Monuments-Infos n°48 novembre 2008

Le capitalisme est mort…
Vive le capitalisme !


Il y a quelques mois seulement des chiffres astronomiques étaient annoncés : 15 milliards pour
un bouclier fiscal destiné aux plus favorisés, 1,5 milliard pour subventionner le RSA (qui in fine
ne fera que tirer l’ensemble des salaires vers le bas)…
Mais concernant la hausse du pouvoir d’achat, n’y pensez pas car les « caisses sont vides »
d’après ce que nous disait notre Président de la République…
Sur les enjeux internationaux : la faim dans le monde et les problèmes d’eau entre autres
pourraient être résolus selon les économistes avec 50 milliards.
Imaginez donc l’indécence et l’inconscience de telles revendications !
Et bien aujourd’hui face à l’effondrement du système économique mondial basé sur le tout
capitalisme financier, les Etats alignent les biftons : 700 milliards pour les Etats-Unis d’Amérique,
1700 milliards pour l’union européenne dont 360 milliards pour la France…
Quant aux responsabilités et aux sanctions pour les responsables de cette faillite planétaire, il ne
semble pas que la question soit opportune.
Que ne feraient pas les Bush, Berlusconi, Sarkozy et consorts pour sauver les intérêts d’une
poignée de privilégiés plutôt que de revoir de fonds en comble ce qui a pu nous amener à
une banqueroute mondiale : le désengagement des Etats depuis plus de vingt ans par la
déréglementation systématique des marchés financiers, la spéculation à outrance du plus de
profits et moins d’investissement, de l’intérêt des actionnaires outre passant celui des travailleurs,
la mise en concurrence des salariés entre pays du nord et pays du sud par les délocalisations, le
dumping social, le chômage, la misère, les émeutes de la faim…
Face à cela, il n’y a pas que quelques semaines encore, les rois du CAC 40 explosaient d’années en
années leurs dividendes. Et aujourd’hui, leurs pertes deviennent nos dettes par la nationalisations
des créances bancaires. C’est donc toujours les profits que l’on privatise (EDF, GDF, La Poste…)
et les pertes que l’on nationalise.
Pourtant, depuis des années, des économistes – y compris libéraux – tiraient la sonnette d’alarme,
inquiets de voir le capitalisme nous emmener droit dans le mur… Et bien, ça y est c’est fait ! Mais
qu’à cela ne tienne, on prendra les mêmes et on recommencera.
De l’époque féodale à la globalisation des marchés financiers en passant par la révolution
industrielle, le capitalisme a toujours su faire preuve d’adaptations afin que l’ensemble des
richesses ne profitent qu’à quelques uns.
On connaîtra d’ici peu les conséquence de cette crise dite aujourd’hui financière sur l’économie
réelle (fermeture d’entreprises, chômage, augmentation de la pauvreté et de la précarité,
coût pour les contribuables…) mais qu’importe si les capitalistes nous feront payer chers leurs
errements, leur fanatisme et leur dangerosité… car si hier le mur de Berlin est tombé et a vu
disparaître presque tous les régimes communistes, aujourd’hui le capitalisme est mort… mais
tous les gouvernements s’engagent à le faire repartir de plus belle comme si d’autres alternatives
n’étaient possibles.
Face à cette mondialisation néfaste qui nous est imposée, le monde syndical s’organise lui
aussi au niveau international, notamment lors de la journée du 7 octobre dernier dont des
manifestations se sont organisés partout sur la planète pour une vie et un travail décents. Et ce
n’est qu’un début…

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