Le président Macron et son Premier ministre s’entêtent à vouloir casser notre système de retraite solidaire. Ils sont incapables, ou refusent, de répondre aux questions légitimes que se posent les travailleuses et travailleurs de ce pays sur leur durée de cotisation, le montant de leur pension, leur droit à réversion…
En plus des grèves et des manifestations, de nombreux piquets, rassemblements, initiatives se tiennent quotidiennement depuis maintenant 48 jours et pas que dans le secteur des transports…
Ainsi, de multiples secteurs sont mobilisés comme les enseignants, les dockers et services portuaires, le secteur de l’énergie (ENEDIS, GRDF) de la pétrochimie, de l’hôtellerie de luxe et du BTP et même de la confédération paysanne qui a offert plusieurs tonnes de nourriture aux grévistes.
Dans le secteur culturel il faut noter la remarquable mobilisation des salariés de l’Opéra de Paris, de Radio France, des réseaux des bibliothèques (particulièrement la BnF et la BPI), du Mobilier National, des Musées et Monuments
Il faut ajouter à cette liste la multiplication des actes symboliques forts à la suite des avocats jetant leur robe au pied de la Ministre, des enseignants vidant leurs sacs ou jetant leurs manuels devant leurs directions départementales et académiques, des artisans d’art du Mobilier National déposant leurs outils lors des vœux de leur directeur, des ouvriers de l’aéronautique jetant leurs bleus de travail… Mais également la spectaculaire démission d’un millier de médecins dont 600 chefs de service de leurs missions administratives face aux manques de moyens et aux politiques managériales inhumaines qui ont cours dans l’hôpital public.
Vendredi dernier encore, à l’issue d’une journée de mobilisation qui a permis la fermeture du musée du Louvre toute la journée, le Ministre a décidé d’annuler ses vœux par peur de les voir perturbés par ses propres agents ; la Culture a décidé de maintenir les siens. Hier soir nous étions plusieurs centaines tous et toutes rassemblés à la BnF pour fêter cette nouvelle année de lutte contre les politiques sociales régressives de ce gouvernement, mais aussi et surtout pour fêter notre unité, notre fraternité et notre capacité à proposer des alternatives crédibles pour les travailleurs et travailleuses, les jeunes et les retraités et leur permettre une vie digne.
C’est pourquoi avec l’Intersyndicale Culture (CGT, FSU, SUD, UNSA) nous sommes mobilisés contre le projet de démantèlement du ministère de la Culture, pour le retrait du projet de réforme des retraites Macron et pour porter nos revendications qui sont les suivantes :
- âge légal de départ à 60 ans à taux plein après 37,5 ans de cotisations et un taux de remplacement à 75 % pour une carrière complète ;
- maintien du calcul sur la base des 6 derniers mois de traitement pour les fonctionnaires et sur les 10 meilleures années au lieu des 25 meilleures années pour les salariés du régime général, ainsi que pour les contractuel·les de droit public qui sont nombreux au ministère de la Culture ;
- maintien de tous les régimes spéciaux et des pensions civiles ;
- minimum retraite au moins égal au SMIC.
De l’argent, il y en a :
Il est possible de financer un système de retraite par répartition plus juste ! Cela suppose un autre partage des richesses en faveur de ceux et celles qui les créent, les travailleurs/ses. En effet, le gouvernement oublie de mentionner que :
- Les retraites, c’est 330 milliards en 2018 ;
- Le soi-disant déficit du système des retraites est de 3 milliards d’euros en 2018 ;
- Le travail dissimulé et les non cotisations des gros employeurs à l’URSSAF équivalent à 24 milliards/an ;
- Le CICE, c’est 37 milliards par an donnés sans contrepartie aux grandes entreprises ;
- Le CAC 40 c’est 80 milliards de bénéfice par an dont 54 milliards pour les actionnaires ;
- Le total de nos cotisations salariales, c’est 400 milliards. Baisser le chômage de 1%, c’est 4 milliards de cotisations en plus.
- Aujourd’hui, sur l’ensemble des cotisations, celles des salariés représentent 40% et celles des employeurs 60%. Il y a 15 ans, c’était 30% et 70%. 100 milliards de plus pour les patrons et 100 milliards de moins pour nous !
- Exiger l’égalité de salaire femmes/hommes, c’est 4 milliards de cotisations en plus !
Nous avons donc toutes les bonnes raisons de continuer à nous battre contre ce projet de destruction de nos retraites et de défendre nos revendications.
Face à cela, il faut toujours et encore augmenter notre niveau de mobilisation, d’actions et de grève pour le retrait du projet de réforme des retraites, défendre nos emplois, nos carrières et nos salaires. C’est pourquoi, nous nous joignons à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-SUD-UNSA du ministère de la Culture, dans le cadre de l’appel intersyndical interprofessionnel, pour continuer la mobilisation :
- le 22 janvier : à midi, dépose par les agent·e·s de leurs outils de travail devant des lieux symboliques et dans tous les territoires ;
- le 22 janvier, à partir de 19 heures : initiative culturelle de soutien aux grévistes en reconduction, au cirque Phénix – Pelouse de Reuilly à Paris 12ème.
- le 23 janvier : retraite aux flambeaux le soir ; à Paris, départ de Nation à 18h ;
- le 24 janvier, tout le monde en grève et tout le monde à la manifestation contre le projet de réforme des retraites Macron partout en France.
Toujours déterminés et mobilisés jusqu’au retrait du projet de réforme !
Vive la solidarité intergénérationnelle !
Vive la Culture, et que vive le ministère de la Culture !
Paris, le 21 janvier 2020