Que se vayan todos !*
Cinq ans déjà ! Cinq ans de Sarkosysme. Cinq ans de politique ultra-libérale dans tous les domaines. Jamais les attaques contre nos acquis et nos droits n’auront été aussi violentes et aussi décomplexées. Acquis conquis de haute lutte par nos parents, nos grand-parents et nos arrière-grand-parents qui, au sortir d’un conflit des plus atroce de l’Histoire, ont voulu construire une société meilleure et plus juste dans un pays pourtant ruiné par la guerre.
Cette remise en cause systématique, cette volonté de tout effacer au nom d’une soit disant modernité, le tout érigé en système de gouvernement, voilà ce qui fonde le Sarkozysme. Cinq ans plus tard le résultat est là : notre modèle social est sévèrement amoindri, notre Fonction Publique est mise à mal, les solidarités s’étiolent, les plus fragiles sont stigmatisés… au profit d’une politique injuste, anti-sociale et qui favorise les puissants.
Notre Ministère de la Culture n’a pas été épargné. Cinq ans de Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et deux ministres fantoches plus tard que nous reste t-il ? Plus de mille emplois ont été supprimés dans tout le Ministère. L’administration centrale est exsangue après une réorganisation des plus brutale (fusion de dix directions en trois !). Les services déconcentrés (DRAC et STAP) n’ont plus les moyens de leurs missions. Les musées SCN (Service à Compétence National) sont durablement affaiblis, transformés en établissements publics sans moyen ou encore intégrés de force dans le projet scélérat de « Maison d’Histoire de France ». L’archéologie préventive est saccagée, les Archives Nationales sont en voie de démantèlement et les monuments historiques sont menacés.
Oui, nos monuments sont menacés par un nouveau projet de « décentralisation » plus dangereux que jamais. Ils sont menacés par une politique de conservation catastrophique. Et ils sont menacés par la politique d’un établissement public, le CMN, qui finalement n’est que le prolongement de la politique du gouvernement. Désormais, nos monuments ne seront plus que des vitrines, destinées à ramener toujours plus de monde et toujours plus de ressources propres mais à quelle fin ? Car il ne s’agit plus de financer des projets culturels, mais d’engranger sans d’autre but et avec au bout du compte, le possible passage en EPIC et, pourquoi pas, la privatisation ?
Au CMN, cette politique a été d’autant plus marquée par de multiples et profonds changements. Une réorganisation qui n’a occasionné que désoraganisation, un déménagement à la hussarde, une gestion à l’emporte-pièce, une violence managériale basée sur la non reconnaissance des savoir-faire et par un dénigrement de l’institution et de ses agents. Une perte de sens et d’identité s’est produite beaucoup d’entre nous. La mémoire de l’établissement s’est vidée. Un pseudo-dialogue social n’a fait que la démonstration du mépris social vis-à-vis de tous les personnels.
Tout cela doit changer et vite ! Revenir aux fondamentaux. : reconnaître les travailleurs dans leurs missions, augmenter les salaires et les retraites afin que ceux-ci permettent de vivre dignement, créer de l’emploi… et ce n’est qu’un début !
Quelque soit le résultat du deuxième tour, qu’il y ait une alternance politique ou non, tout reste à faire et les personnels doivent poursuivre la lutte.
ON NE LÂCHE RIEN !
El Grande
* traduction : «Qu’il s’en aillent tous » Sarko, Mitterand et Lemelse !
P.S.
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- Monuments-Infos n°66 - 2081 Ko