Monuments-Infos n°70 mai 2013

Un an déjà…


Au Gouvernement. Le 16 mai dernier, le Président de la République a donné une allocution télévisée à l’occasion de la première année de son mandat. Piètre bilan, en vérité, du point de vue des travailleurs. La crise économique s’est amplifiée et la seule réponse du Gouvernement, dans la droite ligne du précédent, est l’austérité : baisse des dépenses publiques, gel des salaires, fiscalité alourdie… Le poids de la dette publique (provoquée par qui ? Sûrement pas par les travailleurs qui pourtant la payent !) et le soit-disant manque de compétitivité, justifient tous les reculs sociaux : marché du travail rendu flexible par la remise en cause sans précédent des droits des salariés (accord de l’ANI uniquement signé par deux syndicats minoritaires) et bientôt nouvelle « réforme » du régime des retraites. Attendons-nous à une nouvelle diminution des pensions et un allongement de la durée de cotisation. D’aucuns disent déjà que nous devrons travailler jusqu’à 69 ans !. Et ce ne sont pas les timides mesures en faveur de l’emploi qui permettront de faire diminuer durablement le chômage. Les fameux « contrats d’avenir » en faveur des jeunes, n’ont « d’avenir » que leur nom car à l’égal de tous les emplois dit « aidés », ils ne proposent aucune solution pérenne. Déjà, dans la Fonction Publique, ces emplois servent à pallier le sous-effectif. D’un côté on détruit des emplois, de l’autre on les pourvoit par des précaires nouvelle génération. Un comble ! La seule avancée significative sur le plan sociétal – le mariage pour tous – qui étend un certain nombre de droits à une partie de la population qui en était privée, a vu remonter à la surface de nauséabonds relents conservateurs pour ne pas dire extrémistes.

Au Ministère de la Culture. Les espoirs ont également été vite déçus. Après cinq ans de RGPP en administration centrale comme dans les services déconcentrés et dans les établissements publics, le bilan est des plus catastrophique. Les organisations syndicale (la CGT en tête) ne sont plus les seules à le dire. L’administration elle même admet l’échec cuisant de cette politique. L’IGAC (Inspection Générale des Affaires Culturelles) a récemment remis son rapport concernant la RGPP au Ministère de la Culture, il est , pour le moins, extrêmement critique. Pourtant, notre Ministère n’échappe pas à l’austérité générale (le candidat François Hollande avait pourtant affirmé la sanctuarisation des budgets de la Culture avant son élection). Fini la RGPP, c’est désormais la MAP (Modernisation de l’Action Publique; retenez bien ce sigle car nous allons en souper !). Mais si le nom change, la politique reste la même. Elle est d’ailleurs déjà à l’œuvre : réorganisation de plusieurs services en administration centrale, non-remplacement d’agents publics partant à la retraite, coupes sombres dans les budget… La Ministre a beau afficher une grande ambition culturelle, si les moyens ne suivent pas, sa politique sera vouée à l’échec et en bout de course ce sont comme d’habitude, les personnels qui en font les frais (dégradation des conditions de travail, souffrance…)

Au CMN (enfin, pas tout à fait !) Une nouvelle équipe de direction arrivait au CMN le 2 juillet dernier. Ce fut, pour (presque) tous, un grand soulagement. Si personne n’a été dupe des intentions ni de la politique du nouveau Président qui, rappelons-le, a, dans ses précédentes fonctions, largement participé à la mise en œuvre de la RGPP, en revanche, nous étions en droit d’attendre un peu plus de considération de sa part envers les personnels, eu égard au contexte et aux blessures encore très vives de la gouvernance précédente. Le dialogue social, il était important de le renouer, la Ministre le voulait d’ailleurs « exemplaire ». Elle l’a écrit dans la lettre de mission qu’elle a adressée à Philippe Bélaval au début de son mandat. Dialogue social il y a. Est-il exemplaire ? L’a-t-il un jour été ? En tout cas l’état de grâce n’aura pas duré bien longtemps. Sur des enjeux aussi lourds que la réouverture d’un monument (Champs-sur-Marne pour ne pas le citer), l’administration se passe volontiers de l’avis des représentants du personnel et n’hésita pas à passer outre deux votes négatifs du Comité Technique. Finalement les instances ne sont plus que des chambres d’enregistrement, ce qui en dit long sur la conception qu’a le Président d’un dialogue social « exemplaire ». Qu’en sera-t-il des autres dossiers tout aussi lourds pour l’avenir des personnels ? M. Bélval compte-t-il employer les mêmes expédients pour la réorganisation des services du siège ?

Cela démontre qu’une fois de plus et en toutes circonstances les travailleurs ne doivent compter que sur eux-même. La seule alternative qui reste aux personnels est le rapport de force.

Nous n’obtiendrons que ce que nous gagnerons. Alors mobilisons nous !


P.S.
Pour accéder à l’intégralité des articles, voir le document ci-dessous

Fichier(s) joint(s)