Par ailleurs, inquiets des modifications contenues dans le projet de révision du décret de création de l’INHA, en particulier la suppression des trois articles qui définissaient les statuts, les missions des agents qui exercent les activités scientifiques et l’organisation des équipes au sein du département des Études et de la recherche, les représentants du personnel ont demandé, depuis plusieurs mois et à plusieurs reprises, la mise en place d’une véritable concertation, en vain. Le projet prévoit que tous ces points soient désormais soumis pour approbation, par le directeur général de l’établissement, aux membres du conseil scientifique, dans un contexte qui favorise désormais une contractualisation de ces postes – et une précarisation de plus en plus fréquente de ces agents.
Mardi 4 juin, alors qu’un Comité social d’administration extraordinaire était prévu sur ce projet, ils ont lu une déclaration liminaire expliquant leur refus de siéger et de donner leur avis sur un texte qui aurait dû être discuté en amont, regrettant que la direction se soit bornée à utiliser les instances de dialogue social comme des chambres d’enregistrement. Le passage en force a continué, le décret a passé les étapes d’un deuxième CSA, du Conseil scientifique, puis du Conseil d’administration, avant de poursuivre son parcours administratif dans un contexte politique plein d’incertitudes.
« Plus de postes, moins de souffrance » : le vendredi 31 mai au Festival de l’histoire de l’art de Fontainebleau, la banderole des personnels de l’INHA en lutte en haut de l’escalier en Fer-à-cheval du Château de Fontainebleau.
Paris, le 21 juin 2024
Pétition de soutien en ligne (lancée le 29 mai) : https://www.change.org/INHA_en_lutte
Caisse de grève (réouverte le 28 mai) : https://www.cotizup.com/caissedegreveinha
Pour suivre l’actualité des personnels de l’INHA en lutte : https://x.com/bibinhaenlutte
Contacts : cgt@inha.fr ; fsu@inha.fr