Action Syndicale juin 2016

Sommaire :

Démocratie (édito) p. 1

Projet de loi travail ou la fin du service public de l’archéologie… p. 2

Le rapport Barbat ou la nécessité d’une titularisation p. 3 et 4


EDITO

Démocratie

Dans son article 2, le projet de loi travail permet de soumettre au vote des salariés des dispositions plus défavorables que le droit commun. Cet article serait selon El Khomri « un vrai élan pour la démocratie sociale ».

Appeler « démocratie » le droit de voter pour une régression sociale c’est comme appeler « liberté » le droit de raccourcir la longueur de sa laisse.

Cette inversion de la hiérarchie des normes n’a pour autre but que de vider lentement mais sûrement le contenu du code du travail et les accords de branche, en attendant la suite, car comme le dit Macron : « il faut aller plus loin que la loi El Khomri ».

Là où le code du travail et les accords de branche constituent un plancher de droits qui freine le dumping social, le projet de loi El khomri n’est que le premier coup de hache dans ce plancher afin d’y creuser un puits sans fond de régression sociale et de précarité.

Face aux grèves, aux manifestations la presse se déchaîne et entonne comme un seul homme le refrain qui dit qu’en démocratie, ce n’est pas la rue qui gouverne. Qu’elle se rassure, avec Hollande, il est clair que ce n’est pas le peuple qui a la parole, mais les palaces, les villas et les hôtels particuliers. Pire encore, que ce soit par la criminalisation de la contestation, la répression policière, ou le CGT bashing tout est bon pour essayer de faire taire la rue.

Le progrès social, c’est par la mobilisation qu’on le gagne,
c’est par la résignation qu’on le perd.

Quelques semaines avant les congés d’été et 80 ans après les grèves de 1936 qui ont notamment permis l’institution des accords de branche, cette sentence prend une résonance toute particulière alors que la mobilisation contre le projet de loi travail se généralise à de nombreux secteurs et que ce projet est minoritaire au parlement et ultra-minoritaire dans l’opinion. A nous de tout mettre en œuvre pour faire grandir au maximum ce rapport de force :

La victoire est à portée de main… la démocratie aussi.

Vers une archéologie El khomrisée ?

Bien évidement le projet de loi travail en archéologie permettra aux tenants de l’archéobusiness d’exercer un chantage sur leurs salariés pour qu’ils acceptent plus de « flexibilité » (cf. p.2). Un dumping social qui sera encore aggravé par les marches arrière du gouvernement sur le projet de loi LCAP. A nous là aussi de continuer notre combat pour une archéologie de service public. Cela passe aussi par le renforcement du statut des personnels de l’Inrap et donc par un plan de titularisation digne de ce nom (cf. p.3).

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