Depuis l’assassinat de Mahsa Amini, cette jeune femme qui avait été arrêtée pour un voile mal ajusté, un vent de colère et de révolte souffle sur l’Iran. Le mouvement parti de Téhéran voilà trois semaines n’a cessé de prendre de l’ampleur. Il touche désormais tout le pays et mobilise toutes les catégories de la population.
Cette lutte admirable des femmes pour leurs libertés, qui interpelle aussi nos démocraties et nous rappelle combien les droits fondamentaux et la laïcité sont précieux, est réprimée dans le sang par le régime iranien. Selon l’ONG Iran Human Right, au moins 92 personnes ont été tuées depuis le 16 septembre.
Pour la première fois, en Iran, ce sont les femmes qui sont en première ligne de la contestation. Stigmatisées depuis 1979, les Iraniennes montrent qu’elles sont les forces vives du pays. Retirant leur foulard en signe de protestation, elles revendiquent le droit de disposer de leur corps et de s’affranchir de l’oppression patriarcale des mollahs.
La coupe est pleine pour ces iraniennes qui sont victimes de lois discriminatoires, de menaces et d’intimidations quotidiennes.
En Iran, la police des mœurs est une unité bien connue pour sa violence et chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes. Celui-ci leur interdit notamment de « porter des manteaux courts au-dessus du genou », des « pantalons serrés et des jeans troués » ainsi que des « tenues de couleurs vives » et il les contraint à porter le voile.
En Iran, l’égalité des sexes n’est pas reconnue, les pères et les maris peuvent interdire aux femmes de travailler. Résultat : seules 15% des Iraniennes font partie de la population active.
La violence du régime illustre la militarisation croissante du maintien de l’ordre, lors des rassemblements ces dernières années, qui a déjà fait des centaines de morts en Iran.
Malgré la cruauté de la répression, le combat se poursuit et s’amplifie.
« Femme, vie, liberté », ce slogan de ralliement des manifestantes et manifestants symbolise la prise de conscience de toute une nation.
La CGT-Culture est solidaire de toutes ces femmes et ces hommes qui luttent contre ce régime totalitaire. Elle exige qu’une enquête internationale soit diligentée pour que les autorités iraniennes rendent des comptes.
La CGT-Culture, en Iran comme partout dans le monde, est aux côtés de toutes celles et ceux qui s’engagent pour faire triompher la démocratie, les droits de l’homme et la paix. Elle condamne fermement les violences faites aux femmes, la répression des manifestations, les violences policières, les arrestations arbitraires et l’impunité de ceux qui les commettent.
Paris, le 11 octobre 2022