Salaires, Emploi public, défense des missions, TOUS EN GREVE et TOUS DANS LA RUE LE 8 FEVRIER !

Six fédérations de fonctionnaires (CGT, FO, FSU, UNSA, Solidaires et CFDT) ont appelé ensemble à une grande journée de grève et de manifestations le jeudi 8 février

Salaires, Emploi public, défense des missions,
TOUS EN GREVE et TOUS DANS LA RUELE 8 FEVRIER !

Six fédérations de fonctionnaires (CGT, FO, FSU, UNSA, Solidaires et CFDT) ont appelé ensemble à une grande journée de grève et de manifestations le jeudi 8 février

 pour l’ouverture immédiate de véritables négociations sur l’ensemble du contentieux salarial (il faudrait augmenter le point Fonction publique d’environ 6 % pour qu’il retrouve sa valeur de 2000), pour la revalorisation de la grille indiciaire et celle du niveau des pensions,

 pour une politique de l’emploi public répondant réellement aux besoins du service public, et pour la défense du statut de fonctionnaire titulaire,

 pour le maintien et le développement des missions publiques, aujourd’hui attaquées de toutes parts.

Comme l’attendaient les personnels, un large front unitaire s’est donc enfin constitué pour, sur ces trois enjeux cruciaux, partir groupés et le plus nombreux possible à l’offensive. Et si le Gouvernement persistait à demeurer sourd à nos revendications, les organisations syndicales ont d’ores et déjà prévu de se revoir rapidement sur les modalités de poursuite de l’action.

La CGT, qui n’a pas ménagé ses efforts pour parvenir à ce rassemblement des forces, travaille désormais activement à construire une mobilisation de très grande ampleur ce 8 février.

* * *

Sur la base de cette plate-forme intersyndicale, qui forme un socle de revendications communes et structurelles réunissant tous les agents de la Fonction publique quels que soient leur statut, leur administration de rattachement, leur filière et leur catégorie d’emploi, la CGT-Culture fondait l’espoir que nous parviendrions nous aussi à la culture, comme nous en avons la longue habitude, à former un front unitaire, et donc à ne pas partir en rangs dispersés. Et l’expérience a amplement montré que les personnels du ministère savent se retrouver coude à coude et s’engager puissamment dans les luttes quand ils poursuivent, tous ensemble, sans qu’interviennent des facteurs de confusion, le ou les même(s) objectif(s) : ce fut notamment le cas contre l’emploi précaire en 1999, sur la RTT, les retraites, les salaires, contre le CPE…

Cette démarche n’a semble-t-il pas été, cette fois-ci, celle exactement partagée par toutes les organisations du ministère. Durant nos discussions en intersyndicale, SUD-Culture Solidaires et la CFDT-Culture, rejoints plus tard par le SNAC-FO, ont en effet pris position pour le dépôt d’un préavis de grève supplémentaire, également ciblé sur le 8 février (mais reconductible celui-là), venant donc se superposer au premier préavis national et y rajouter une revendication spécifique : une augmentation de 50 % de la prime IAT et un arrêt de toute modulation pour les agents de la filière Accueil, Surveillance et Magasinage (ASM).

Sans être opposée, loin de là, à cette revendication (c’est la position que nous avons réaffirmée en intersyndicale), la CGT-Culture, prenant toutes ses responsabilités, n’est pas signataire de ce préavis. En effet, nous pensons qu’appeler à la grève le 8 février, voire les jours suivants, en mélangeant et en mettant sur le même plan – comme le fait d’ailleurs le Ministre de la Fonction publique – traitement / grille indiciaires et la question des primes conduit à desservir gravement les revendications générales et transversales de cette journée d’action dans la Fonction publique. Et, en substance, c’est l’analyse que font les fédérations de fonctionnaires CGT, FO, FSU, UNSA et Solidaires dans un argumentaire commun publié le 25 janvier dernier : “ Selon les besoins, le Gouvernement utilise un indicateur ou un autre pour faire croire à la progression du pouvoir d’achat de nos traitements. (…) Les mesures spécifiques, les primes très ponctuelles, les hausses en volume liées au vieillissement de la population des fonctionnaires ne peuvent être comprises dans l’évolution du pouvoir d’achat qui, par construction, est structurelle et collective. Pour nos fédérations, l’évolution du pouvoir d’achat ne peut être mesurée qu’à partir du point d’indice. ”

Tel est le message clair – et qu’il serait dangereux de brouiller – que les agents de la Fonction publique et leurs organisations syndicales veulent adresser, sous forme d’avertissement, au Gouvernement. Aussi, la CGT-Culture persiste à ne pas comprendre la démarche conjointe de SUD-Culture Solidaires, de la CFDT-Culture et du SNAC-FO, et ce d’autant plus, rappelons-le une fois encore, que nous n’avons jamais repoussé cette revendication (qu’on ne saurait d’ailleurs strictement limiter à la seule filière ASM). Nous avons même proposé à nos camarades de ces trois organisations d’autres modalités d’action déconnectées du 8 février, mais pour autant situées dans un futur très proche, vraiment unitaires celles-ci, et garantissant donc de plus grandes chances de succès…, mais nous n’avons malheureusement pas été entendus. Plutôt que de chercher à élargir la mobilisation, ce que nous proposions, le choix fut finalement de ne pas démordre de la date de début février, période où, chacun l’aura noté, les personnels sont par ailleurs appelés à voter dans le cadre du référendum du ministère de la culture.

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Comme beaucoup s’en souviennent probablement, la CGT-Culture a été la première organisation syndicale du ministère à dénoncer et à combattre, dans un tract-pétition de décembre 2005 ayant recueilli plus d’un millier de signatures, la modulation des primes, son caractère injuste et purement arbitraire.

Par ailleurs, la CGT continue de revendiquer l’intégration au traitement des primes n’étant pas liées à des sujétions spécifiques et réelles. Dans cette logique, il ne subsisterait plus que quelques indemnités marginales, ce qui rendrait caduque toute velléité de modulation.

Ainsi que les procès verbaux des Comités techniques paritaires ministériels en font foi, nous avons longtemps été les seuls à exiger qu’un état des lieux précis des taux de primes moyens servis à l’ensemble des agents de la culture (par filière, par secteur et établissement, par région pour les DRAC et les SDAP) soit produit devant les organisations syndicales. C’est maintenant chose faite avec la création de l’Observatoire ministériel sur les primes dont la prochaine séance aura lieu au mois de mars.

Nous avons aussi, depuis plusieurs années, mené la bataille pour que les personnels dont le régime indemnitaire était inférieur à ces taux moyens constatés bénéficient de mesures individuelles de réalignement. A force d’insistance, cette revendication a été prise en compte dans la circulaire de la DAG du 22 mai 2006 adressée à tous les services et établissements du ministère qui indique : “ A compter de cette année, le ministère souhaite instituer dans sa politique globale de rémunération, une progression minimale du montant des primes avec l’ancienneté. Il s’agit de rattraper le niveau indemnitaire des agents particulièrement peu primés sans motif avéré. Dans ce but, des montants “ planchers ” ont été établis par groupes d’échelon au sein du 1er grade d’un certain nombre de corps. Par ailleurs, les montants minimum des grades supérieurs ont été rehaussés.(…) Il vous est demandé de revaloriser en priorité, dans la mesure du possible et dans le cadre de l’enveloppe qui vous est attribuée, les montants de référence des agents qui, sans raison valable, se situeraient en dessous de ces montants “ planchers ”. Mais, ne nous leurrons pas, il y a encore beaucoup à faire et de pression à exercer au plan national comme au plan local pour que ces intentions se traduisent concrètement dans la réalité… Nous y sommes déterminés.

Voilà donc, pour la CGT-Culture, les premières bases d’un travail que nous devons poursuivre et développer en intersyndicale au service et dans l’intérêt de tous les personnels. Et c’est dans ce cadre qu’il convient de traiter notamment la question spécifique de l’augmentation de l’IAT des agents de la filière ASM, et de construire dans les toutes prochaines semaines la mobilisation qui devra l’accompagner.

Ainsi que nous l’avons exprimé lors de nos discussions intersyndicales en préparation du 8 février, la CGT-Culture appelle et attend, sans encore de réponse à ce jour, que toutes les organisations se réunissent au plus vite pour engager de manière approfondie ce travail, et élaborer un plan d’action sur tout le ministère.

Mais dans l’immédiat, nous appelons une nouvelle fois tous les personnels du ministère à cesser le travail le jeudi 8 février,
et à se joindre aux manifestations sur la base des revendications portées, dans l’unité, par nos 6 fédérations de fonctionnaires.

Paris, le 6 février 2007