Sommaire
Edito
Immigration choisie, esclavage subi
Actualité
Une pyramide administrative aux pieds d’argile
Inrap
Stagiaires à l’Inrap : Non au travail gratuit !
En bref…
Récupération des deux jours fériés 2005 en 2006, c’est gagné
Droit des agents
[La souffrance au travail, c’est quoi ?
>art270#Représentants CGT]
Immigration choisie, esclavage subi
La France est le pays des paradoxes, alors que nous commémorons l’abolition de l’esclavage, le ministre de l’intérieur et président de l’UMP fait passer une loi qui étaye le nouveau credo du gouvernement : « Il faut mettre un terme à l’immigration subie et promouvoir une immigration choisie ». Comme pour le CPE, une semaine de débat à l’Assemblée, le rejet systématique de toutes les critiques formulées contre le texte, aucun débat réel. Voilà pour la pratique démocratique. Le tollé des églises, les protestations du monde associatif, la condamnation des syndicats et des partis de gauche ? Tout cela ne pèse rien face à l’idéologie pétainiste ; xénophobe et discriminatoire qui préside à la pensée libérale.
Cette loi populiste et électoraliste qui semble faite pour « capter » l’électorat FN en vue des prochaines échéances électorales, valide en fait le postulat lepéniste selon lequel la crise de l’emploi et de la sécu aurait pour origine les immigrés. Derrière cette thèse, reconnue comme inepte par toutes les études sur le sujet, il y a un réel choix de société.
Ce dispositif, humainement condamnable, qui contribuera à vider les pays les plus pauvres de leur main d’œuvre qualifiée, s’inscrit dans la suite du CNE et du CPE. Le but ultime étant de créer le travailleur jetable. Ainsi, l’inflation des demandes de cartes de « travailleur temporaire » pourra s’accompagner (c’est déjà le cas) d’une libéralisation du droit du travail pour tous les salariés et de la création d’un « CDD de séjour » spécifique pour les travailleurs étrangers, ce type de contrat servira de variable d’ajustement aux « nécessités de flexibilité du marché du travail. »
Des droits fondamentaux, de la solidarité internationale, il n’en est pas question. Seul compte les intérêts du patronat Français.
La Cgt-Culture, membre du collectif “ Uni(e)s contre une immigration jetable (UCIJ) ”, s’associe à toutes les initiatives unitaires pour le retrait de cette loi inique. Des actions sont prévues pendant tout le mois de juin (voire sur le site internet Cgt-Culture). Le sénat examinera le projet le 6 juin. Signez et faites signer la pétition www.contreimmigrationjetable.org.
Une pyramide administrative aux pieds d’argile !
Suite aux grèves à l’Inrap en intersyndicale (CGT-FSU-CFDT-SUD) du début de l’année 2006 portant sur le volume d’emploi, la précarité et les évolutions de carrière des agents de l’Inrap, le Ministère de la Culture a donné son accord pour un plan de recrutement (24 CDI en opérationnel) en 2006, l’attribution de 50 ETP annuel sous CDD de plus pour les opérations de diagnostics, la mise en place de contrats longs de lieux (région ou interrégion) pour les CDD prioritaires, un plan de CDIsation des ETP CDD pour les agents prioritaires et finalement pour un plan de re-pyramidage des effectifs de la filière scientifique et administrative (à volume constant de postes).
Pour ce dernier plan, une proposition intersyndicale a été faite sur la filière administrative le 2 juin à la direction de l’Inrap.
La répartition des personnels administratifs sous CDI par catégorie (pyramide catégorielle) et par DIR montre une structuration de l’emploi aberrante avec un corps sans jambe et sans tête
Effectif CDI Filière administrative hors HC
Cat. 2 Cat. 3 Cat. 4 Cat. 5 Total
Centre Ile de France 4 7 3 0 14
Grand Est Nord 1 8 3 1 13
Grand Est Sud 1 4 3 1 9
Grand Ouest 5 6 3 1 15
Grand Sud Ouest 2 10 3 0 15
Méditerranée 0 7 5 1 13
Nord Picardie 1 7 5 1 14
Rhône Alpes Auvergne 1 8 4 1 14
Siège 5 42 6 10 63
Total 20 99 35 16 170
Le tableau de répartition des effectifs montre deux problèmes majeurs à savoir :
des effectifs sous dotés dans les catégories 2 (14% dans les DIR et 8 % au Siège) et dans la catégorie 5 (6 % dans les DIR et 16 % au Siège)
une catégorie 3 engorgée à 53 % des effectifs dans les DIR et 66 % au Siège qui doit être impérativement amoindrie afin d’assurer une fluidité dans les carrières des agents pour renforcer les effectifs en catégorie 4 et surtout en 5.
La sous-dotation en effectifs de catégorie 2 engendrent des problèmes très important d’organisation des services administratifs et une surcharge de travail pour les agents en sous effectifs aussi bien dans les DIR qu’au Siège. Elle entraîne une déqualification des fonctions de la catégorie 3 (base du corps A de la Fonction Publique).
La sous-dotation en effectifs de catégorie 5 amoindrie la capacité d’organisation des services administratifs. Elle a été en partie comblée par l’affectation sur des tâches fonctionnelles d’agents de catégorie 5 de la filière scientifique, bloquant les évolutions de carrière des agents administratifs et sacrifiant les effectifs de catégorie 5 de la filière scientifique sur les interventions opérationnelles. Tout le monde est perdant.
Un re-pyramidage de la filière administrative a été proposé en intersyndicale (CGT-FSU-CFDT-SUD) à la DRH de l’Inrap le 2 juin pour rétablir en partie les besoins catégoriels des services dans le cadre d’une fourchette
Nombre d’agents final Pourcentage final % Mouvements possibles
Cat 2 De 16 à 19 De 09 % à 11 % de cat 2 à 3 = 1 à 4 agents
Cat 3 De 69 à 75
De 41 % à 44 % de cat 3 à 4 = 25 à 34 agents
Cat 4 De 54 à 59 De 32 % à 35 % de cat 4 à 5 = 6 à 10 agents
Cat 5 De 22 à 26 De 13 % à 15 %
Ce serait en tout de 32 à 48 agents qui verraient leur situation statutaire évoluer vers une catégorie supérieure. Par ailleurs, cette proposition laisse entière la question du renforcement en personnel de catégorie 2 de la filière administrative.
Le SGPA CGT-Culture a estimé que l’un des critères le plus juste à mettre en avant pour accéder à ces postes de re-pyramidage restait celui de l’ancienneté réelle dans l’établissement «AFAN-INRAP», à partir de la plus ancienne date d’embauche. Ceci fait encore débat entre les organisations syndicales.
Stagiaires à l’Inrap : Non au travail gratuit !
Il est bien naturel que les étudiants de l’enseignant supérieur qui souhaitent exercer le métier d’archéologue, soit formés à cette fin et au sein de notre Institut. Un tel stage devrait être pour eux l’occasion de découvrir un métier, de commencer à se familiariser avec ses différents aspects tel que le travail de terrain, bien sûr, mais également les différentes activités d’un post-fouilles.
Il doit être également l’occasion de découvrir le fonctionnement administratif de l’archéologie préventive, depuis l’arrivée et le traitement des dossiers d’urbanisme au sein des SRA, la gestion de la carte archéologique, jusqu’au montage des opérations au sein des DIR.
Une telle ambition de formation, que l’on devrait légitimement attendre d’un institut de recherche, nécessite du personnel d’encadrement des stagiaires et une véritable prise en charge de ceux-ci.
Malheureusement ce n’est pas ce qui a été constaté sur les opérations de diagnostic ou de fouille de l’Inrap. La direction n’a fourni aucun encadrant réel par des formateurs. Les stagiaires ont été pris en charge directement par les personnels Inrap affectés sur les opérations où ils sont accueillis, alors que bien souvent ces opérations sont en sous effectif.
Dans ces conditions cette pseudo-formation se limite donc à effectuer le même travail que n’importe quel agent, tout simplement faute de temps et de personnels suffisant pour assurer leur formation. En fait d’école, c’est un peu celle de la rue, le tout sans salaire, salaire qu’il leur faut bien gagner de toute façon, ce qui se fait le week-end, par des petits boulots.
La tendance qui se dessine ainsi, et qui est la même que celle observée dans d’autres secteurs d’activité (se souvenir du mouvement des stagiaires de cet automne), est celle d’un recours de plus en plus fréquent à des stagiaires peu ou pas payés, pour effectuer des tâches relevant de besoins permanents et devant normalement correspondre à un emploi stable et rémunéré. C’est un pas de plus dans la précarité, en essayant au passage de mettre en concurrence les stagiaires et les CDD. Le stage se transforme inéluctablement en travail gratuit !
Refusons cet état de fait !
Ainsi les revendications syndicales des étudiants, en particulier l’UNEF (www.unef.fr) exigent une réglementation qui garantisse :
1) Le contenu pédagogique du stage et son encadrement dans l’établissement d’enseignement supérieur et dans l’entreprise. Les stages volontaires, qui ne sont pas inscrits dans une maquette de diplôme, et ne font donc l’objet d’aucune évaluation doivent être interdits.
2) Une rémunération d’un minimum de 50%, variant ensuite en fonction de la durée et du niveau de qualification du stagiaire doit être garantie.
3) Enfin, des mesures doivent être prises pour empêcher les stagiaires de remplacer les salariés. On estime que stages abusifs remplacent quelques 80 000 emplois de salariés, soit 0,5 point de chômage. Un quota maximum du nombre de stagiaires par entreprise en fonction du nombre de salarié doit être fixé, un délai de carence de 3 mois entre 2 stages sur un même poste doit être obligatoire, et que la durée cumulée des stages par cycle soit limitée à 6 mois.
Le SGPA CGT-Culture a demandé à la direction de l’Inrap l’ouverture d’une négociation pour la mise en place d’une réglementation de l’accueil des stagiaires au sein de l’INRAP. Exigeons la !
Récupération des 2 jours féries 2005 en 2006
C’est gagné !
Le SGPA CGT-Culture a déposé un préavis de grève pour le Lundi 5 juin de la Pentecôte sur deux revendications :
le fractionnement par jour travaillé des 7 heures de travail de la journée dite de Solidarité soit sur 200 jours travaillés 2,1 mn /j,
la restitution immédiate et au choix des agents de l’Inrap de 2 jours de compensation pour l’année 2005 au titre de l’ARTT.
Si la direction refuse de négocier le fractionnement des 7 heures, la CGT a obtenu (par courrier du 31 mai 2006) de la Direction qu’elle restitue les deux jours fériés de l’année 2005 par congés supplémentaires à solder avant le 31 décembre 2006.
Voilà un dépôt de préavis de grève payant !
La souffrance au travail, c’est quoi ?
Quotidiennement, nous sommes tous confrontés à l’organisation de notre travail afin de pouvoir l’exécuter normalement. Il peut arriver parfois que celui-ci soit une source de stress intense du fait de l’organisation dans l’urgence de tel ou tel dossier. En Principe, cette organisation devrait bien se passer et nous le vivons bien, même si parfois nous nous trouvons dans la situation où il y a toujours un décalage entre l’organisation prescrite faite par les décideurs, et l’organisation réelle, de ceux qui réalisent.
Il arrive que des personnes vivent mal ces réorganisations successives, voire permanentes.
Ces situations amènent « un mal être » sur le poste de travail et finissent par avoir une conséquence néfaste sur la santé physique et psychologique. En fonction de chaque individu, ces situations seront vécues différemment.
Ainsi, un sentiment de malaise, de fatigue constante, de lassitude profonde, de doute, d’abattement, des troubles de l’humeur et du caractère peuvent se développer insidieusement. Ces sentiments peuvent s’amplifier si la hiérarchie ne joue pas son rôle de régulateur. Il arrive même qu’un supérieur hiérarchique amplifie, par son attitude, la situation de malaise ou en soit à l’origine. Les situations qui génèrent cette souffrance sont diverses et variées et peuvent trouver leurs origines dans :
des conflits hiérarchiques liés aux méthodes de management,
des réorganisations de tâches, de postes de travail,
des restructurations d’équipes de travail,
des discriminations de toutes sortes, de nature syndicale, sexiste, voire raciale,
des désaccords entre collègues sur des conflits de valeur ou de méthodes de travail, qui n’épargne pas la fonction publique.
Les personnes en souffrance deviennent plus malléables, rentrent dans le rang. Il devient nécessaire qu’elles aient peur. On cherche à les intimider. Tout est bon pour faire « craquer les personnes » : mises au placard, consignes contradictoires visant à amener à un état d’épuisement mental. Le but est simple, il faut isoler la personne et l’amener à un sentiment d’humiliation, de doute, de solitude et d’isolement.
Cette situation devient minante, insupportable car nous sommes faits de telle manière que nous avons besoin d’être actifs, de produire des choses utiles et constructives. S’ensuit un syndrome dépressif : asthénie, découragement, perte de l’estime de soi jusqu’à la désorganisation des relations familiales, voire la décompensation psychique et mentale.
Chacun (e) tente de sauver sa peau. On baisse la tête, on se soumet car on a peur, ce qui n’évite pas forcément la souffrance, voire la pathologie. On banalise les situations, car pour garder sa santé et sa sécurité, on est prêt à consentir (servitude volontaire), et finalement l’injustice et l’inacceptable s’installent.
Tout se passe dans le silence.
Les solutions
Ne soyons pas fataliste, il faut réagir. La prise de conscience de son état est un premier pas. Le deuxième consiste à prendre contact avec des personnes qui sauront vous écouter, vous conseiller et vous aider. Elles existent et sont nombreuses :
l’assistante sociale
les représentants syndicaux du personnel
les membres du CHS de votre lieu de travail
médecin du travail
L’employeur a une obligation de résultat et non de moyen sur la santé et la sécurité au travail.
Les victimes peuvent porter plainte (protection juridique, en application de la loi du 13.07.83, à tout agent qui, s’estimant victime, en fait la demande ).
De plus, de fortes sanctions pénales sont prévues à l’encontre de toutes personnes physiques ou morales exerçant de tels actes.
Le bien être et la santé des agents dépendent essentiellement des moyens organisationnels, techniques et humains mis en œuvre pour la réalisation de leurs missions.
Nous refusons, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, d’être candidat à toutes velléités qui ne seraient pas suivies d’effets et nous veillerons scrupuleusement au respect de la législation en vigueur.