Lundi 28 avril, journée de mobilisations pour la santé au travail

Ni blessé·e, ni mort·e au travail, travaillons en sécurité et vivons notre retraite !

11 avril 2025, CGT.fr

Le 28 avril prochain se tient la journée de lutte pour la prévention des accidents du travail et maladies professionnelles, qui devient bien souvent une journée d’hommage aux trop nombreux·ses mort·es au travail.

2 à 4 morts par jour selon les statistiques

La situation en France est catastrophique. Le nombre de décès au travail explose : 4 morts par jour, dont 2 sur les chantiers de construction !

Les accidents du travail et maladies professionnelles (ATMP) ont de graves conséquences : 

  • handicaps plus ou moins lourds,
  • cancers, notamment liés à l’amiante,
  • vies professionnelles et privées détruites,
  • difficulté d’accès à la retrait… 

Les ATMP et plus généralement la pénibilité des conditions de travail ont de graves conséquences sur la retraite : 135 000 inaptitudes sont prononcées par an, occasionnant des départs anticipés à la retraite, avec des pensions souvent minorées.

Des choix politiques délibérés

Cette situation est directement imputable à des choix politiques au service du patronat : l’augmentation du nombre de décès au travail est corrélée à la disparition des CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), du fait des ordonnances Macron de 2017. Ces dernières ont aussi acté la disparition de 4 des 10 critères de pénibilité pour les salarié·es du privé.

Il faut rétablir des critères contraignants par métiers, élargis aux conditions d’exercice des métiers féminisés, sans oublier les risques managériaux et organisationnels, responsables de nombreuses pathologies psychiques.

Des menaces sur le service actif

Des projets gouvernementaux circulent pour supprimer le service actif et le service super actif, qui prennent en compte la pénibilité dans la fonction publique, et permettent des départs anticipés à la retraite.

Le 28 avril, luttons pour le droit de vivre et travailler en bonne santé !

Pour toutes ces raisons, faisons du 28 avril une journée d’actions partout où cela est possible pour revendiquer :

  • des moyens pour la prévention, notamment en effectifs de l’inspection du travail et de la médecine du travail, en rétablissant des CHSCT, à compétence environnementale ;
  • des moyens pour la réparation ;
  • la mise en cause de la responsabilité patronale, notamment à travers la faute inexcusable de l’employeur ; la prévention ne progressera que si les patrons sont visés, y compris pénalement ;
  • le droit à la retraite, en commençant par l’abrogation de la réforme 2023 comme étape vers la retraite à 60 ans, et des départs anticipés pour tous les métiers pénibles, y compris féminisés.

Des luttes sont en cours dans différentes professions : dans les ports et docks, dans les industries du verre et de la céramique … amplifions-les ! 

Sortons de l’invisibilité sur l’exposition des femmes exerçant dans des métiers non reconnus comme pénibles ! Sortons du silence la situation des emplois courts, intérimaires, CDD, temps partiels, dont la précarité renforce les risques !

En lien avec les unions départementales, les fédérations Construction, Bois et Ameublement et Santé Action Sociale impulsent des actions dans différentes villes :

  • devant le CHU de Nantes, 44 (en chantier) ;
  • devant le CHU de Angers, 49 ;
  • devant le CHU du Mans, 72 ;
  • face à l’hôpital Saint-Antoine à Paris ;
  • des initiatives se préparent à Lyon, Marseille et Clermont-Ferrand et dans d’autres villes et départements.

La CGT appelle à renforcer ces actions en affichant nos métiers en tenue professionnelle (égoutiers, blouses blanches, casques, et tous signes professionnels), ou selon les réalités locales devant les services du ministère du travail (Dreets, Deets).

Préparons dès maintenant un 1er mai offensif et la poursuite de la lutte pour les retraites : abrogation de la réforme 2023, étape vers la retraite à 60 ans avec départs anticipés pour les métiers pénibles !

Perdre sa vie à la gagner : le film

23 avril 2025, CGT.fr

Aujourd’hui dans le monde du travail, on nous demande d’aller toujours plus vite, pour plus de rentabilité quelles qu’en soient les conséquences sur les salarié·es. Cette réalité insoutenable existe bel et bien en France, qui fait figure de cancre de l’Europe, avec en moyenne 2 500 accidents du travail par jour et 2 morts par jour tous secteurs confondus.

Entre 2017 et 2019, les accidents du travail ont augmenté de 33%. 

Cette réalité s’explique notamment par la suppression des Comités d’hygiène et de sécurité (CHSCT) en 2017. Notons également, que les  4 critères de pénibilité ont été supprimés par Macron, alors qu’à 53 ans, 70% des salarié·es du bâtiment ont au moins un symptôme invalidant, qui conduit à ce que 80% des travailleurs du secteur n’arrivent pas à la retraite.

Comment mettre fin à cette hécatombe ? 

La confédération de la CGT et la fédération CGT de la construction, bois et ameublement ont décidé d’organiser, le mardi 23 janvier 2024 à 18h00 en salle du CCN de la confédération, une projection suivie d’un débat afin d’apporter un éclairage sur cette question des morts au travail.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Bernard Thibault ancien secrétaire général de la CGT, Bénamara Bachir de la fédération de la construction bois et ameublement, et Caroline Dilly du collectif familles stop à la mort au travail, débâteront ensemble.

Voir le film « Perdre sa vie à la gagner »

Travailler dans ces conditions jusqu’à 64 ans ? C’est non !

Avril 2025, ugictcgt.fr

Lundi 28 avril, journée de mobilisations pour la santé au travail

Se mobiliser pour préserver notre santé

Entre la charge et le temps de travail qui explosent, les pressions subies de la part de l’employeur pour faire toujours plus de profit, et les temps de repos qui ne sont pas respectés… La santé au travail des ingés, cadres et techs se dégrade à vue d’œil. Burn-outs, risques socio-organisationnels, placardisation et perte de sens sont les conséquences du non-respect par les employeurs de leur obligation de préserver la santé et la sécurité travailleurs·ses.

Le 28 avril, journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, l’Ugict-CGT appelle à une large mobilisation pour exiger du patronat et du gouvernement qu’ils mettent les moyens sur la table pour protéger durablement notre santé. 

Travailler toujours plus pour gagner toujours moins ? 

Travailler jusqu’à l’épuisement : voilà une promesse que certains employeurs sont ravis de tenir ! 50 heures, 60, ou même 70h/semaine, ces temps de travail à rallonge sont notamment rendus possibles par le forfait jour, qui permet à l’employeur de nous rémunérer à la journée et non aux heures réalisées. A la trappe, donc, le décompte des heures sup et leur compensation. Une réalité confirmée par les résultats des baromètres ViaVoice/Secafi : 

  • 63 % des cadres déclarent travailler plus de 40 heures par semaine, et un·e cadre sur quatre déclare travailler plus de 45 heures par semaine !
  • 82 % des cadres déclarent faire des heures supplémentaires. Plus d’un·e cadre sur deux (51 %) déclare en faire régulièrement.
  • En 2024 près de la moitié des professions intermédiaires (47 %) déclare travailler plus de 39 heures par semaine. 15 % de ces salarié·es déclarent travailler entre 45 et 48 heures par semaine : un chiffre en hausse.

Notre santé mentale et physique impactée par nos conditions de travail  

En plus du temps de travail à rallonge, les ingés, cadres et techs sont soumis·es à une augmentation constante de la charge de travail, à la pression, la sur-sollicitation – même sur les temps de repos. Autant de facteurs qui nuisent à notre santé mentale et physique. Il n’est donc pas étonnant que plus d’un·e cadre sur deux déclare ressentir “souvent ou occasionnellement un niveau de stress intense” (Apec, 2023). La France est d’ailleurs très en retard sur la reconnaissance des maladies liées aux risques psycho-sociaux (RPS), comme l’épuisement professionnel.

  • Une large majorité (57 %) des professions intermédiaires estiment être soumis·es à des RPS ; pour 57% d’entre elles et eux, ces RPS sont induits par une surcharge de travail, et par le fait d’être confronté·es à la souffrance du public (52%). 

Partir à la retraite à 67 ou 70 ans : c’est non ! 

En intégrant le monde du travail plus tardivement, nous devons travailler jusqu’à 66, 67, voire même 70 ans pour avoir une retraite à taux plein … un véritable scandale, quand l’on sait que dans certains secteurs, nous sommes exposé·es à des risques physiques importants comme le bruit, les produits chimiques, ou encore le travail à des heures atypiques. La réforme des retraites de Macron va donc complètement à l’encontre de nos attentes : 

  • Plus d’un·e profession intermédiaire sur deux et plus d’un·e cadre sur trois estiment ne pas pouvoir travailler à temps plein jusqu’à 64 ans. 
  • 54% des cadres et 65% des professions intermédiaires souhaitent un retour à l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans.

Pour une meilleure reconnaissance de notre vécu au travail 

Reconnaissance des maladies professionnelles induites par nos conditions de travail, respect de nos temps de repos et de notre droit à la déconnexion, encadrement du forfait jour : les leviers pour améliorer notre vécu au travail sont nombreux. Il appartient à l’employeur et au législateur de mettre ces moyens à notre disposition, afin notamment d’endiguer l’épidémie de burn-out et de pathologies induites par nos conditions de travail. 

Le 28 avril 2025, l’Ugict-CGT appelle à se mobiliser massivement pour exiger :

  • Des moyens pour la prévention et le respect des prérogatives et de l’indépendance des professionnel·les chargé·es de la santé-sécurité au travail ;
  • La réduction du temps de travail avec l’instauration de la semaine de 4 jours et l’encadrement du forfait-jour ; 
  • La reconnaissance des risques psycho-sociaux avec l’adoption d’une directive européenne sur ce thème ; 
  • L’abrogation de la réforme des retraites de 2023, et un retour à l’âge de départ légal à 62 ans, puis à 60 ans, avec la prise en compte des années d’étude.