Conseil d’administration du 27 avril
Gros plan sur le contrat de performance
La LOLF (loi organique relatives aux lois de finances) prévoit la mise en place d’un contrat de performance, axe prioritaire de cette réforme. En d’autre terme : «Comment obtenir la plus grande performance avec le moins de coûts possibles ?».
Ah ! Décentralisation, quand tu nous tiens …(par le porte-monnaie)…
L’établissement navigue actuellement à vue en raison, notamment, de la décentralisation qui remet en cause le périmètre géographique et les conséquences financières qui en découlent : recettes (départ du Haut-Koenigsbourg et de ses 1,4M d’euros de bénéfice net : snif) et dépenses des monuments restants, la majeure partie des transferts devant intervenir le 1er janvier 2007. Il faudra donc que la subvention de fonctionnement du CMN soit accrue à due concurrence afin que l’impact financier du transfert soit soutenable financièrement. Mais le sera-t’elle vraiment ? En effet, les départs de Chambord et des Tuileries ont diminué le taux d’autofinancement du CMN. C’est bien ce qu’avait dénoncé la CGT avant même leurs départs effectifs…mais le destin de Cassandre n’a t’il pas été de ne jamais être crue à l’annonce de ses oracles…?
Lorsque le clergé s’en mêle : «Les marchands du Temple» Acte II
Voici une nouvelle réforme qui arrive concernant le code général des propriété des personnes publiques et plus particulièrement l’utilisation des édifices affectés au culte. Les marchands du temple (le CMN) ne seront pas chassés mais «seulement» ponctionnés par le versement d’une redevance domaniale dont le produit peut être partagé entre la collectivité propriétaire et l’affectataire. Cela concerne 11 cathédrales dont les activités dégagent un résultat global de 761 866 euros mais 4 d’entre elles exposent un résultat déficitaire à hauteur de 202 575 euros. Le risque financier risque d’être important…et don Camillo de revenir à la charge…
Les maillons faibles du CMN ?
Le CMN connaît une dépendance vis-à-vis des recettes de droit d’entrée totalement incertaines d’une année sur l’autre et à l’égard de quelques sites alors qu’elles représentent 70% des ressources propres de l’établissement.
Parallèlement, les dépenses s’alourdissent :
la masse salariale qui tend à croître sur le budget de l’établissement (52,2%) ;
certaines activités connaissent un fort déficit notamment les activités éducatives ;
certains monuments sont structurellement déficitaires. «Alors même que l’activité de l’établissement est par essence saisonnière, l’absence d’une réelle saisonnalisation de l’ouverture des monuments creuse ainsi le déficit».
Doit-on en déduire que les mesures à venir pour diminuer les coûts de la masse salariale (emplois, salaires), seront la disparitions de certaines activités (et donc emplois) et la fermeture de monuments en basse saison ?
Petites ritournelles
Voici une petite ritournelle qui apparaît principalement dans le rapport d’activité 2005 (pas moins de quatre fois sur trois pages) et qui réapparaît dans le contrat de performance : «Marges de manœuvre financières limités pour l’établissement», en d’autres termes : serrons nous la ceinture.
Et le CMN de reprendre à son compte une ritournelle qui nous est familière : «l’insuffisance des effectifs affectés d’accueil et de surveillance mais aussi de jardiniers contraint l’établissement à inscrire des crédits de vacation supplémentaires». Soit au total, 2,13M d’euros affectés au titre des vacations.
L’entretien des monuments peut également conduire l’établissement à assumer des charges supplémentaires pesant sur les équilibres financiers qui risquent par ailleurs d’être fragilisés par les modifications du périmètre d’activité.
«Diagnostic stratégique : analyses forces, faiblesses, opportunités, menaces»
Brrrr, tout un programme
Le CMN va tendre à augmenter la fréquentation des monuments mais également en matière domaniale et commerciale. Mettre ainsi des campagnes de communication, développer l’offre de location et de tournage et (oh surprise !) revoir la politique tarifaire (alors qu’on voit déjà des augmentations à tous les CA).
C’est dans ce chapitre que l’on parle de la maîtrise d’ouvrage sans pour autant connaître les moyens humains et financiers alloués.
C’est aussi la déconcentration qui est considérée comme un point fort sans que quiconque dans l’établissement ne sache où l’on va (excepté bien entendu quelques rares privilégiés).
Nous vous donnons un extrait de ce que l’on peut lire dans ce contrat de performance et qui se suffit à lui-même pour voir l’idéologie à venir du service public et de la politique d’ouverture et d’accueil des monuments :
«La stratégie d’ouverture globale des monument est déconnectée de la saisonnalité de la demande tandis que le statut des personnels permanents rend difficile la flexibilité de cette ouverture. Ainsi, la quasi totalité des monuments du CMN ouvert à la visite le sont toute l’année, quels que soient la situation géographique du monument et son volume de fréquentation en basse saison.
Or, pour certains monuments, cette ouverture en basse saison implique des pertes économiques importantes – les recettes des monuments ne couvrant pas les dépenses de vacation – alors même que le nombre de personnes accueillies pendant cette période est relativement faible. Cette situation est d’autant plus problématique que des besoins en personnels se font sentir sur des sites à plus forte fréquentation et à plus faible saisonnalité, dégradant ainsi la qualité du service. Dès lors, ne pouvant assumer ses missions de service public, l’établissement se trouve contraint de réduire les amplitudes horaires d’ouverture ou de diminuer carrément son offre.
Une ouverture plus ciblée des monuments permettrait non seulement d’améliorer les résultats économiques des monuments sans mettre à mal l’accueil des publics mais également de pouvoir optimiser l’allocation des effectifs d’accueil et de surveillance.»
En d’autres termes le sous éffectifs et l’absence de rentabilitée de certains monuments améneront à la fermeture de ces monuments non-rentables en basse saison et la mobilitée des agents qui y sont affectés sur d’autres monuments.
Le CMN s’en frotte déjà les mains…
D’ici à 2010, près de 50 agents de l’Etat et 90 contractuels atteindront l’âge de la retraite ce qui représente pour le CMN une opportunité en termes de renouvellement des équipes et ce qui devrait faire baisser le poids de sa masse salariale grâce à un rajeunissement du personnel. Ce que le CMN par ailleurs conclut (ou plutôt titre) comme «gains économiques appréciables et renouvellement des équipes sont les deux grands bénéfices que le CMN peut tirer des départs massifs à la retraite des dix années à venir».
Bref, sans éléments probants, et en guise de conclusion, on nous assène que la réforme tend à des gains d’efficacité et de qualité de travail et à des gains financiers par économies d’échelle. Allons, soyons bons joueurs, on leur accorde notre confiance sur le deuxième point.
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- CA du 27 avril 2006 - 33 Ko