ÉDITO
Les attentats de janvier 2015 à Paris sont des actes d’intense barbarie, fruit d’un obscurantisme et d’une lâcheté innommables. Ces crimes, œuvres de fanatiques, ont été perpétués par des concitoyens – les « enfants perdus de la République » – le cerveau probablement lessivé mais des concitoyens quand même et cela nous interroge.
La religion a ses règles, la République a les siennes et notamment la laïcité. Rien de naturel là-dedans, tout ça est culturel. La République se construit tous les jours, se transmet, se vit, à défaut s’abîme.
Nous avons failli dans la transmission de la République dans sa construction partagée,
Les inégalités sociales se reproduisent et même s’accélèrent
Chacun vit dans son coin, le vivre ensemble en a pris un coup … et le dimanche se passe au super marché !
La culture, l’éducation, la santé, le travail, ce n’est plus pour tout le monde aujourd’hui.
Et pour toute réponse du gouvernement, l’austérité budgétaire et son lot de chômage exponentiel, de suppression d’emploi dans le service public et à la culture ; une démocratie engoncée dans des notabilités et sans diversité, à bout de souffle et qui ne sait pas se renouveler ; un dialogue social étriqué, stérile et, pour finir des quartiers, pour ne pas dire des villes mais aussi des campagnes, relégués et bientôt, des territoires entiers abandonnés ?
Tout cela manque singulièrement de progrès social, de réciprocité, de bien commun, d’intérêt général et de culture.
Nous n’avons jamais cessé, et notamment depuis 2012, de marteler à nos ministres ces questions ; nous pensons que nous avons grand besoin de Culture. De Paix aussi.
Plus simplement, nous avons besoin d’un Etat, d’un ministère de la Culture qui produisent des politiques culturelles partagées avec les Collectivités, les associations et la population sur l’ensemble du territoire national. Un service public culturel pour une culture populaire.
Il n’est plus l’heure pour la ministre de la Culture de tenir par la barbichette les Collectivités pour savoir qui des deux, Etat ou Collectivité, baissera le moins ses crédits quand il faudrait tout simplement un plan Marshall pour la Culture ; des idées aussi, tant l’inertie du gouvernement dans le domaine culturel nous indigne. Et si la Culture souffre, c’est aussi parce que la démocratie sombre. Le besoin de démocratie est très fort parmi la population ; ne pas le voir serait une faute, républicaine. Il est fondamental de redonner la parole aux travailleurs dans ce pays, aux enfants, aux étudiants, aux anciens, à tous.
Culture, démocratie, démocratie culturelle, voilà de quoi nous avons tous besoin en ce moment pour construire une république sociale et laïque.
Au Ministère, dans la Cité, dans les Usines, les militants CGT que nous sommes, républicains, engagés politiquement ou non, il est de notre responsabilité de porter ces valeurs de progrès social, de laïcité, de démocratie, de culture, de vivre-ensemble, de République sociale contre les communautarismes, tous les racismes, l’antisémitisme et contre toutes les discriminations, mais aussi contre toutes formes d’inégalités, à commencer par les inégalités culturelles !
Bonne lutte à tous, salut et fraternité
Valérie Renault
SOMMAIRE
Page 2
Résultats de la CGT aux élections professionnelles
Page 3
La position de la CGT-Culture sur « l’affaire Lepaon »
Page 4
Amiante et pénibilité
Brève : la grève aux Arts Déco
Page 5
Focus sur la filière des métiers d’Art
Page 6
Brève : les concours et examens professionnels pour 2015
Brève : les taux de promotion
Page 7
Un traité transatlantique à combattre
Page 8
Du nouveau sur les autorisations d’absence
Brève : Discrimination à la CNHI
Page 9
Archéologie préventive, un premier trimestre décisif
Brève : Réforme du diplôme paysage au Ministère de la Culture
Page 10
Procédure disciplinaire et droit individuel
La sécurité social en question
Page 11
Rubrique nécrologique
Page 12
Les CHSCT sont en danger !
Fichier(s) joint(s)
- Culture au Poing n°4 - 1537 Ko