Sommaire
Édito :
Pourquoi se syndiquer ?
BILAN SOCIAL DE L’ADMINISTRATION CENTRALE
Management et numérique
PLF 2017 : quelles conséquences sur l’emploi en administration centrale ?
Ont-ils perdu l’agenda social ?
Édito :
Pourquoi se syndiquer ?
Les Français seraient fâchés avec les syndicats. Mais comment s’étonner de ce constat quand on sait que les médias en France appartiennent à des milliardaires et/ou de riches industriels, Bolloré, Pinault, Lagardère… On n’attend pas, dès lors, d’information objective sur les soubresauts économiques et sociaux qu’affrontent les vrais gens au quotidien de leur vie. Les syndicats seraient perçus au mieux comme des réactionnaires preneurs d’otages ou comme des corrompus à l’instar de la classe politique ! Dans ce tableau peu amène, pourquoi se syndiquer ?
A la différence des politiques, les syndicats regroupent des gens comme vous et moi, issus de votre milieu professionnel, qui travaillent comme vous et partagent votre même destinée laborieuse. Ils n’ont pas de primes chapeau liées à leur fonction de vous défendre, pas de retraite privilège, pas de « ticket » pour siéger en Comité technique ou CHSCT, pas de stock-option, pas de voiture de fonction ou de compte off shore. Mais qu’est-ce qui motive alors vos représentants syndicaux ?
Si ce n’est l’appât du gain, ça ne peut être que des idées et des valeurs de justice sociale à défendre. C’est à la fois toute leur force et leur faiblesse. De grandes idées certes mais aussi des analyses alternatives de ce monde en mutation, parmi les sphères économique, écologique, éducative, culturelle, sociétale… L’immense majorité des syndiqués et de leurs représentants ne font pas métier de leur militantisme. Car se syndiquer c’est d’abord s’intéresser à ce qui nous regarde (et dont on nous fait croire l’inverse !), s’intéresser au destin de son entreprise ou administration, savoir comment cela « marche » (ou pas), quels sont les projets de transformations réels ou cachés, prendre part aux décisions qui impliquent l’ensemble de la communauté de travail, réfléchir à ce qui vient « d’en haut », faire des liens avec ce qui se joue ailleurs (gouvernements, Europe, Monde).
Mais plus encore, c’est expérimenter une solidarité, que l’on n’est rien tout seul, que l’on doit beaucoup à ceux présents ou qui nous ont précédés, parfois au sacrifice de leur vie, qu’ensemble nous pouvons inclure nos propositions et œuvrer pour un monde moins inégal. Militer c’est résister à la contamination de l’individualisme. C’est défendre l’individu pris dans l’opposition irréductible des intérêts de castes ou de pouvoir. C’est se respecter et faire respecter ce que nous sommes, petits certes, mais grands par la dignité et le nombre. C’est enfin lutter contre l’inhibition, le sentiment d’impuissance, devenir acteur, à sa mesure mais être acteur enfin ! Les puissants ont leurs syndicats et ne se privent pas d’être solidaires entre eux. Les mois et années à venir vont être troublés et synonymes de régression à tous égards, il est temps de nous engager pour que notre destin commun ne nous échappe pas. Les syndicats sont ce que vous en faites, ils sont à votre image et leur puissance, leur légitimité sont à l’aune de votre intérêt et de votre implication.