Les archéologues porteurs d’espoir

On a souvent dit, mais pas assez encore, que les archéologues en allant chercher en profondeur les vestiges et les traces matérielles de l’histoire de l’humanité nous permettaient de penser l’avenir dans une trajectoire de long terme et de donner du sens au présent.

L’histoire de l’humanité face aux lobbies des bétonneurs

Aujourd’hui face à eux se dressent un pouvoir politique et des lobbies qui regardent le monde et le développement de notre pays par le petit bout de la lorgnette libérale et qui s’ingénient à servir les intérêts particuliers contre le bien commun. De droite comme de gauche, les gouvernants ont fini par céder à la pression des bétonneurs et de l’archéologie commerciale. Il en va ainsi du cabinet de la ministre de la culture qui persiste à livrer l’archéologie à la concurrence commerciale en faisant fi de tous ses engagements et de tous les discours ministériels en faveur d’un grand pôle public de
l’archéologie.

A un an d’intervalle, les archéologues ont manifesté pour la 3ème fois. De l’Inrap, des collectivités territoriales, des SRA, du CNRS, de l’Université – professeurs et étudiants -, des entreprises privées,
venus de toute la France, ils étaient encore plus d’un millier hier dans les rues de Paris.

Toujours plus nombreux pour le service public !

Leur mobilisation unitaire a valeur d’exemple tant par le nombre des manifestants et de leurs soutiens que par la détermination et la constance qu’ils expriment. Elle a également une valeur inestimable aux yeux de toutes celles et ceux qui se battent pour la refondation et la prévalence d’un service public de la culture ambitieux et réellement moderne.

Après des années terribles, le ministère de la culture connaît actuellement une nouvelle période très difficile. En Ile de France comme en régions, les missions font l’objet de nombreuses attaques et le travail est trop souvent en souffrance. Les attentes et les besoins des personnels qui ont tous peu ou prou pour dénominateur commun les salaires et les carrières, l’emploi, et les conditions de travail ne sont pas entendus par une administration qui prend le risque d’une forme de désespérance.

Hier, mardi 2 décembre, les archéologues nous ont redit qu’il n’y a aucune fatalité et en tout état de cause aucun devenir dans la résignation. La force du combat d’une communauté de travail et de
conviction s’est manifestée à Paris. On peut saluer leur courage et la résonance de leur message pour l’ensemble des personnels du ministère de la culture.

Une mobilisation qui ne demande qu’à s’élargir

A l’heure d’une réforme territoriale synonyme de disparition des DRAC et par voie de conséquence d’éclatement du ministère de la culture et de dislocation de ses politiques publiques ; d’une énième réforme intenable de l’organisation des musées ; d’une précarisation accrue ; de restrictions budgétaires et de suppressions d’emplois qui se poursuivent, il ne tient qu’à nous d’élargir la mobilisation, de construire le rapport de forces qui fera vraiment changer les choses.

Il ne tient qu’à nous de préparer le rassemblement le plus large des agents du ministère et de mener la lutte nécessaire à leurs revendications partagées et ô combien légitimes.

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