Ce vendredi 23 mai, au 5ème jour de grève (grève reconduite par l’A.G du matin), 2 des patrons des entreprises de nettoyage (« Derichebourg » et « Net et Bien »), après avoir fait, séparément, des réponses écrites aux revendications jugées largement insuffisantes par les salariés, refusent encore de revenir à la table des négociations.
Le patron d’Essi, quant à lui, estime que son entreprise n’est pas concernée par ce conflit !!!
Et oui ! Cela se passe, aussi, comme ça au Centre Pompidou. Derrière la prestigieuse vitrine, des coulisses d’un autre âge social : Déréglementation et précarisation à outrance, salaires de misère, mépris ostensible des personnels et répression ordinaire…
Voilà le lot quotidien en ce mois de mai 2008 des salariés des entreprises de sous-traitance au Centre Pompidou. Mais ces salariés ont décidé, une bonne fois pour toute, de dire stop aux méfaits de la marchandisation de la culture et du dumping social.
Qu’ils le veuillent ou non, les patrons des entreprises de nettoyage du Centre doivent apporter de toute urgence une réponse commune aux revendications communes des salariés en lutte. L’exaspération, la détermination des grévistes, leur solidarité comme celle des agents de la culture sont telles qu’ils n’ont guère le choix.
Ils doivent comprendre que l’exploitation et la répression en silence ne sont plus du tout à l’ordre du jour !
Monsieur Alain Seban, le Président du Centre, doit lui entendre qu’il ne s’agit pas là d’un petit conflit dans un coin qui pourrira au grès de sa gestion nauséabonde par des employeurs indélicats.
Le ministère de la culture et les directions des établissements culturels font le choix depuis plusieurs années de multiplier le recours à la sous-traitance. Ils font également le choix de « saucissonner » les marchés : Il n’y a pas moins de 4 entreprises pour assurer quotidiennement le nettoyage du Centre Pompidou.
Et, la plupart du temps, ils font bien peu de cas, contrairement à toutes leurs belles promesses, des conditions sociales d’emploi de tous ces salariés qui concourent pourtant chaque jour au bon fonctionnement du service public culturel.
Alors oui, la responsabilité de Monsieur Seban est clairement engagée comme l’est au demeurant pleinement celle du cabinet de la Ministre de la culture. Christine Albanel ne saurait feindre en effet d’ignorer plus longtemps ces dérives insupportables qui font honte à son ministère.
Nous insistons pour que le Président Seban exige des employeurs concernés une reprise immédiate des négociations.
Nous demandons également que la direction du Centre participe à ces négociations. Elle est en effet directement concernée par l’une des revendications centrales de ce conflit : La mise en place d’une charte sociale préservant les conditions de travail des salariés de la sous-traitance tout de suite et pour demain, de façon pérenne, bien au-delà du renouvellement des marchés publics.
Est-il besoin de mettre en garde la direction du Centre contre toute tentative d’évacuation des grévistes manu militari ? ! Cette décision, que les organisations professionnelles et interprofessionnelles de la CGT ne sauraient accepter, aurait pour conséquence immédiate de décupler le mouvement et contribuerait sans aucun doute à son durcissement.
Nous allons reprendre ce matin, pour la énième fois, l’attache des patrons du nettoyage. La direction du Centre connaît déjà parfaitement nos attentes.
Il faut impérativement que la négociation reprenne dès aujourd’hui.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’évolution de la situation.
Ensemble, tous ensemble, déterminés et solidaires, poursuivons et renforçons encore le combat.
Nous ne céderons pas et nous gagnerons !!!
Paris, le 23 mai 2008 – 9h00