La situation sociale à l’école Camondo s’est encore dégradée ces derniers jours, avec une direction d’école qui a décidé, et annoncé, en réunion d’équipe, la « suspension », pour une semaine, de la directrice des études (comprendre directrice pédagogique), avant sa convocation pour un entretien préalable à éventuelle sanction pouvant aller jusqu’à licenciement, selon la formule légale.
Cette annonce a été faite aux salariés lors d’une réunion consacrée justement aux conditions de travail et singulièrement à la question du turn-over, très préoccupant à l’école depuis plus de 3 ans !
Le turn-over relancé donc, par tous les moyens, avec un timing judicieusement choisi : l’école Camondo est en pleine rentrée scolaire !
A la stupeur générée par cette « suspension », a succédé rapidement la colère de voir une collègue traitée de cette manière on ne peut plus violente et injuste.
Depuis le rapport du cabinet Alixio, qui, dans sa restitution aux salariés, fin 2024, parlait de « souffrance au travail », de « perte de sens au travail », d’augmentation importante de la charge de travail, d’un projet d’établissement non connu, voire inexistant, et encore d’un management problématique, l’équipe administrative n’a vu aucune évolution positive, au contraire.
Cette annonce de « suspension » s’est accompagnée d’une promesse de mission pour un nouveau cabinet extérieur. Les salariés de l’école Camondo considèrent que cela est inutile, et demandent que les conclusions du rapport Alixio, qui pointe un dysfonctionnement managérial, soient enfin interprétées dans le sens d’une meilleure organisation, dans le sens de la mise en place d’un management au travail, en mesure de partager, avec l’équipe administrative, les enseignants et les élèves, un projet d’établissement à la hauteur d’une école d’arts appliqués d’enseignement supérieur.
Une large majorité de salariés de l’administration de l’école Camondo Paris sont en grève reconductible depuis ce matin 9h00, d’autres en soutien.
Elles et ils attendent un rendez-vous immédiat avec la direction générale des Arts décoratifs, pour évoquer avec elle les dysfonctionnements managériaux à l’administration. Ils savent qu’à l’instar des enseignants assignataires aux Prudhommes on les accusera de vouloir couler l’école, or, ils souhaitent mettre un terme à une dynamique dépressive de dégradation tous azimuts de l’école Camondo, c’est-à-dire qu’ils souhaitent, justement, la sauver.
La CGT rappelle qu’à ce mouvement des salariés de l’administration, qu’elle soutient pleinement et accompagne, s’ajoutent les problèmes du statut et des contrats enseignants, qui, par leur essence-même, contredisent la qualité de l’école Camondo.
Paris le 16 septembre 2025
La section CGT-SNMD du Musée des Arts Décoratifs