La crise c’est eux, la solution c’est nous !
Début 2008, peu avant que notre ministre de l’économie affirme: «le gros de la crise est derrière nous»,
un rapport de la Banque des Règlements Internationaux, une noble institution regroupant les
représentant des banques centrales, qu’on ne pourrait en rien suspecter de proximité avec la CGT, livrait son
analyse sur une situation économique dans laquelle « La part des profits est inhabituellement élevée (et la part des
salaires inhabituellement basse). En fait, l’amplitude de cette évolution et l’éventail des pays concernés n’ont pas de
précédent dans les quarante-cinq dernières années » A la même époque, Alan Greenspan, ancien directeur
de la Réserve Fédérale américaine (Fed) également peu réceptif aux revendications sociales, livrait ses
inquiétudes au Financial Times : « la part des salaires dans la valeur ajoutée est historiquement basse, à l’inverse
d’une productivité qui ne cesse de s’améliorer , ce découplage entre faibles progressions salariales et profits historiques
des entreprises fait craindre (…) une montée du ressentiment, aux Etats-Unis comme ailleurs, contre le capitalisme et le
marché ».
Toujours en 2008, selon l’Institut de Relation Internationales et Stratégiques (IRIS), l’augmentation
des dépenses militaire des Etats-Unis (80 milliards de dollars) aurait pu a elle seule :
assurer l’approvisionnement en eau potable pour les 6 milliards d’être humains
éradiquer la faim dans le monde
garantir pour chaque individu sur cette planète l’accès à un système se soin
éradiquer les maladies endémiques
garantir pour chaque individu sur cette planète l’accès à un système d’éducation.
La crise systémique du capitalisme ne change en rien la principale réalité économique actuelle :
plus que jamais les moyens existent pour assurer la réponse solidaire aux besoins des peuples
sur l’ensemble de la planète.
Malheureusement, avril 2009, le sommet du G20 qui reconnaissait l’ampleur inédite de la crise et
qui préconisait un « nouvel ordre mondial » n’aura pas été à la hauteur des enjeux. Il n’aura su
faire que les gros yeux aux paradis fiscaux, aux rémunération des banquiers et renforcer le rôle de quelques
institutions économiques et financières responsables de la situation actuelle (FMI, OCDE, OMC).
Dès le lendemain la CGT déclarait: « ce sommet a totalement ignoré les questions sociales et minimisé la place des
questions environnementales et énergétiques. Le Bureau International du Travail n’a même pas été invité aux discussions
alors que le FMI, l’OMC, et Comité de Bâle qui réunit les banquiers centraux ont été largement associés aux décisions.
Se comporter ainsi c’est vouloir ignorer que le principal problème de la mondialisation actuelle réside dans la mise
en concurrence, sans règles, des travailleurs à l’échelon du monde. Le sommet n’a pas donné lieu à une « refonte du
capitalisme » mais à une tentative pour le rendre plus soutenable aux yeux des peuples qui continueront à souffrir de la
montée des inégalités. »
Face aux multiples fermetures d’usines, aux faillites en chaîne des entreprises, aux pratiques de certains
patrons voyous qui profitent de la crise pour délocaliser, aux suppressions massives d’emplois tant dans le
secteur privé que dans le public, au gouvernement qui reste sourd aux légitimes revendications des salariés et
qui continue dans la voix de la dérèglement à outrance, à la casse de toutes protections sociales et collectives,
une seule réponse s’impose: l’appropriation par les salariés de tous ces enjeux économiques et sociaux, par
l’instauration d’un rapport de force tant au niveau national qu’international pour la conquête de nouvelles
normes sociales en matière de droit du travail comme en matière de service public.
ALORS PLUS QUE JAMAIS
TOUS ENSEMBLE LE 1er MAI
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