« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genou »
Etienne de la Boétie
2008, la crise financière éclate. 2010, la crise sociale explose. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme, comme l’ont fait certains économistes, sur un capitalisme devenu fou, incontrôlé et surtout incontrôlable.
La recherche effrénée d’un profit à court terme et exponentiel aura conduit des millions de personnes à la rue au travers d’une bulle spéculative sur l’immobilier, par la mise en place de retraites par capitalisation, des plans de licenciements n’ayant pour but que de renflouer les portefeuilles des actionnaires… Ce sont aussi des famines créées de toute pièce par la spéculation sur les denrées alimentaires, des produits de première nécessité dont on prive des millions d’êtres humains.
En France, quotidiennement, nous avons droit aux louanges concernant les prétendus bienfaits de la privatisation. Parlons un peu de la nouvelle augmentation du gaz du 1er juillet de 5% après la dernière du mois d’avril de 10%. C’est aujourd’hui 3,5 millions d’usagers devenus clients qui se trouvent en grave difficulté pour payer leurs factures. Des personnes âgées, avec les retraites mirobolantes que l’on connaît, qui ne peuvent plus se chauffer, avoir de l’eau chaude pour se laver… Et c’est au total 300 000 coupures de gaz pour le premier semestre 2010 !
Parlons aussi des privatisations d’Orange, de la Poste, la « modernisation » de l’ANPE et des ASSEDIC devenus Pôle Emploi… qui entraînent les salariés non seulement dans de la souffrance mais également à la mort. Quelle belle époque que la nôtre !
Quant à la population française dont l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, quelle honte ! Allez, il faudra bien remettre tout le monde au boulot puisqu’on se porte trop bien ! Prévoyant ainsi l’âge du départ à la retraite à 67 ans en 2018 !
Pourtant, si effectivement la longévité augmente, c’est le vivre mieux qui permet de vivre vieux notamment par le départ de l’âge à la retraite qui en 1981 est passé de 65 à 60 ans et a ainsi permis de ne pas vieillir et mourir prématurément.
Par ailleurs, dans une période où le gouvernement prétend chercher la croissance, il ne cesse de faire augmenter les chiffres du chômage (avec ne serait-ce que les centaines de milliers d’emplois publics supprimés), et met en place le gel des salaires dans la Fonction Publique. Autant dire qu’aujourd’hui, il n’a rien trouvé de mieux que de mettre l’ensemble de la population ou au chômage ou dans la misère. Exceptés quelques amis…
Tout ceci se traduit bien évidemment au CMN dans le cadre de la réforme du statut des contractuels où la direction ne semble vouloir se préoccuper que des plus hauts salaires et se contenter au mieux d’un simple saupoudrage pour non seulement les petits salaires mais aussi pour la grande majorité des agents de l’établissement (groupes 1, 2 et 3).Au ministère de la Culture, c’est la privatisation de la filière accueil et surveillance qui est en projet par le Gouvernement (rapport Miquel) alors même que les autorités ministérielles semblent le découvrir en même temps que nous… le ministre Mitterand compris !
Ne perdons pas une chose de vue : la productivité des travailleurs n’a jamais été aussi importante. Avec une meilleure répartition des richesses, nul doute que nous pourrions travailler convenablement contrairement à tous les discours idéologiques qui ne visent qu’une chose : faire disparaître tous les acquis sociaux des travailleurs.
La mobilisation du 27 mai a rassemblé un million de personnes, celle du 24 juin en a rassemblé 2 millions et celles à venir dès le 7 septembre montrent non seulement une montée en puissance du rapport de force mais aussi que les Français n’entendent pas mettre un genou à terre face aux attaques gouvernementales
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