Les présidents de trois grands musées parisiens – dont le MOO – ont écrit une lettre au ministre de la Culture le 29 juin (nous vous en avons parlé dans A la source le 21 juillet), pour protester contre la baisse annoncée de 10 % sur trois ans des subventions d’État, après avoir subi déjà le gel effectif de 5% en 2009. Ils attirent l’attention de la tutelle sur le péril de devoir renoncer à des expositions.Et aussi à d’autres offres (lesquelles ?)
S’ils font brièvement allusion à la baisse des effectifs de personnels, ce n’est pas le point central de leur argumentaire. En revanche, c’est le nôtre.
Quelles sont les conséquences concrètes d’une situation chronique de sous-effectif amplifiée et aggravée par les mesures gouvernementales ?
Pour les personnels d’accueil et de surveillance par exemple :
1 – des surfaces muséographiques plus grandes à surveiller pour chaque agent
2 – des salles sporadiquement fermées (salle des fêtes et alentours du niveau 2) a
3 – des freins aux demandes de mutation
4 – l’essor du recours aux technologies : mises à distance, vitres anti-reflets, alarmes, vidéosurveillance (dispositifs très coûteux en installation et maintenance).
L’Etat veut réduire ses charges de fonctionnement, et favoriser l’investissement. Un agent ASM, c’est un coût – salarial – de fonctionnement ; une caméra, c’est de l’investissement… puis du fonctionnement (qui peut tomber en panne).
Soyons conscients que les agents d’accueil et de surveillance, qui gèrent les flux de visiteurs et sont constamment à leur contact direct, jouent un rôle important dans l’expérience que le public fait du musée. Ils incarnent le musée auprès du visiteur, ils le représentent et le présentent ; c’est un peu « leur musée ».
Ces agents remplissent une des quatre missions muséographiques régaliennes : accueillir le public le plus large.
Le rôle des ASM ne se limite donc pas à protéger les oeuvres en rappelant les interdictions du règlement : ils orientent les visiteurs vers les oeuvres, ils les renseignent. Ainsi le musée est-il grâce à eux une invitation à l’hospitalité.
Cela, les technologies ne le font pas.
Les seuls départs en retraite qui seront remplacés à 100 % sont ceux des
conservateurs : le coeur de métier des musées serait donc le seul épargné par l’implacable taille dans les effectifs. C’était du moins, lors de ses derniers feux, le voeu formulé l’an dernier par feu la DMF (aujourd’hui sous-direction de la DG Patrimoines).
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