Texte d’orientation du XIIIe congrès de la CGT-Culture – novembre 2023
Missions et organisation1
L’enseignement supérieur au ministère de la Culture est porté par 35 établissements publics sur environ 80 que compte le ministère et représente un effectif supérieur à 4 500 agent.e.s. Ces établissements délivrent des formations de très haut niveau et la majorité de leurs étudiant.e.s diplômé.e.s trouvent un emploi à leur sortie de l’école, même si, dans de trop nombreux cas, cet emploi ne correspond pas à leur niveau d’étude.
L’enseignement supérieur au ministère est dispensé par :
- 20 écoles nationales supérieures d’architecture, dont deux ENSAP (Écoles nationales supérieures d’Architecture et de Paysage) sous tutelle de la DGPA, qui forment près de 20 000 étudiant.e.s aux métiers de la conception, délivrent les diplômes d’architecte et de paysagiste, proposent des formations post‐diplôme et contribuent à la recherche architecturale, urbaine et paysagère, proposent des formations post‐diplôme et contribuent à la recherche architecturale.
- 10 écoles nationales supérieures d’arts plastiques, dont l’ENSBA (École nationale supérieure des Beaux‐ Arts) et l’ENSAD (École nationale supérieure des Arts décoratifs) sous tutelle de la DGCA.
- Les conservatoires nationaux supérieurs de Musique et Danse de Paris et Lyon (CNSMDP et CNSMDL) sous tutelle de la DGCA, qui forment aux métiers d’artiste‐ chorégraphe, d’interprète et de compositeur.
- Le Conservatoire national supérieur d’Art dramatique (CNSAD) sous tutelle de la DGCA, qui forme aux métiers de comédien.ne et de la mise en scène.
- L’École du Louvre (EDL), sous tutelle de la DGPA, qui forme aux métiers patrimoniaux comme la régie ou la restauration d’œuvres, métiers de la médiation culturelle comme conférencier.ère et/ou attaché.e culturel.le, marché de l’art comme commissaire‐ priseur.
- L’Institut national du patrimoine (INP) sous tutelle de la DGPA, qui forme les conservateur.trice.s du patrimoine de l’État, de la fonction publique territoriale et de la Ville de Paris et les restaurateur.trice.s du patrimoine habilité.e.s à travailler sur les collections publiques,
- L’École supérieure nationale des Arts de la Marionnette (ENSAM)* sous tutelle de la DGCA.
- L’École nationale supérieure des Métiers de l’Image et du Son (FEMIS)*, sous tutelle de la DGMIC.
Emplois et métiers
Ces enseignements, uniques en France, nécessitent de maintenir un ratio enseignant.e.s/enseigné.e.s très élevé sans lequel ils perdraient ce qui fait leur spécificité : le travail en mode projet et le suivi individualisé des projets.
La logique des réorganisations ministérielles présente sur ce point un grave danger de détérioration, quand le constat actuel démontre la nécessité d’augmenter les moyens des établissements.
La grande disparité des domaines couverts par cet enseignement supérieur et le fait qu’ils soient dispensés par un aussi grand nombre d’établissements publics induisent une réelle et véritable balkanisation de sa gestion et de sa mise en œuvre.
Le ministère doit avoir, pour son enseignement supérieur, une ambition nationale et transversale afin de construire et de développer, de ministère à ministère, un projet porteur et équilibré pour tous les acteurs de cet enseignement sans pour autant priver chaque établissement de ce qui lui est propre, afin de proposer une offre riche et diversifiée. Une tendance à l’autonomisation des établissements d’enseignement supérieur du ministère, souvent axée sur la recherche de fonds propres, fait craindre un accroissement des disparités de traitement quant aux conditions de travail et d’étude dans nos écoles, conservatoires ou instituts.
Partagé entre les écoles nationales, les universités d’arts plastiques, les écoles d’art territoriales, et de plus en plus d’écoles privées, l’enseignement supérieur de l’art et du design est très éclaté. Les ENSART cherchent à mutualiser avec les écoles d’art territoriales les revendications sur la revalorisation du statut des enseignant.e.s mais pâtissent de leurs tutelles différentes et du peu d’intérêt de la DGCA pour les écoles de province.
Le CNESERAC, Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels, instances de dialogue, de débat et de représentation des établissements et des structures de recherche relevant du ministère de la Culture créé par la loi LCAP de 7 juillet 2016 et revendiqué de longue date par la CGT‐Culture, est maintenant rattaché à la Délégation générale à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle (DG2TDC). La tutelle des écoles reste dans les directions métier (DGCA, DGPA et DGMIC). La CGT‐ Culture doit peser pour améliorer l’articulation entre la DG2TDC et les directions générales afin que le CNESERAC puisse faire avancer ces questions statutaires.
Conditions de travail
Les écoles offrent des conditions de travail tout à fait disparates. En plus de certaines problématiques de vétusté des bâtiments, avec le chemin emprunté de l’autonomisation des écoles, les personnels doivent également lutter contre des pratiques managériales autoritaires.
La précarité que subissent les personnels contractuels en CDD amène à des situations de détresse humaine.
S’ajoutant au blocage de leur statut, la situation des enseignant.e.s des écoles d’art est également minée par l’accroissement de la charge de travail liée à la montée en puissance des établissements d’enseignement supérieur Culture, qui menace le temps d’activité personnelle nécessaire à ce corps de professeurs‐créateurs, alors même que les jeunes enseignant.e.s peinent à vivre de leur métier.
Syndicalisation
Dans le réseau, la confiance des personnels dont nous sommes investis est d’autant plus forte que la CGT‐Culture a recueilli près de 55 % des voix en décembre 2018 et 60 % en décembre 2022. Nous engagerons une campagne pluriannuelle de syndicalisation afin de renforcer la démocratie sociale, le rapport de force et la place et le rôle de la CGT.
Trois syndicats de la CGT‐Culture représentent les personnels des réseaux de l’enseignement supérieur du MC : le LENA‐CGT, le SNEA‐CGT et le SGAC‐CGT.
Les élu.e.s LENA‐CGT culture des CSA locaux ont décidé, devant le refus de l’administration de créer un CSA commun aux écoles d’arts, de pallier l’absence de cette instance commune en partageant leurs expériences. Ils identifient les problèmes, font connaître les bonnes pratiques et contribuent à la défense du réseau des ENSART.
Le SNEA‐CGT (Syndicat national des écoles d’Architecture), rassemble à travers ses militants les différents métiers et statuts au sein des écoles d’architectures. La CGT‐Culture détient 70 % des sièges au Comité social d’Administration commun aux ENSA, permettant de porter au niveau national des problématiques communes des personnels des écoles d’architecture.
Le SGAC représente, entre autres, les personnels d’autres structures d’enseignement du MC dont les fonctionnements et les enseignements sont très hétérogènes, à savoir les conservatoires nationaux, l’INP et l’EDL. Une coordination interne au SGAC sera mise en place afin de structurer les revendications des personnels de ces établissements ; ce travail s’articulera avec la future coordination de la CGT‐Culture sur la totalité de l’enseignement supérieur culture.
Les revendications de la CGT-Culture :
- Augmentation des ETP administratifs et enseignants
- Augmentation des promotions de toutes les filières présentes dans les écoles : administratives, techniciens d’art, chargés d’étude documentaire, etc.
- Réflexion et plan d’action pour tous les agent.e.s bloqué.e.s dans des filières sans évolution de carrière possible, en raison de faibles effectifs
- Création d’ENSA dans les zones non desservies de notre territoire avec les moyens en personnel public nécessaires
1 Les personnels de l’ENSAM et de la FEMIS sont dans le champ de syndicalisation de la Fédération du spectacle.