Neuf organisations syndicales de retraités, dont l’UCR-CGT, ont décidé d’une journée revendicative le 10 mars prochain, pour exiger « une revalorisation des pensions en fonction de l’augmentation du salaire moyen et une pension au moins égale au Smic revalorisé, pour une pension complète ».
Décision a aussi été prise d’interpeller le ministère des Finances « au sujet de la demi-part fiscale retirée aux veuves et veufs, dont les importantes conséquences financières ont incité le gouvernement à décider de ne pas faire payer les impôts locaux aux personnes n’y étant pas assujetties les années précédentes ». C’est pourquoi les 9 organisations « revendiquent la prolongation de cette décision après 2017 et la remise en place de cette demi-part ».
Tous en marche
Les retraités ont de bonnes raisons de battre le pavé en 2016. S’il en fallait une seule preuve, le patron du Medef et quelques uns de ses acolytes* patronaux l’ont rappelé le 10 janvier dans une lettre en cinq points au président de la République. Ils veulent un contrat de travail « agile », à savoir précaire, pour chaque salarié et des suppressions de charges patronales sur toute nouvelle embauche. De quoi réduire à la portion congrue le financement de la Sécurité sociale comme des caisses de retraite.
En cela, les retraités sont aussi la cible des patrons via leur cahier de revendications adressé à François Hollande. Avec lui à l’Elysée, le blocage des pensions dure depuis trois ans, ce qui ne s’était jamais vu auparavant. Mais, parce qu’ils sont plus de 16 millions de citoyens ayant le droit de vote, les retraités ont aussi de bonnes raisons de se faire entendre dans la rue en cette année pré-électorale.
L’unité face au capitalisme prédateur
Il est donc important que les organisations de retraités se rencontrent en ce début d’année « afin d’amplifier la mobilisation » dans les départements pour la journée du 10 mars. Les retraités d’aujourd’hui ont souvent été les premières victimes de la mondialisation capitaliste, licenciés suite aux délocalisations d’entreprises qui les employaient, obligés de repartir avec un plus petit salaire quand ils retrouvaient du travail après de longues périodes de chômage.
Avec la mise en concurrence des peuples de la terre entière dans le cadre de la mondialisation capitaliste, la force de travail de l’être humain est devenue l’unique variable d’ajustement des coûts de production. On se paie sur elle comme sur la bête. Car les capitalistes veulent toujours plus de profits. On dépense aussi beaucoup d’argent pour concevoir de nouveaux produits sans oublier le coût de la publicité pour les faire connaître. On fait ainsi payer aux humains les gâchis du capital.
Gardons un système solidaire
Jamais, comme en ce début d’année 2016, on n’avait lu autant d’articles écrits par des décideurs politiques, par des patrons, par leurs conseillers mais aussi par des journalistes aux ordres, pour nous convaincre que le « coût du travail » et les « charges » qui servent à alimenter la Sécurité sociale et les caisses de retraite seraient devenus insupportables. Ils veulent mettre en place une société du chacun pour soi, remplacer notre système de protection sociale collectif et solidaire par des assurances privées que des millions de personnes aux revenus modestes ne pourront pas payer.
Nous savons pourtant qu’il est impossible de bâtir une économie saine et solide en massacrant ainsi ceux et celles qui ont fait la richesse du pays par leur travail. Les retraités et les retraitées d’aujourd’hui ont financé par leur travail le fonctionnement de notre système solidaire de protection sociale en France. Il est à la fois plus juste et plus efficace que ceux qui relèvent des fonds de pension et des assurances privées en vigueur dans d’autres pays. Battons le pavé le 10 mars prochain pour le défendre, 48 heures après avoir marché pour la journée internationale des femmes. Faisons du 10 mars 2016 une grande journée de lutte unitaire des retraités et retraitées