Ce CTP fût donc accès sur le départ de deux monuments nationaux pour des collectivités territoriales et pas des moindres : Jumièges et Chaumont. Nous serons contents d’apprendre que les socialistes qui s’étaient opposés à la décentralisation auront su saisir l’occasion pour se porter acquéreurs de ce patrimoine. Espérons qu’ils ne tiendront pas de la même manière leurs engagements en ce qui concerne la restauration et la conservation de ces monuments, leur ouverture et présentation, d’en développer la fréquentation et d’avoir des projets culturels conformes à ces monuments qui les accueillent.
En effet, sur ces deux monuments, l’un des enjeux culturels est l’art contemporain. Et sans vouloir être totalement réac’, on sait à quel point les visiteurs peuvent être parfois désorientés, choqués voire scandalisés par cet art qui ne cherchent pas toujours l’esthétisme mais parfois à provoquer et qui bien souvent reste incompréhensible au commun des mortels mais sensationnels au cercle fermé des initiés.
Jumièges : les Normands ont bien changé depuis les Vikings!
L’abbaye de Jumièges connaissait un grand rayonnement et était un haut lieu de pèlerinage. L’église Saint-Pierre fût reconstruite au Xème siècle, l’église Notre-Dame bâtie vers 1040…Son rayonnement en faisait l’un des plus importants monastères de l’occident chrétien. Mais les Vikings passèrent par là et saccagèrent cette abbaye, lui volant ses richesses et la brûlant.
Il en reste aujourd’hui des ruines mais qui rendent encore toute la grandeur et la splendeur que fût ce site. Et ce, au milieu d’un parc de 15 hectares. Nul doute que le conseil général de la Seine-Maritime a su saisir toute la magie de ce lieu somme toute romantique.
Le conseil général présente dans son projet culturel ses grands axes :
assurer la conservation du patrimoine en restaurant les ruines (les ruines en élévation y sont tout particulièrement fragiles, sauvegarde du patrimoine botanique, replantation du parc, recréation du potager et du fruitier…) ;
favoriser la connaissance du site et présenter ses collections : création d’un Centre d’Interprétation du Patrimoine dans le logis abbatial (expliquer l’histoire du site de sa fondation à nos jours, ainsi que les différents styles architecturaux), présentation aux publics de pièces de collection du dépôt lapidaire…
développer la fréquentation : l’objectif étant de passer de 70.000à 100.000 visiteurs et ce en faisant appel aux arts vivants (musique, théâtre, art contemporain et moderne…)
Le SNMH-CGT a eu l’occasion d’aller à la rencontre des agents de Jumièges le 26 octobre. Nous avions pu ainsi relayer leurs préoccupations auprès du conseil général de la Seine-Maritime. Des garanties ont été donné quant aux missions de visite guidée pour les agents titulaires, l’affectation pour le jardinier, le fonctionnement du comptoir de vente…Mais surtout, grâce à leur interpellation concernant une collègue vacataire du comptoir de vente, cette dernière a pu bénéficier d’un véritable contrat de travail.
En conclusion, tout semble merveilleux dans ce que peut proposer le conseil général sur le devenir de l’abbaye de Jumièges au sein du département de la Seine-Maritime qui, comme le Haut-Koenigsbourg pour le département du Bas-Rhin, deviendra très certainement l’emblème touristique du département. Si merveilleux, qu’à trois reprises et de personnes différentes, on s’est entendu dire « c’est trop beau pour être vrai ». Et comme les promesses n’engagent que ceux qui y croient…
Vote concernant le transfert de propriété du monument à la collectivité territoriale
Contre : CGT
Abstention : CFDT
Pour : Administration
Chaumont : le château de la Belle au bois dormant ?
Ou parce qu’il n’avait pas grand chose à dire, ou alors il avait peur de ne pas bien se faire comprendre, le conseil régional Centre nous a fait un bis repetita dans son « projet culturel » qui se résume en fait à une communication du président dudit conseil, Michel Sapin.
L’impression qui ressort de ce communiqué est :
de l’art contemporain dans les espaces intérieurs du château (« …probablement en confrontation plus ou moins systématique, avec les éléments patrimoniaux ») ;
de l’art contemporain pour le parc (« sculptures, installations, micro-architectures, etc ») ;
les dépendances du domaine (les écuries et la ferme Queneau) vouées aux artistes contemporains en tant que résidence et lieu d’exposition.
Il y aura donc ceux qui n’aiment pas l’art contemporain et qui ne verront que ça ceux qui viendront pour l’art contemporain et finiront par en avoir une overdose. C’est probablement être mauvaise langue que de dire cela mais en même temps la lecture du projet culturel ne donne que cette impression à force de se répéter.
Bonne nouvelle pour la Belle au bois dormant si on l’avait oubliée dans une pièce de ce magnifique château, le conseil régional envisage de sortir le château de « long temps de quasi hibernation ». En espérant que le prince soit plus sexy que le président du conseil régional…
Vote concernant le transfert de propriété du monument à la collectivité territoriale
Contre : CGT
Abstention : CFDT
Pour : Administration
Questions diverses de la CGT
Parce que quand on aime, on ne compte pas, la CGT a fait durer l’ordre du jour par deux questions diverses.
Le premier concernait les logements de fonction. On en parle depuis longtemps mais nul doute que quand le couperet tombera, plus d’un sera surpris. En effet, un certain nombre d’agents logés en NAS (nécessité absolue de service) auront une note plus que salée à règler. Si nous ne remettons en cause le fait que des agents se doivent de payer les fluides conformément aux textes réglementaires, l’administration se doit aussi de faire son travail et de demander le paiement des charges en temps et en heure et non pas après un nombre d’années assez conséquent qui risque de mettre financièrement à mal les agents. Bas salaire, « accident de la vie » (divorce, chômage, famille monoparentale…) mettent suffisamment les agents en situation de précarité sans un jour leur ajouter des « dettes » pouvant s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Si nous sommes pour une égalité entre les agents logés en NAS, en revanche, nous sommes contre un rappel de charge alors que les agents n’en étaient pas informés et qu’ils n’ont reçu à ce jour aucun document le stipulant.
Le second point soulevé était une discrimination syndicale. Deux représentants du personnel étant intervenus en CHS sur des questions de sécurité ont eu droit, dans un premier temps, à une remontée de bretelles de la part de deux responsables de l’encadrement intermédiaire. Ce que nous avons dénoncé auprès de la Direction. Mais, pour les deux loustics de l’encadrement, cela n’a pas suffit, il aura fallu qu’ils sanctionnent un des agents sur sa notation en ne lui laissant aucun moyen de faire un recours. Eh bien, vous pourrez toujours vous acharner sur eux, la CGT s’acharnera à dénoncer et à combattre ces méthodes. Si cela se résume pour le moment à intervenir au sein de certaines instances (CAP, CTP, CHS), nul doute que si ces actions continuent, nous irons taper plus haut.