Après le 31 mai… Résister encore, les arrêter et préparer l’avenir

Les personnels du ministère de la Culture se battent depuis plus de 4 ans avec beaucoup de
courage et de ténacité contre les politiques de libéralisation de la culture et de démantèlement du
service public culturel. Ils se sont une nouvelle fois retrouvés, hier mardi 31 mai, sous les fenêtres
de Frédéric MITTERRAND, pour exiger l’arrêt d’un train de « réformes » tout aussi absurdes que
dangereuses.

Rassemblés rue de Valois dans le cadre du préavis de grève déposé par la CGT, la FSU et l’UNSA,
les agents venus des musées, du C2RMF, du LRMH, des Archives nationales, de l’archéologie
préventive, des monuments nationaux ou encore des services d’administration centrale (et
notamment du Secrétariat général et de la Direction générale de la création artistique), des
écoles d’art et d’architecture, et de la DRAC… ont fait montre d’une détermination intacte.

Tour à tour, chacun des secteurs représentés a témoigné d’une opposition sans appel aux
« réformes » imposées à toute force par l’Elysée et Matignon, et mises en oeuvre sans boussole ni
cap par le ministre de la culture et son cabinet.

Les personnels ne sont pas prêts à accepter la dislocation programmée du réseau des musées
nationaux via la mise à mort des SCN aux bénéfices d’EPA « marchands ». Ils refusent que les
Archives nationales fassent les frais de l’opération Maison de l’Histoire de France, projet dont les
accents idéologiques continuent de soulever l’indignation. Ils refusent que les monuments
nationaux soient peu à peu étouffés par la pénurie d’emplois, par la précarité et l’autoritarisme.
Ils ne sont pas prêts non plus à accepter l’abandon des politiques scientifiques, de recherche et de
restauration et la fragilisation de l’archéologie. Ils s’opposeront avec force à toute privatisation
des missions du ministère.

La question de l’emploi était naturellement au centre de ce rassemblement et de cette journée de
mobilisation. Partout, dans les services d’administration centrale, dans les services déconcentrés,
dans les écoles, dans la quasi totalité des établissements accueillant du public, après 4 ans de
RGPP et de destructions massives d’emplois publics, le sous-effectif atteint à présent des
proportions hallucinantes. La situation est intenable et le malaise est général. Dans ce contexte, la
dégradation des conditions de travail est telle qu’elle confine aujourd’hui à un problème majeur
de santé au travail.

Les organisations syndicales comme les formations politiques de l’opposition invitées à prendre la
parole ont toutes exprimées une très forte inquiétude, leur solidarité avec les agents en lutte, et
une volonté de débattre de propositions réellement alternatives et vraiment en rupture avec cette
vaste entreprise de saccage et de bradage du service public culturel, politiquement minoritaire,
socialement injuste et économiquement absurde.

Après ce rendez-vous important, l’ordre du jour de notre combat commun ne fait aucun doute :
nous devons impérativement les arrêter et créer les conditions d’un réel renouveau du ministère de
la culture et, plus largement, d’une refondation de l’intervention publique en matière de culture et
de création.

Les agents rassemblés à Valois ont rejoint en début d’après-midi la manifestation organisée à
Bercy. Ce 31 mai fut une journée unitaire de forte mobilisation pour l’augmentation des salaires et
la revalorisation des carrières à l’appel de toutes les organisations syndicales de la Fonction
publique. Cet appel a fait parfaitement écho à la bataille que nous menons pour le repyramidage
des filières professionnelles du ministère de la culture, dont, entre autres, la filière
administrative.

Sur tous ces terrains, pour toutes ces revendications, dans l’unité et dans le dialogue avec tous les
acteurs de la Culture, nous pouvons ensemble, renforcer et amplifier ce rapport de forces gagnant.
Paris, le 1er juin 2011
sous les fenêtres de F.Mitterrand
Départ de manifestation à Bercy

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Vous trouverez également ci dessous le texte de l’allocution de Jack Ralite, sénateur et ancien ministre.
allocution Jack Ralite

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