EDITO :
De l’euphonie du discours…
La face « cashée » du secteur privé en archéologie préventive p. 2 et 3
Aurélie Filippetti rencontre les archéos au musée des Arts Déco p. 3
Deux projets libéraux à marche forcée à l’Inrap p. 4
De l’euphonie du discours…
Tout le monde se rappelle ce fameux 22 juin 2012, non pas parce que c’était le jour le plus long de l’année, ni parce que c’était la Saint Alban comme tous les ans… Le 22 juin 2012, c’était le jour où Aurélie Filippetti fraîchement nommée Ministre de la Culture et de la Communication prononçait son discours de Saint-Rémy-de-Provence, l’un de ses premiers grands discours… c’était semble-t-il le jour du renouveau de l’archéologie et de son service public.
Après 10 ans d’attaques incessantes contre le service public de l’archéologie préventive, les personnels entrevoyaient enfin la sortie du tunnel. En effet, la Ministre ce jour là ne parla pas « d’os de poulet mérovingien » mais exprima sa gratitude envers eux pour « leur travail quotidien au service du progrès de la connaissance ».
Et puis… il y a eu le livre blanc… loin de l’évaluation « approfondie, sans tabou ni a priori » qui nous était promise…
…à la cacophonie de la mise en œuvre !
Le 16 avril dernier, la Direction générale des Patrimoines affirmait ne travailler que sur l’étude des propositions issues du livre blanc, indiquant ainsi qu’une orientation politique avait été prise en contradiction avec les propos, 4 jours plus tôt, du chef-adjoint de Cabinet de la Ministre, qui affirmait en Moselle que le livre blanc était un document parmi d’autres et que toutes les contributions seraient examinées.
Au Comité technique ministériel du 19 avril, interrogé par la CGT sur ces dissonances entre le Cabinet et l’administration, le conseiller social de la ministre, confirmait les propos tenus par le chef-adjoint de Cabinet en Moselle… La Ministre elle-même, indiquait une semaine plus tard au musée des Arts Décoratifs que toutes les contributions seraient examinées et qu’aucune décision n’était encore prise si ce n’est qu’il lui paraissait déjà évident que sur la propriété du mobilier archéologique il fallait réviser le statut dans le sens d’une propriété publique (lire p. 3).
Mais depuis ces « belles » paroles, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, aux abonnés absent depuis des années, a décidé de financer subrepticement, dans le cadre d’appels à projets au sein des UMR, la recherche pour les boites privées… et ce malgré les millions de bénéfices engrangés par les quelques détenteurs de ces entreprises, histoire de rajouter un peu de beurre dans le pot de crème (lire p. 2).
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C’est pourquoi aujourd’hui, nous sommes en droit de nous demander si cette cacophonie entre l’administration et le Cabinet, ainsi qu’entre les ministères, ne vient pas révéler que le discours du 22 juin 2012 n’était qu’un discours !!
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