Les personnels des Archives nationales qui se battent depuis la mi-septembre contre l’installation de la Maison de l’histoire de France sur le quadrilatère du Marais à Paris viennent de remporter une victoire très importante. L’occupation toute pacifique de l’hôtel de Soubise 134 nuits durant aura indubitablement joué un rôle majeur quant aux avancées obtenues le vendredi 28 janvier.
Après plus de 4 mois de conflit, le ministre de la culture a enfin convenu qu’il devait apporter les réponses les plus concrètes aux revendications exprimées par les agents pour la pérennisation des missions des Archives nationales et qui connaissent un très large écho.
Par un courrier en date du 27 janvier, le directeur de cabinet du ministre s’est en effet engagé à garantir :
- le maintien du fonds du Minutier central des notaires de Paris sur le site parisien des Archives nationales, la résorption de l’arriéré de collecte des minutes, puis la poursuite de cette collecte également sur ce même site conformément à la législation en vigueur ;
- le maintien des fonds antérieurs à 1790 sur le site de Paris, la réalisation de travaux de mise aux normes des magasins ainsi que l’amélioration des conditions de leur conservation ;
- le maintien dans le quadrilatère, notamment dans l’Hôtel de Soubise, du cœur des activités scientifiques, culturelles, éducatives et muséographiques des Archives nationales, s’appuyant sur leur lien historique avec cet Hôtel et les Grands Dépôts.
Ces engagements ont conduit les agents, réunis en assemblée générale le 28 janvier, à lever l’occupation commencée le 16 septembre dernier. Nous veillerons naturellement à ce qu’ils soient au cœur du projet scientifique, culturel et éducatif des Archives nationales qui reste encore à finaliser.
On peut ainsi se réjouir du retour au tout premier plan des questions relatives au devenir de la politique des Archives. Or, une fois encore, les personnels font la démonstration qu’ils sont les meilleurs défenseurs de l’intérêt général et des missions du service public culturel.
Il n’en demeure pas moins que le projet de Maison de l’histoire de France, dont l’historien Pierre Nora a dit qu’il « aura beaucoup de mal à se remettre de son origine impure et politicienne », reste très controversé et qu’il continue à susciter de très vives inquiétudes.
Au-delà du combat mené contre son installation aux Archives nationales, nous ne perdons pas de vue que la Maison de l’histoire de France dans sa configuration actuelle porterait un coup très rude et quasi fatal au réseau des musées nationaux, déjà très affaibli, en absorbant d’un coup d’un seul 8 musées nationaux services à compétence nationale, plus un EPA…Fontainebleau. Et ceci sur la foi d’orientations culturelles et idéologiques, là aussi, plus que contestables. Il y a donc là un autre point de rupture déterminant sur lequel nous appelons l’ensemble des personnels du champ muséal à se mobiliser sans attendre.
Sur ce dernier dossier comme sur l’ensemble des réformes nocives et destructrices en cours ou programmées par le gouvernement et le ministre de la culture, nous entendons construire un rapport de forces unitaire et contribuer au rassemblement le plus large possible.
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