Texte d’orientation du XIIIe congrès de la CGT-Culture – novembre 2023
L’action sociale désigne les actions d’une société sur elle‐même pour préserver sa cohésion, par des dispositifs d’aide aux plus fragiles pour acquérir ou préserver leur autonomie et s’adapter au milieu.
Les bourses du travail, caractéristiques de l’autonomie ouvrière à la fin du XIXe siècle, ont posé les premiers jalons d’une solidarité de classe toujours à l’œuvre dans notre CGT.
Les luttes ont conquis les congés payés (avec un prix réduit sur les billets de train) et les allocations chômage en 1936 puis la sécurité sociale en 1945.
Dans son état actuel, l’action sociale repose sur une multiplicité d’acteurs : les collectivités nationales et territoriales, les employeurs publics et privés (avec les comités d’entreprise), des mécanismes d’assurance, des associations, etc. ; la diversité des prestations possibles et la complexité des démarches à accomplir rendent nécessaire le recours à des structures professionnelles pour bénéficier de l’intégralité des droits et dispositifs.
Revendications
La dégradation continue des conquis sociaux collectifs amène à exiger une action sociale forte et de haut niveau, ouverte à tous les personnels et qui garantisse les moyens et offre les droits suivants :
- Le maintien d’un Bureau des Affaires Sociales de pleines compétences, de plein exercice, renforcé en effectifs et en moyens.
- Une égalité d’accès pour toutes et tous et une égale disponibilité, quels que soient l’employeur, le statut et le lieu de travail sur le territoire, avec le même taux de subvention et de types d’aides.
- Un égal accès aux professionnel∙le.s de l’action sociale, avec un référent pour 1000 agent∙e.s.
- Une information claire et complète et une formation obligatoire de l’encadrement.
- Un soutien aux associations de personnels en leur accordant des moyens supplémentaires, notamment en termes de décharge d’activité ; une évaluation de leur activité fondée sur des critères sociaux (catégorie, genre, etc.).
- Un accès de toutes et tous à la culture notamment par le développement de la gratuité et de réductions liées à la carte culture similaires à celles offertes par la carte ICOM.
- Considérer la culture comme un enjeu constitutif du développement social humain, un facteur d’échanges, de connaissance et d’émancipation.
- Un volume de crédits sociaux (hors cotisations) égal au moins à 5 % de la masse salariale, sur une assise réglementaire.
- La possibilité d’accéder à un logement digne, proche du lieu de travail et dont le loyer soit compatible avec la rémunération ; le déploiement de moyens supplémentaires pour le logement d’urgence, y compris pour les retraité.e.s.
- Un relèvement régulier des plafonds pour l’accès aux prestations ; une revalorisation annuelle des prestations au moins égale à l’inflation.
- Une augmentation de la participation des employeurs à la restauration collective ; en son absence, mise en place de titres restaurant avec une contribution de 60 % dont le montant doit être augmenté annuellement au maximum de la limite d’exonération URSSAF quand cela n’est pas le cas.
- Une prise en charge à 100 % des abonnements de transports en commun et des moyens de déplacement écologiques ; la remise en place de la prime de chaussures pour les déplacements à pied (minimum deux paires par an).
- Une protection sociale complémentaire ambitieuse couplant la santé et la prévoyance pour les actifs et les retraités, avec un financement employeur minimum de 50 % pour les actifs et une solidarité familiale et intergénérationnelle effective.
- L’amélioration de l’accès et le renforcement des droits spécifiques pour les aidant.e.s (aménagements de temps de travail, allocations…).
- Le renforcement de l’aide à l’enfance (développement des solutions de garde d’enfants et prise en charge des frais, prise en considération des horaires atypiques pour la garde d’enfants).
- Le droit général aux vacances avec le développement d’un tourisme collectif, social, solidaire, associatif et culturel, favorisant la mixité, l’environnement, et favorisant l’émancipation des personnels.
- Un droit d’accès aux pratiques sportives pour toutes et tous tout au long de l’existence, en subventionnant les abonnements aux structures à hauteur minimum de 75 %. La pratique sportive, source d’émancipation et de meilleure santé doit être valorisée.