L’automne vient de commencer et tous les dossiers sont encore là : les inégalités, les salaires, les carrières, les missions, la réduction des effectifs, les conditions de travail….
Les promesses de la campagne électorale ont été trahies, la priorité à la Culture était une fausse promesse, la situation se détériore jour après jour. Il faut penser « finance », pas « culture ». La société au service de la finance et non la finance au service de la société.
Le futur immédiat sera rude, les suppressions de postes, les réorganisations, les déménagements, les surcharges de travail, les inégalités vont encore augmenter et ils vont chercher à le faire très vite.
Les nouveaux occupants de la rue de Valois, informés de la situation de beaucoup d’agents avec les bas salaires qu’on connaît, qui se retrouvent sans cantine ou avec des prix trop élevés, nous répondent qu’ils ont introduit le BIO à Valois ! On répète, peut-être qu’ils n’ont pas bien compris. « On est très fiers d’avoir introduit le BIO à Valois ! » nous répondent-ils encore une fois.
Apparemment le BIO à Valois c’est la priorité, la chose essentielle. Même avec les économies qu’on doit faire pour réduire la dette publique : la priorité pour bien dépenser l’argent du contribuable c’est l’introduction du BIO à Valois.
Alors chers collègues rien de grave s’il y a des inégalités de traitement dans le régime indemnitaire, si le point d’indice est gelé : soyez heureux il y a le BIO à Valois !
Le jour de carence, l’augmentation de la CSG, les aides sociales dans certains EP qui risquent d’être imposables… On a du mal à trouver de l’argent pour réduire les inégalités Femmes/Hommes ou combattre l’injustice du Sauvadet (sauf si vous n’êtes pas au Centre Pompidou vous perdez de l’argent).
Il n’y a pas de politique RH, d’anticipation des besoins, de réflexion sur l’évolution des métiers, le travail a perdu son sens, les conditions de travail se détériorent de jour en jour. Pour le budget 2018 sont annoncés 9 millions pour des mesures catégorielles ( on ne disait donc pas que des conneries toutes ces années). On est prêts à y travailler on commence quand ? La réponse est : « Ce n’est pas pressé, on a toute l’année. »
Pas grave, l’essentiel, la vraie priorité c’est qu’on a le BIO à Valois.
On transfère le budget d’un programme à un autre faisant croire qu’il y a plus d’argent, on déshabille les politiques publiques de la Culture pour les mettre dans l’EAC, priorité et solution miraculeuse de tous nos problèmes. Dans le programme électoral, la Culture devait être une priorité, on ne voit rien de nouveau en réalité, on prend des vielles recettes qui ne font que mettre en évidence la médiocrité et le vide intellectuel de nos dirigeants.
Les fiches de poste explosent en termes de surcharge de travail, on est en sous effectifs, en 2018 ils vont supprimer encore 160 postes au ministère de la Culture dont 60 en administration centrale. Et Combien dans le quinquennat ? Pas de réponse. Il faut s’attendre au minimum à 300 postes supprimés en AC, déjà exsangue après la RGPP et la MAP. Une administration centrale qui va être réorganisée pour la rendre plus efficace et stratège, cela on l’a déjà entendu. En réalité c’est seulement pour justifier les suppressions des postes. Tout est organisé depuis la RGPP pour empêcher de penser, de concevoir une politique culturelle, de réfléchir, de développer l’expertise.
On va chercher encore une fois des doublons mais cette fois on cherchera les services doublons : les services support, les services transversaux avec l’excuse de favoriser la transversalité et mieux faire travailler les personnes ensemble.
Le déménagement et la réduction des sites de l’AC promettent d’organiser de façon fonctionnelle l’espace et les services pour les mêmes raisons.
Rien de moins sûr !
Ceux qui ont vécu la RGPP se rappellent la formule explosive, source de souffrance et qui a empêché de travailler au moins deux ans : Suppressions de postes + Réorganisation + Déménagements.
A se demander si certains décideurs de notre administration aiment compliquer les choses simples avec une logique qu’eux seulement comprennent afin de se donner l’impression d’être intelligents. La définition de l’intérêt général et du service public est-elle claire pour eux ?
On s’aperçoit que tout est fait pour construire une administration centrale hors-sol, pour continuer à empêcher toute intelligence de s’exprimer de façon que tout soit conçu et commandé par Bercy et le SGMAP. Nous avons besoin de moyens pour évaluer les politiques culturelles et ce n’est pas à Bercy et la Cour des comptes de le faire, leur évaluation financière ne peut qu’être éloignée des critères de ce que doit apporter une politique culturelle à la population.
Mais ça n’est pas important, ce n’est pas grave chers agents, soyez heureux ils ont introduit le BIO à Valois !
On a rien contre le BIO mais la question se pose : le Bio est-il digeste ?
Pas sûr que le BIO fasse du bien à la santé des agents de ce Ministère.
Reconquérons les moyens, la justice, l’égalité, la possibilité du travail bien fait, la reconnaissance et le respect.
Réinventons une vraie et ambitieuse politique culturelle pour que la Culture soit un facteur d’émancipation, de transformation, de cohésion et de bonheur.
La CGT-Culture continuera à se battre pour que nos revendicationssoient enfin entendues.
Continuera à oeuvrer pour la construction de l’unité syndicale la plus large.
Mais il y a besoin de la mobilisation de toutes et de tous.
Nous toutes et tous pouvons le faire !!!