POLITIQUE TARIFAIRE : LE CMN CHOISIT D’AUGMENTER SES TARIFS MALGRÉ DES RÉSULTATS « HISTORIQUES » !

Jeudi 13 mars, le conseil d’administration du CMN s’est réuni pour examiner, entre autres, l’approbation du compte financier 2024 ainsi que des hausses tarifaires qui seront appliquées à partir de mai 2025.

En 2024, le CMN a enregistré une fréquentation quasi égale à celle de 2023. Ainsi, les ressources propres atteignent des niveaux qualifiés « d’historiques » par la Présidente : 122,8 millions d’euros, soit une progression de + 7% par rapport à 2023. Elles représentent 63 % de ses recettes (contre 52% en 2023), soit un taux d’autofinancement de 70%, retour quasi identique à la situation d’avant COVID.

Malgré ces résultats records, le soutien de l’État n’a pas suivi. Cela contraint l’établissement à puiser fortement dans sa trésorerie et son fonds de roulement (qui fond de 118 à 88 millions d’euros). Par conséquent, le CMN ne dispose plus que de six mois de trésorerie.

Des subventions qui ne suivent pas les besoins (subventions pour charge de service public et pour l’entretien et la restauration des monuments historiques), des coupes budgétaires (mesures Lemaire – 2,2 millions d’euros) et l’absence de compensations des hausses de salaires et des pertes liées aux Jeux Olympiques et Paralympiques (– 3,4 millions d’euros).

Ce recul du financement de l’État a forcé l’établissement à présenter un résultat déficitaire pour la deuxième année consécutive (- 7 millions d’euros au bilan 2024).

Cette situation n’étant pas tenable à moyen terme, l’établissement est contraint d’augmenter ses ressources propres. La direction a donc choisi d’avoir recours à une nouvelle augmentation du prix du billet d’entrée dans huit sites « dont la fréquentation est plus dense en haute saison »au détriment des visiteurs, de l’accès à la culture et des conditions de travail des agents.

L’objectif est d’augmenter les recettes de billetterie de 5 millions d’euros en année pleine, 3 millions pour 2025 puisque les hausses tarifaires débuteraient à partir du mois de mai 2025 avec le passage en haute saison.

Les huit sites concernés sont : l’Arc de triomphe, l’abbaye du Mont-Saint-Michel, le Panthéon, le château d’Angers, le château d’Azay-le-Rideau, le château comtal et les remparts de Carcassonne, la Sainte-Chapelle et Aigues-Mortes.

Une « tarification modulée » sera mise en place. L’actuel tarif en vigueur sera maintenu en basse saison mais majoré en haute saison, tout en maintenant certaines plages à tarif inchangé sur cette même haute saison. Les monuments ciblés verront leurs tarifs augmenter en moyenne entre 2 et 5 euros en haute saison. Ajoutez à cela une majoration d’1 euro pour les billets vendus en caisse… Cette mesure, qui favorise la e-billetterie externalisée, est une attaque en règle contre les missions des agents caissiers de l’établissement.

De plus, ces mesures auront un impact négatif sur les conditions de travail des agents en caisse et à l’accueil surveillance qui seront confrontés à l’incompréhension des visiteurs et à une complexification de leurs missions.

Pour plus de détails retrouvez notre article à la page 9 du nouveau Monuments Infos : https://www.cgt-culture.fr/wp-content/uploads/2025/03/Monuments-Infos-n%C2%B0101.pdf

Paris, le 19 mars 2025

https://www.cgt-culture.fr/wp-content/uploads/2025/03/HAUSSE-TARIFS-mis-en-forme-250317.pdf