Madame la Ministre,
En avril 2024, quelques semaines après la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, un mouvement de grève d’une ampleur rare a secoué le Panthéon, alors que le monument franchissait le seuil symbolique du million de visiteurs en 2023.
Cette grève de quatre jours, centrée sur les conditions de travail et la question cruciale des locaux du personnel, avait conduit à l’ouverture de négociations et à des engagements clairs de la part de la direction du Centre des monuments nationaux. C’est en ce sens qu’un protocole de fin de grève a été signé par la direction du Centre des monuments nationaux et la CGT le 23 avril 2024.
En décembre 2024, les agents ont été informés de la validation d’un projet de travaux, avec uneinstallation des nouveaux locaux modulaires prévue pour la fin du premier semestre 2025. Ces annonces avaient suscité la satisfaction de toutes et tous.
Le mois de juin 2025 est arrivé sans aucune évolution visible. Ce n’est qu’au cours de l’instance de la FSSSCT du 12 juin que les représentants du personnel ont appris que les travaux n’auraient pas lieu aux dates prévues !
Les agents ont ainsi été mis devant le fait accompli, sans explication, sans calendrier révisé.
Il aura fallu un courrier de la CGT durant l’été adressé au directeur général et à la directrice des ressources humaines pour qu’une information écrite soit enfin transmise le 19 septembre aux agents du Panthéon — soit trois mois après l’instance et bien après le délai d’installation envisagé des nouveaux locaux. Une telle absence de communication et de pilotage est inacceptable.
Si le Centre des monuments nationaux n’a pas su tenir ses engagements du protocole de fin de grève du mois d’avril 2024, il aura bien su prélever les montants correspondants aux jours de grève des agents du Panthéon qui se sont mobilisés pour des conditions de travail dignes relevant parfois même de leur sécurité et intégrité physique !
On peine à envisager que, pour certains événements, des installations provisoires de qualité soient déployées en un temps record, comme le mois dernier lors de la panthéonisation de Robert Badinter, tandis que les agents doivent continuer à exercer leurs missions dans des locaux dégradés, rafistolés par des réparations ponctuelles, indignes d’un monument qui accueille régulièrement des cérémonies nationales.
Sans calendrier concret, sans explication claire, il ne demeure que la lassitude et un profond sentiment d’abandon. Une nouvelle date d’installations des modulaires pour le Panthéon n’est pas prévue avant l’automne 2026 ! Comment y croire ? Les travaux sont sans cesse repoussés. Bientôt Marc Bloch rejoindra le Panthéon en juin 2026. Et toujours pas de nouveaux locaux du personnel (local de jour, local de repos, bureaux, vestiaires, toilettes).
Beaucoup d’agents ont le sentiment, douloureux mais lucide, qu’au Panthéon, les morts sont mieux traités que les vivants.
En conséquence, il est demandé que le calendrier précis des travaux annoncés soit communiqué, accompagné d’un engagement ferme sur leur réalisation effective dans les plus brefs délais.
Veuillez agréer, Madame la Ministre, nos salutations syndicale
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