Mont-Saint-Michel : EPIC ? EPIC !
Et CMN ?
Le 20 avril 2017, M. Cazeneuve, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle, fait publier le communiqué dans lequel on peut lire :
(…) S’appuyant sur les propositions figurant dans le rapport rédigé à la demande de Manuel VALLS par Philippe Belaval, président du Centre des monuments nationaux, et par Nicole Klein, préfète de région, le Premier ministre, Bernard CAZENEUVE engage, en accord avec l’ensemble des collectivités locales impliquées, la volonté de l’Etat de porter une nouvelle ambition pour le Mont-Saint-Michel.
Deux décisions sont prises :
• Le Gouvernement engage la création d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) national du Mont-Saint-Michel, dont la mission sera de coordonner la gestion et le développement du site, depuis le stationnement et les transports jusqu’à l’Abbaye ;
• Dans la phase de création de l’EPIC, l’Etat reprend la responsabilité de l’exploitation du barrage sur le Couesnon pour poursuivre les travaux hydrauliques et le suivi environnemental de la Baie, confirmant ainsi l’enjeu national que recouvrent ces travaux. Cette décision conduira l’Etat à apporter l’ensemble des financements nécessaires pour l’exploitation du site, pour 2017 et 2018, dans l’attente d’une décision définitive sur l’insertion de ce barrage dans le périmètre d’un futur établissement assurant la gestion et le développement du Mont Saint-Michel.
C’est Adolphe COLRAT, Inspecteur général des Finances, ancien préfet de la Manche, qui est chargé de mettre en forme cet EPIC d’un point de vue réglementaire.
Il faut noter que dans ce compte rendu sont mentionnés tous les noms des participants : mais qu’aucun représentant du Ministère de la Culture et de la Communication ni du CMN n’y figurent! Y ont-ils été réellement conviés ?
Le 25 avril 2017, lors du CHSCT Central, nous avons posé la question de cette décision en demandant à M. le Président du CMN de nous faire part de son analyse.
Celui-ci nous a assuré qu’il communiquera avec les agents de l’Abbaye et, que l’interprétation de la presse (Libération, Le Monde, La Croix..) ne sont en aucun cas le reflet des engagements reçu de la part du Ministère et du Gouvernement, et que l’abbaye demeurerait dans le réseau du CMN.
Par ailleurs, le président du CMN, Philippe Bélaval, s’était engagé à plusieurs reprises à recevoir les représentants du personnel afin de présenter la synthèse de son travail à l’issue de la mission
À ce jour, Monsieur Bélaval ne nous a toujours pas reçu !!
Nous prenons donc acte de cette parole mais ne soyons pas dupes, le SNMH-CGT restera toujours sur ses gardes s’il y a le moindre soupçon d’affaiblissement des principes du CMN qui sont la péréquation et la répartition! En effet, sans l’apport financier de ce monument, comment fera le CMN pour rembourser son prêt, sachant que les travaux pour remettre en état l’hôtel de la Marine dépasse de loin l’emprunt de 80 millions pris par le CMN ?
La priorité du CMN, du point de vue du SNMH-CGT, c’est :
-
de s’assurer qu’en aucun cas l’EPIC ne viennent englober dans son aire d’influence l’Abbaye.
-
d’assurer à ses personnels que le système de navette dédié obtenu de haute lutte après 44 jours de grève soit pérennisé.
-
que dans le cadre de l’EPIC, l’aire de stationnement réservé aux travailleurs du Mont- Saint-Michel (dont font partie les personnels de l’Abbaye) soit rapproché du lieu de départ des dites navettes
C’est pour justifier tout cela mais aussi pour montrer son attachement à l’intégrité de son réseau que le CMN se doit de faire des conditions de travail dans l’Abbaye un modèle et, pour cela, fournir les effectifs d’agents adéquats afin de pouvoir assurer en toute sécurité l’accueil des visiteurs.
En conclusion :
Enfin, la question de l’EPIC ne concerne pas seulement l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Le président Bélaval ne s’est pas caché et a avoué à demi-mot porter un projet de transformation de l’ensemble du CMN en EPIC. Les missions d’un EPIC sont avant tout de nature commerciale, ce qui signifie un changement radical pour notre établissement.
Un EPIC est une structure de droit privé qui va à l’encontre de l’idée même de Service Public
Un EPIC entraînera de facto un recul pour les conditions de travail et d’emploi de tous nos collègues (précarité de l’emploi accrue, possibilité de licenciement facilités…) et des conditions de visite dégradé du fait d’une politique tarifaire à l’exemple de celle qui est constatée à Chambord.
Les monuments sont un bien commun. Ils appartiennent à tous !
Que ce soit à l’abbaye du Mont-Saint-Michel ou pour tout le CMN :
NON à l’EPIC !!!
Paris, le 12 mai 2017