Le 4 avril dernier s’est réunit pour la deuxième fois le conseil de modernisation des politiques publi-
ques sous la présidence de Nicolas Sarkozy et les annonces officielles qui ont suivis n’ont vraiment
rien pour nous surprendre. Nos pires craintes se trouvent ainsi confirmées; le ministère de la culture
sera bientôt réduit à un ministère croupion, resserré autours de trois vagues directions générales et
un non moins vague secrétariat général en lieu et place des 10 directions centrales actuelles.
Les musées actuellement sous statut SCN (Service à Compétence National) seront érigés, pour
quatre d’entre eux (Picasso, Fontainebleau, manufacture de Sèvres et le musée national de la céramique) en Etablissements Publiques Administratifs autonomes (EPA). L’Orangerie sera rattaché à
Orsay, quand aux autres musées, le rapport précise seulement que leurs liens devront être resserrés
et rénovés avec la RMN [sic], sans plus d’explication. A première vue, l’idée d’une gestion directe des
musées par la RMN semble avoir été abandonnée, mais on ne sait toujours rien de leur futur statut,
en tout cas la disparition de la DMF est de fait acquise.
La filialisation des activités commerciales de la RMN est confirmée, mais visiblement retardée, officiellement pour cause de «complexité juridique», mais sûrement aussi par peur de la réaction sociale
des salariés.
Quand au CMN, alors que la direction accusait la CGT de jouer les Cassandre, le rapport confirme
bien une nouvelle vague de décentralisation de monuments, par transfert de propriété ou de gestion
vers les collectivités locales. La liste définitive des sites décentralisables sera courageusement publiée
au mois de juillet, en pleine période de vacances. Enfin, le fameux rapprochement avec la RMN aura
bien lieu mais sous quelle forme? Pour l’instant rien d’autre n’a filtré.
Face à la destruction du service public culturel, au démembrement annoncé du ministère de la
culture et au démantèlement du CMN, la CGT-culture et le SNMH-CGT restent plus que jamais mobilisés. Déjà, le 21 février dernier, un millier d’agents du ministère, sont allés sous les fenêtres de
Christine Albanel pour exprimer leur opposition à cette politique dévastatrice. Le 14 mars, le musée
de l’Orangerie était occupé afin de dénoncer l’externalisation du service de surveillance. Le 20 mars,
deux mille personnes, tous secteurs confondus (archéologie, musées, monuments, manufactures,
services déconcentrés, archives, bibliothèques…) sont venus à la manifestation nationale à Paris pour
dire non à la RGPP. Enfin, le 3 avril, une délégation inter-syndicale a occupé l’antichambre du bureau
de la ministre afin d’obtenir un entretien, mais à la place, ce sont les forces de l’ordre qui ont été
envoyés.
Dans cette situation, c’est un appel à la résistance que nous lançons, car au delà même
de nos statuts, et de nos emplois il en va de notre avenir et de notre modèle de société.
Non a la decentralisation, non au rapprochement CMN-RMN
retrait de la RGPP !
Fichier(s) joint(s)
- pdf/monuments_infos_no45.pdf - 4192 Ko