ÉDITO
En matière de libertés syndicales, huit de nos camarades de Good Year se voient condamnés à deux ans de prison avec sursis dont neuf mois fermes et cinq années de mise à l’épreuve. C’est une condamnation inédite, depuis 1945, pour des représentants du personnel exerçant dans le cadre de leur mandat une action pour s’opposer à 1143 licenciements qui faisaient suite à 500 réalisés plus tôt. Défendre les droits des salariés n’est pas un délit. Nous appelons tous les syndiqués à signer la pétition de soutien à nos camarades qui a déjà recueilli plus de 100 000 signatures. Nous n’abandonnerons pas nos camarades et nous les soutiendrons.
En matière de libertés publiques, le gouvernement a pris un énième virage à droite toute. La constitutionnalisation de l’état d’urgence et de l’extension de la déchéance de nationalité ne peut être la réponse à la situation actuelle que nous traversons, pour faire simple. La nécessité d’une réponse sociale et économique qui prend en considération les près de six millions de privés d’emplois que compte le pays s’impose ; la question des trente-deux heures, du nouveau statut du travailleur salarié avec une sécurité sociale professionnelle et du Smic à 1800 euros bruts est posée. En 2016, nous devons porter ces revendications, pour les gagner, auprès des salariés pour mieux les protéger.
Des nouvelles questions de sécurité s’imposent à nous et il n’est pas question de les brader ; y répondre avec sérénité nécessite de tenir compte des équilibres entre le partage des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Or l’exécutif met de plus en plus de côté le pouvoir judiciaire. Nous ne pouvons l’accepter. C’est dans un débat constructif et respectueux des droits fondamentaux que nous trouverons les solutions les plus appropriées. Il n’est pas question de brader non plus les libertés publiques ; elles sont la matrices des libertés syndicales.
Combattre les inégalités sous toutes ses formes, les discriminations, le racisme et l’antisémitisme doit être notre lutte de tous les jours, encore plus qu’avant. Notre Cgt cultive les valeurs de paix, de progrès social, d’émancipation et de solidarité. Rien ne changera sans des droits sociaux et, osons le dire, civiques nouveaux. Nous en sommes là. La démocratie politique est en panne parce que la démocratie sociale ne vit pas, la démocratie culturelle est vidée de son contenu. Or notre Cgt est génératrice de démocratie. C’est pourquoi nous devons prendre notre responsabilité pour changer la donne. Rien ne se fera sans nous, rien ne se fera sans les salariés. Soyons réalistes.
Enfin, ce numéro de Culture au poing est dédié à la journée d’actions et de grèves du 26 janvier prochain. Que ce soit en matière de pouvoir d’achat, de réforme territoriale, de carrière, de précarité et de politique immobilière, c’est dès maintenant que nous devons agir dans l’unité la plus large. Ne pas louper 2016 devrait permettre de construire 2017 sous les meilleures auspices et avec de réels espoirs.
Bonnes luttes à tous, bonne année à toutes et à tous, salut et fraternité
Valérie Renault
Page 1 Édito
Page 2 2015 : ensemble, on n’a rien lâché !
Pages 3 Déclaration de la CGT-Culture à l’occasion de la signature de la Charte sociale ministérielle
Page 4 Salaire, pouvoir d’achat, carrière : La nécessité de la construction du rapport de force
Pages 4 et 5 PPCR Pourquoi la CGT n’a pas signé
Page 5 à 7 Précarité au Ministère de la Culture : Quand on lutte, on gagne !
Pages 7 et 8 Stopper les suppressions d’emplois, améliorer les concours, résorber la précarité
Page 9 Mutuelle pour tous, pourquoi pas nous…
Page 10 Non à la délocalisation du ministère de la Culture !
Page 11 Ensemble, imposons d’autres choix
Page 12 Pertes de pouvoir novembre 2015
Fichier(s) joint(s)
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