« Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent »
Victor Hugo
Ces premiers vers d’un poème du grand homme littéraire que fût Victor Hugo mais aussi un grand combattant sont en résonance avec l’actualité politique et sociale mais aussi – et surtout – avec ce que vous pourrez lire dans ce numéro du Monuments Infos.
Les luttes sont nombreuses : présentes ou bien iminentes. Elles nous concernent à plus d’un titre : que ce soit sur un plan professionnel, d’usager, de citoyen ou bien plus intimement, à titre personnel. Du projet de privatisation de la Poste cassant ainsi à terme un service public dont chacun d’entre nous a accès, au sous-effectif des hôpitaux que l’on ne cesse d’asphyxier en termes de moyens humains ou financiers, de l’accès aux soins qui devient de plus en plus cher, du plan social que connaît la Fonction publique… des vagues de licenciements dans le privé et de son corollaire : la hausse des profits, la coupe est plus que pleine pour que chacun se sente concerné et par conséquent se mobilise.
Parallèllement, de nombreuses luttes existent également au sein même du ministère de la Culture et du Centre des monuments nationaux.
Ainsi, au Centre Georges Pompidou, le restaurant Georges est occupé depuis le mois d’octobre par des travailleurs sans-papiers travaillant pour le groupe Costes. Cette mobilisation n’est malheureusement pas un fait isolé et existe sur l’ensemble du pays. Des hommes et des femmes exploités se battent aujourd’hui pour leur dignité alors même que nombre d’individus se font reconduire à la frontière dans des conditions peu dignes d’un pays qui se prétend celui des droits de l’homme. Leur lutte a déjà rencontré nombre de victoires au travers des régularisations. N’oublions pas, même si cela existe de manière parcimonieuse, que certains de nos collègues au CMN connaissent ou ont connu de telles situations. C’est un combat quotidien et qui malheureusement peut durer des années. La section CGT-Pompidou avec la CGT Culture et la CGT Paris se battent à leurs côtés et une lettre ouverte a interpellé le ministre de la Culture. Au ministère comme au CMN, nous demandons qu’existe une charte sociale pour les salariés travaillant dans la la sous-traitance.
Un an après que la médecine du travail ait rendu un rapport et que le SNMH-CGT ait interpellé à maintes reprises le CMN sur la souffrance au travail d’agents du château comtal de Carcassonne, la situation durant l’été semblait être dans l’impasse. Les agents – fonctionnaires, contractuels, vacataires – ont su rester solidaires et mobilisés afin qu’enfin, les responsables du CMN entendent ce que depuis plus de deux ans ils subissaient. Si tout, à ce jour, n’est pas résolu, il est néanmoins à noté que s’il fût difficile pour les agents de se faire entendre, aujourd’hui un dialogue a pu se nouer, des erreurs ont été reconnues quant à l’évaluation de la situation, des premières solutions ont été apportées. Il aura fallu pour nombre d’entre eux avoir le courage de témoigner dans un premier temps par écrit puis de vive voix face aux autorités de l’établissement. Pour autant, n’étant jamais à l’abri d’une mauvaise surprise dans les situations de souffrance au travail, c’est bien un suivi vigilant qui devra être mis en place afin que certains cessent de s’arroger les pleins pouvoirs comme si les monuments ressemblaient à des baronnies féodales.
A l’hôtel de Sully, la mobilisation se construit également via une pétition intitulée « STOP » qui dénonce au travers du déménagement d’une partie des service du siège, les méthodes de management brutales qui ont actuellement cours à l’hôtel de Sully. Vous pourrez lire à ce sujet l’article concernant le conseil d’administration. Cette pétition a recueilli 130 signatures en seulement 24 heures ! La CGT s’inscrit pleinement aux côtés des agents et cherchera avec eux les solutions à mettre en place.
Enfin, et pour terminer sur les luttes en cours, saluons la magnifique victoire qu’ont menés les vacataires accueil-surveillance de Paris et ce sans même un jour de grève ! Non satisfaits d’une précarité qui s’était aggravée depuis février, une mobilisation s’est faite durant l’été. Mais je vous laisse lire cette épopée à la page suivante. Dès les premiers jours, le SNMH-CGT les a accompagné, rejoins ensuite par SUD et FO.
Ces différentes luttes montrent que les travailleurs les plus fragiles (vacataires ou bien sans-papiers) n’hésitent pas à revendiquer des droits. Nul ne peut donc prétendre ne pouvoir défendre ses droits ou bien ceux de ses collègues. Si les travailleurs ne s’approprient pas leur propre lutte, il ne peut exister de solutions aux problèmes rencontrés. Et s’il n’existe jamais de recette miracle, il y a pourtant des ingrédients indispensables : solidarité, mobilisation, revendications, syndicats. Ces différents combats montrent bien une chose : l’unité fait la force !
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