Le Ministre réorganise
la DMDTS : un bond de
10 ans en arrière !
Le 13 juin 2006, Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la culture et de la communication, présentait la réforme de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles devant l’encadrement de cette direction.
Ainsi, alors qu’au CTP (comité technique paritaire) de la DMDTS du 2 mars 2006 était présenté le rapport Chiffert/Chavigny qui proposait 4 hypothèses d’organigramme, le ministre a « tranché » pour une 5ème organisation qui renvoie 10 ans en arrière !… et qui rencontre une large hostilité des agents de la DMDTS à cette réforme.
Lors du CTP du 2 mars 2006, les représentants de la CGT-Culture avaient fait remarquer que la réorganisation de la DMDTS de 1998 (fusion de la DMD et de la DTS) méritait sans doute des ajustements quant à sa lisibilité interne et externe, mais qu’un tel projet, bâti sur une logique de transversalité, gardait toute sa pertinence et méritait d’être préservé.
L’enjeu de fond est bien : y-a-t’il une politique commune pour le spectacle vivant ou non ?
La décision du Ministre, qui consiste à recréer une direction composée de 3 délégations : musique, danse et théâtre, ne fait ainsi que reconstituer une direction bâtie sur des structures spécialisées qui ont toutes les chances de conduire à un fonctionnement très cloisonné : tout le contraire de l’organisation actuelle qui se fonde sur la fusion des disciplines et le développement des réseaux. On recloisonne, mais, dans un contexte de désengagement de l’Etat puisque l’on affaiblit en fait la direction.
Le Ministre décide aussi de la création d’une 4ème délégation de « l’emploi et des professions du spectacle », cherchant ainsi à compenser son échec récurrent sur le dossier des intermittents du spectacle. Le statut de délégation et non de sous-direction montre bien qu’on veut limiter tout pouvoir d’arbitrage d’une structure transversale sur les structures sectorielles. Les délégués étant, par ailleurs nommés directement par le ministre.
Au passage, le Ministre, puisque sa décision est prise, indique que cette réforme sera présentée au CTP de la DMDTS dès le début du mois de juillet, en CTP Ministériel à la rentrée, pour une entrée en application dès l’automne, donnant ainsi une indication très claire sur sa conception du dialogue social dans les instances réglementaires : les CTP ne sont, dans ces conditions, que des chambres d’enregistrement dont le ministre ne tiendra en définitive aucun compte !
Ainsi, alors que la DMDTS doit changer de locaux dans le courant de l’année 2007, le ministre engage au pas de charge une réforme qui nécessiterait, sur le fond, un débat sérieux qui ne peut être mené dans la précipitation et sur la base d’une autocratie chaque jour plus caricaturale que la veille.
La CGT-Culture est en profond désaccord sur le choix retenu par le ministre et dénonce la méthode qui relève « du fait du prince ».
Paris, le 20 juin 2006