La valeur du point :
Elément essentiel
Depuis janvier 2000, la perte de pouvoir d’achat de la valeur du point dépasse les 7 %.
D’après nos ministres, le pouvoir d’achat de la grande majorité des agents de la Fonction publique se serait quand même accru durant la période.
Montrons, une nouvelle fois, la perversité de ce raisonnement.
En moyenne annuelle, ces 8 dernières années, la valeur du point a augmenté de 0,9 %. Si l’on prend comme hypothèse que le SMIC augmenterait de 2 % l’an à partir de 2008 (ce qui est beaucoup moins que la réalité des années antérieures) et si la progression de la valeur du point suit son rythme antérieur (0,9%), voilà quelques exemples concrets de ce qu’il adviendra :
Un adjoint administratif principal de 2ème classe (le 3ème grade du corps) d’une administration centrale de l’Etat, parvenu au 11ème et dernier échelon de son grade (30 ans d’ancienneté) verra son traitement indiciaire ne plus être supérieur au SMIC que de 13 % en 2026 au lieu de 38,8 % aujourd’hui.
Une infirmière verra son salaire de recrutement rejoint par le SMIC en 2015.
Un attaché territorial en 2027.
Enfin, un professeur certifié au sommet de la classe normale verra son traitement passer de 133% au dessus du SMIC à 89 % en 2026.
Travailler plus pour gagner plus ?
C’est le grand slogan présidentiel.
En premier lieu, on observera que la traduction concrète de cette formule aura des conséquences fortement discriminatoires. En effet, les heures supplémentaires ne seront pas à l’initiative de l’agent et ceux qui on peu de latitude pour en faire seront pénalisés les femmes notamment.
En second lieu, augmenter le pouvoir d’achat par les heures supplémentaires, c’est beaucoup plus cher pour le contribuable et l’assuré social que par la valeur du point. Entre la majoration du taux horaire, la défiscalisation et l’exonération de cotisations sociales, le coût est de 2 fois à 2 fois et demie supérieur.
Enfin, la vraie alternative à l’accumulation des heures supplémentaires et des jours sur les Comptes Epargne Temps dans certains secteurs de la Fonction publique, c’est bel et bien la création d’emplois statutaires et qualifiés. Pour s’en convaincre, il faut, par exemple, avoir présent à l’esprit que le stock d’heures supplémentaires et jours RTT à l’hôpital public représente entre 25 et 30.000 emplois à temps plein !
Trop cher d’augmenter les salaires ?
On a déjà vu la duplicité économique du « travailler plus pour gagner plus ».
Mais, est-ce que les revendications portées par les syndicats seraient trop chères à financer ?
Pour se persuader qu’il n’en est rien -et que tout est question de choix politiques-, il suffit de garder en mémoire quelques chiffres :
1 % d’augmentation de la valeur du point pour les 5,2 millions d’agents de la Fonction publique, cela représente environ 1,3 milliards d’euros.
L’ensemble des frais des personnels (salaires + primes+ cotisations sociales + retraites) des 3 versants de la Fonction publique a reculé de 1,1 point de PIB entre 1997 et 2005, soit environ 19 milliards d’euros.
Les 60 patrons – actionnaires les plus fortunés se sont versés 1,8 milliard d’euros de dividendes en 2007 au titre de 2006.
Le bouclier fiscal mis en place par la majorité coûtera environ 500 millions d’euros au budget de l’Etat pour quelques milliers de contribuables parmi les plus riches.
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- en grève le 24 janvier 2008 - 78 Ko