Action Syndicale septembre 2013

Edito : Douche froide… p.1

Pétition pour en finir avec la concurrence commerciale en archéologie préventive p.2

Archéologie : 1 pas à gauche…, 2 pas à droite !! p.3

Emploi, déprécarisation à l’Inrap : Où en est-on ? p.4


EDITO

Douche froide…

Quand on est ministre de la République, il doit y avoir aussi, comme tout le monde, des jours où on aurait mieux fait de rester au lit… C’est peut-être ce que s’est dit la ministre de la Culture et de la Communication, ce lundi 9 septembre, car la signature de l’accord sur la réduction de l’emploi précaire à l’Inrap s’est transformée en douche froide. A la lecture de la déclaration de l’intersyndicale archéologie, les visages se sont crispés.

Crispés… pourquoi ? Parce que lorsqu’on prend une mesure qui va dans le bon sens et que l’on veut la mettre, à juste titre, au crédit de son action politique, il est difficile d’entendre le reste !

Le reste, c’est la gravité de la situation en archéologie préventive aujourd’hui. Car à l’heure où l’on autorise 160 recrutements sous CDI à l’Inrap d’ici le 1er janvier 2016, la concurrence est de plus en plus féroce. A tel point que pour gagner ou conserver des parts de « marché » le dumping scientifique et/ou social est devenu la règle d’or de cette discipline !

Aujourd’hui, nous sommes rentrés dans l’ère de l’archéologie préventive low-cost et il est fort probable, si la situation ne change pas en profondeur, qu’à peine le recrutement de 160 CDI terminé, ils voudront licencier à l’Inrap !!! (cf. rapport de la Cour des Comptes)

Par contre, ce qui n’est pas low-cost en tout cas, ce sont les millions d’euros de bénéfices que la quinzaine de personne qui détiennent les entreprises privées d’archéologie préventive se sont attribué en quelques années. Et comme cela ne suffit pas, pourquoi ne pas leur filer en plus des financements publics pour faire de la recherche… Merci Madame Fioraso !

Le reste c’est aussi, l’attaque des prescriptions systématiques de diagnostics sur les grands travaux… attaque que le gouvernement précédent n’avait pas osé lancer !

Le reste, c’est aussi bien entendu, l’attitude du directeur général des Patrimoines, nommé par Aurélie Filippetti, idolâtre de la loi de 2003 et de l’archéo-business qui accomplit sa mission non pas à visage découvert, mais en sous-marin : en travaillant à une loi manifestement ouverte à toute proposition pour peu qu’elle ne remette pas en cause le principe de la sacro-sainte concurrence.

En mettant une chape de plomb sur le débat qu’elle nous avait promis « sans tabou ni a priori », la ministre de la Culture entérine la fin programmée de l’archéologie préventive. Car en maintenant un système où les dérives ne font que croître de façon exponentielle, il est indéniable qu’une crise sans précédent va éclater d’ici peu, 2 à 3 ans au maximum ! Les détracteurs de l’archéologie préventive, ceux qui disent qu’elle nuit au bon développement économique du pays n’auront plus grand chose à faire pour achever la bête !

Ce jour là, ce sera la douche froide pour tous les archéologues de France !!

Pour télécharger l’Action Syndicale de septembre 2013 dans son intégralité au format PDF, cliquez ci-dessous :

Fichier(s) joint(s)