Non aux 3 jours de carence et aux retenues sur salaire

5 décembre 2024 - par SNSD-CGT

Le nouveau ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique s’appelle Guillaume Kasbarian. Pour mémoire, il fut auparavant le ministre délégué au logement qui a porté la loi du 27 juillet 2023 visant « à protéger les logements contre l’occupation illicite ». Cette loi improprement nommée « loi anti-squat » focalise le débat sur des situations en définitive marginales alors qu’elle pénalisera principalement les locataires aux revenus modestes et criminalisera la pauvreté en punissant de trois ans de prison et 45 000 € d’amende les impayés de loyers. Ou comment transformer des familles pauvres en familles délinquantes au regard de la loi . De plus, cette loi crée également un nouveau délit d’occupation frauduleuse d’un local à usage d’habitation ou à usage professionnel, industriel, commercial ou agricole. Non seulement les personnes SDF et les familles seront traquées jusque dans des hangars ou des entrepôts désaffectés où elles auront trouvé un maigre refuge, mais sont également visé.e.s par ce nouveau délit les travailleur.se.s en lutte occupant leur lieu de travail.

En qualité de nouveau ministre de la fonction publique, il a le projet de porter le délai de carence à trois journées pour ce que lui appelle « absentéisme », notion qui n’existe ni dans le code du travail, ni dans les conventions collectives, pour la bonne et simple raison qu’il s’agit d’arrêts-maladie. Les travailleur.se.s malades ont besoin de soins et de repos, pas de leçons de morale ou de punitions collectives comme s’iels étaient des collégien.ne.s qui sèchent les cours. Même les patrons du privé l’ont accepté puisque dans près de 80 % des cas les trois journées de carence sont payées par l’employeur ou alors les complémentaires santé sont autorisées à le faire, ce que la loi interdit expressément pour les fonctionnaires. De plus cela s’accompagnera d’une baisse de 10 % du salaire durant l’arrêt-maladie. Ce funeste projet, inclus dans le projet de loi de finances 2025, a déjà été adopté au Sénat.

La communication du ministre est au mieux trompeuse au pire mensongère puisque les arrêts-maladie ne sont pas plus nombreux si on compare des métiers comparables dans le privé et le public. De plus la fonction publique c’est une multitude de statuts juridiques, une multiplicité de missions, de tâches et de métiers : il n’y rien de commun entre le vécu social, les conditions de travail et de rémunération d’un haut-fonctionnaire dans un cabinet ministériel, d’un agent de voirie de la territoriale ou d’une aide-soignante de l’hôpital public.

Un autre angle d’attaque concerne le temps de travail puisque le ministre de l’économie et des finances Arnaud Armand a suggéré qu’un jour de congé pourrait être supprimé sur le modèle du lundi de Pentecôte qui fut supprimé en 2003 pour prétendument financer la dépendance des séniors, et que ce même ministre de l’économie et des finances a également déclaré qu’il était favorable à un accroissement du temps de travail. Produire plus de richesses pour subventionner des entreprises privées qui licencient ?? Alors que l’on a appris mardi que Auchan et Michelin allaient à eux deux supprimer 4 000 emplois, le gouvernement a immédiatement annoncé qu’il n’allait pas demander le remboursement des aides publiques que ces entreprises ont reçues.

Enfin, le ministre s’est illustré ces derniers jours en félicitant, en anglais et en le taguant personnellement, Elon Musk, milliardaire d’extrême-droite raciste, antisémite, misogyne et LGBTphobe et futur ministre de « l’efficacité gouvernementale » de l’administration de Donald Trump. Le personnage est également connu pour ses méthodes managériales extrêmement violentes et discriminatoires et son total mépris des droits des travailleur.se.s ainsi que sa volonté affichée de « démanteler la bureaucratie gouvernementale ».

Guillaume Kasbarian, ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique, partage-t-il les projets politiques de Donald Trump et de son futur ministre Elon Musk ?