Action Syndicale février 2016

SOMMAIRE :

Les masques sont tombés ! , édito p. 1

Archéologie préventive : LE SÉNAT AU SERVICE D’INTÉRETS PRIVÉS p. 2

Rapport 2016 de la Cour des comptes : Entre obsessions libérales et démentis au rapport Leleux-Férat p. 3 et 4


EDITO

Les masques sont tombés !

Alors que le gouvernement envisage une bien timide réforme du dispositif d’archéologie préventive dans laquelle il est totalement exclu de revenir sur les fondements libéraux introduits en 2003 et sur le principe même d’une marchandisation du patrimoine archéologique, la droite sénatoriale torpille les rares améliorations obtenues sur le texte en première lecture à l’Assemblée nationale, en usant d’un parti pris et d’arguments fallacieux que même la Cour des comptes conteste…

L’existence d’un secteur privé n’est nullement remis en cause alors qu’il a permis à quelques actionnaires de s’enrichir considérablement sur les deniers de la sauvegarde du patrimoine archéologique. Pas plus que le transfert de la maîtrise d’ouvrage des fouilles aux aménageurs, alors qu’il a engendré une concurrence commerciale exacerbée déclenchée par les « nouveaux patrons », qui en veulent toujours plus, au détriment de la qualité scientifique des opérations et des conditions de travail des archéologues, ce qui n’est pas, sur cet aspect, sans déplaire à la Cour des comptes.

Pour orchestrer ce sale boulot nourrit aux détritus idéologiques libéraux et donc, couler le service public de l’archéologie, l’Inrap en tête, on ne pouvait pas compter sur plus zélée et dévouée que la sénatrice UDI de la Marne Françoise Férat…

Oui la Marne, ce département qui devait recevoir le siège de l’Inrap dans sa belle ville de Reims pour compenser les fermetures de casernes. On ne s’étonnera donc pas que ceux qui avaient fustigé la lutte des personnels contre cette délocalisation, le journal l’Union en tête, reprennent du service, sur un air de basse vengeance…

Cela n’est ni de nature à fournir les solutions à la crise que traverse notre discipline, ni à la hauteur de l’intérêt général dont relève la sauvegarde du patrimoine. Espérons que cette régression sénatoriale encouragera les députés à remonter au créneau de plus belle, et surtout en se souciant moins, cette fois, de heurter la droite en revenant plus profondément sur la loi de 2003, car la droite, elle, ne s’encombre pas de ce type de détail.

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