Cela fait cinq ans que le projet de réforme du statut des personnels contractuels du Centre des monuments nationaux est lancé, cinq ans que l’on a le sentiment que rien n’avance et que surtout rien n’aboutira.
Et pourtant, ce lundi 18 juin, nous étions convoqués une énième fois pour « discuter » de la préparation du prochain statut. Est-ce le signe annonciateur d’une volonté d’aboutir à ce statut ? Tout du moins, M. Christophe Vallet, président de l’établissement, était présent à cette réunion, de même que des représentants de la Direction de l’administration générale (DAG).
La première nouvelle qui sort de cette réunion est – d’après les propos du président – que le statut devrait être terminé d’ici à la fin de l’année et donc voté lors du dernier conseil d’administration 2007. C’est un sacré coup d’accélérateur qui est donné là d’autant plus que ce n’est certainement pas durant la torpeur des mois d’été que les choses devraient réellement avancer. Cela confirme ce que nous pensions et ce qui se prépare de la même manière pour la déconcentration, l’administration prépare tout dans son coin et en avise les organisations syndicales, « circulez, y’à plus rien n’a voir ».
Cette réunion avait pour seul but de nous présenter le triptyque du prochain statut qui se découperait comme suit :
décret 86-83 relatif aux agents non titulaires de l’état ;
décret dérogatoire au décret 86-83 en matière de discipline, de cessation d’activité et de dispositions diverses ;
délibérations du conseil d’administration notamment en ce qui concerne les rémunérations, déroulements de carrière, classifications…
Concernant le décret dérogatoire au décret 86-83, l’article premier n’intègre que les agents recrutés sur contrat à durée indéterminée à temps complet. Quid donc des CDI à temps incomplet et des CDD travaillant depuis de nombreuses années au sein du CMN que l’on exclut de tout déroulement de carrière. La démultiplication des contrats en tout genre doit cesser et l’occasion en est donnée.
Que fait-on de certains métiers (chargés d’action cultuelle ou éducative) qui n’ont pas encore vu le jour au CMN alors qu’ils sont au cœur de ses missions qui sont de favoriser la connaissance des monuments, de les présenter au public et d’en développer la fréquentation.
Concernant les fiches métiers, les organisations syndicales n’ont plus leur mot à dire dessus selon la DRH. Et là, on tombe des nues car ce n’est pas ce qui avait été dit il y a quelques mois. On s’en doutait néanmoins puisque le CMN les avait validées par un comité de pilotage. Pourtant l’on sait à quel point les agents n’étaient pas satisfaits y compris ceux ayant participés aux différents groupes de travail et qui n’avaient pas eu le sentiment d’avoir été entendus.
Et que dire des rémunérations et des classifications que l’on nous cache. Il paraîtrait selon le CMN et la DAG, qu’elles sont avantageuses pour les agents, on attend de juger sur pièce.
Bref, depuis cinq ans, on nous présente cette réforme du statut de façon morcelée, sans aucune lisibilité des données, sans aucune transparence de l’information. Aujourd’hui, si le coup d’accélérateur est donné pour qu’enfin aboutisse le nouveau statut des personnels du Centre des monuments nationaux, force est de constater, encore une fois, que nous assistons à une parodie de dialogue social. La CGT n’entrera pas dans le système de jeu du CMN et exige dès à présent de voir l’ensemble des données pour avoir une vision globale et transparente du projet de statut (grille indiciaire, classification des métiers, déroulement de carrière, etc…). Elle n’entend pas non plus se faire dicter ce qu’elle a à dire. Notre rôle est de porter les revendications des personnels et non de valider les choix de l’administration.
Dans tous les cas, la CGT se mobilise et luttera aux côtés des agents :
pour la créations de nouveaux métiers ;
pour l’intégration des précaires en CDI ;
pour la reconnaissance des compétences et des métiers de chacun ;
pour des rémunérations décentes ;
pour de meilleurs déroulements de carrière ;
Parce que votre statut vous appartient,
mobilisez-vous pour vos emplois,
missions, carrières et salaires !
Paris, le 19 juin 2007.