En janvier 2011, la CGT demandait à Messieurs Nicolas Sarkozy et Frédéric Mitterrand de geler le projet d’une Maison de l’Histoire de France et de renoncer à sa localisation aux Archives nationales à Paris. Aussi, nous nous félicitons que la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti annonce aujourd’hui’ son abandon définitif.
Nous devons cette décision attendue à la lutte opiniâtre et remarquée des personnels des Archives nationales et de leurs organisations syndicales. L’opposition de la communauté scientifique et du monde des arts et de la culture à un projet empreint d’une vision étriquée et manichéenne de l’histoire aura certainement beaucoup compté également.
La Maison de l’Histoire de France faisait peser de lourdes menaces sur les Archives nationales. Elle portait par ailleurs atteinte à un autre réseau public précieux : les musées nationaux.
L’arbitrage rendu par Aurélie Filippetti va donc dans le bon sens. Reste néanmoins qu’il ne lève pas, loin s’en faut, toutes les hypothèques sur l’avenir de la politique des archives et des musées. Ces missions déterminantes pour les politiques publiques culturelles exigent une ambition nouvelle et des moyens suffisants. Or même si tout n’est pas encore joué, les annonces du gouvernement en matière d’emploi public et de budget font craindre le pire pour le ministère de la Culture, déjà grandement fragilisé.
Nous ne redirons jamais assez que la culture est un bien commun et un droit fondamental, qu’elle est un facteur d’émancipation, de cohésion sociale et de développement économique. Nous voulons réaffirmer la nécessité incontournable d’un service public de la culture refondé, présent sur l’ensemble du territoire, dans lequel l’État doit prendre toute sa place. La culture n’est ni un coût ni une dépense, c’est un investissement sur l’avenir et pour la démocratie. La CGT sera donc extrêmement attentive aux orientations du gouvernement dans ce domaine dans les semaines à venir.
Montreuil, le lundi 24 septembre 2012