La publicité a été supprimée sur les chaînes télévisées de service public.
Voici que la publicité commerciale apparaît sur les monuments publics.
Ainsi en a décidé la direction du musée d’Orsay.
Comme précisé dans l’ INFOMUSEE n° 1 (sept-oct 2010) : « Elle recouvre les échafaudages extérieurs le long de la façade côté Seine […] Le produit commercial aidera le musée à financer les travaux. »
La direction s’était pourtant flattée que les travaux étaient intégralement financés par la tournée mondiale des 220 chefs-d’oeuvre des collections d’Orsay.
Finalement, ça ne suffit pas ? Y aurait-il des dépassements, des modifications entraînant des surcouts ? (comme la CGT le présumait dans Coûte que coûte, le 20 mai 2010).
Nous ne le pensons pas, honnêtement, puisque l’administration s’est engagée sur « une meilleure gestion » et « des finances maîtrisées » (objectifs contrat de performance).
Toujours est-il que la façade de ce monument historique inscrit à l’inventaire, situé dans l’un des plus beaux panoramas parisiens, en bord de Seine, face aux Tuileries et au Louvre, se voit bel et bien flanqué d’une bâche publicitaire commerciale, tel un vulgaire flanc d’autobus.
Engagé le 28 octobre sur le développement durable culturel, le musée d’Orsay ne fait pas ici preuve d’écologie visuelle. Rappelons que depuis 2002, le Conseil de Paris a adopté un règlement d’occupation publicitaire dans le respect de l’intégrité du cadre de vie des Parisiens. Alors que les tutelles investissent des sommes importantes dans la restauration de ses monuments, elles laissent défigurer leurs abords immédiats.
Pourtant, la loi du 28 décembre 1979 réglemente l’affichage publicitaire aux abords des monuments historiques.
Mais pas sur les monuments historiques eux-mêmes !
Or, la CGT s’élève contre la marchandisation du patrimoine urbain et considère qu’une bâche publicitaire sur la façade de l’ancienne gare d’Orsay, aujourd’hui musée de beaux-arts, est une pollution visuelle. La défense de ce patrimoine commun sur le plan de son intégrité esthétique ne constitue à ses yeux en aucun cas un combat d’arrièregarde.
Que l’échafaudage soit masqué par une bâche est souhaitable. Mais si cette bâche était illustrée par une oeuvre du musée – exposition Gérôme par exemple –, ce serait plus conforme au statut et à la vocation culturelle de l’établissement.
Il est pathétique qu’un grand musée national, sous tutelle de l’État, en soit conduit pour financer son fonctionnement à se louer intégralement au secteur privé marchand : ses espaces intérieurs, ses salles d’exposition (pour y présenter des prototypes de véhicules 4×4 – gourmands en carburant, on n’est pas à une contradiction près -), son restaurant, son auditorium et à présent sa façade extérieure !…..
Pour lire la suite de ce texte, veuillez cliquer sur le document ci-dessous.
Fichier(s) joint(s)
- pdf/2010-10-07_-_M_O-sandwich.pdf - 102 Ko