A son arrivée rue de Valois, Aurélie Filippetti a dû mettre la dernière main au projet du MUCEM à Marseille.
Ce musée dont Frédéric Mitterrand avait posé la première pierre en novembre 2009 est l’archétype libéral des musées nationaux nouvelle formule : des musées où se généralise le recours à la sous-traitance ; des musées où, entre autres, tout est bon pour privatiser les missions de service public normalement dévolue aux fonctionnaires de la filière accueil, surveillance et magasinage (ASM).
Bien qu’elle trouvât un projet déjà très avancé, on pouvait s’attendre à ce que la ministre revienne sur la décision de ses prédécesseurs de créer un énième établissement public et de privatiser l’essentiel des missions dont celles de l’ASM. Malgré une levée de boucliers des organisations syndicales, il n’en fut rien. François Hollande vient d’inaugurer le MUCEM. Ce nouveau musée est conforme aux volontés de la droite.
C’est maintenant au tour du musée Picasso d’être sur le gril des privatisations. Et là, la droite n’y est pas pour grand chose. Les appels d’offres résultant d’une politique d’externalisation dans les grandes largeurs ont été publiés à la mi-mai.
Interpellé avec insistance au CT le 7 juin dernier, le directeur général des patrimoines a fait une réponse dilatoire.
Depuis nous avons saisi tout à fait officiellement le cabinet de la ministre et de nouveau le directeur général pour leur demander de renoncer instamment à ces mesures de privatisation lancées en catimini : aucune réponse !!!
Cette affaire vient hélas confirmer qu’il y a un écart considérable entre les discours ministériels et les actes. Que n’a-t-on pas entendu en effet du pouvoir actuel sur la nécessité de restaurer les musées nationaux dans leur légitimité de réseau de service public. On ne
compte plus par ailleurs les propos rassurants sur la responsabilité sociale de l’employeur public. Et que dire de la promesse maintes fois réitérée d’un dialogue social exemplaire…
En vérité, dans ce ministère qui a connu cette année une amputation historique de son budget, on continue de réduire l’emploi public et on continue à accroître la part des externalisations/privatisations au détriment de nos missions et de nos métiers.
Alors, oui, nous persistons dans notre demande : la ministre doit annoncer au plus vite que le renouveau du musée Picasso sera porté par des agents de l’Etat et par personne d’autre.
Pour l’heure, compte tenu de la gravité de la situation et du camouflet infligé à la représentation des personnels, nous ne pouvons pas siéger au CT de la direction générale des patrimoines convoqué ce mercredi 26 juin.
Paris, le 26 juin 2013