Santé au travail au siège : LE DÉNI PERSISTE AU SOMMET !

5 novembre 2025 - par SNMH-CGT

La formation spécialisée santé, sécurité, conditions de travail de Paris Siège Petit-Couronne du 30 octobre a été particulièrement tendue.

Depuis des années, les problèmes de sous-effectif, de surcharge de travail, d’heures supplémentaires non rémunérées, d’absence de reconnaissance, de problèmes de remboursements de frais de missions sont dénoncés et ne sont toujours pas résolus.

Le point culminant a été atteint lorsque le directeur général, à la suite du vote unanime des représentant·es du personnel en faveur d’un audit sur les risques psychosociaux au sein de la direction des ressources humaines, a déclaré que cette décision ne l’engageait pas. Face à cette prise de position, les représentant·es du personnel ont alors quitté la séance.

À la lecture du DUERP, nous constatons de nombreuses alertes sur une exposition fréquente des agents aux risques psychosociaux. Ces risques sont notamment les suivants : surcharge de travail, manque d’accompagnement des encadrants (lors de difficultés notamment), interruptions constantes des tâches, multiplication des réunions, déplacements fréquents entraînant des difficultés liées au remboursement des frais. Les risques apparaissent minimisés tandis qu’ils compliquent considérablement les missions des agents. Nous observons que nombre des risques psychosociaux sont énoncés de longue date mais ne sont toujours pas solutionnés.

À la suite de la réorganisation, bien des difficultés persistent dans la clarté et la répartition des tâches. Les encadrants directs essuient notamment toutes les problématiques sans que ne soient citées la chaîne hiérarchique et l’intervention d’autres encadrants. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, on remarque un manque de fluidité dans le fonctionnement : manque de vision globale, de perspectives, de clarification et lourdeur des procédures.

Les représentantes du personnel se demandent si cette réorganisation n’a pas apporté de la lourdeur administrative et cristallisé des difficultés là où d’autres moyens (comme le dialogue ?) pourraient fluidifier le travail.

Enfin, certains risques qui existaient auparavant ont été invisibilisés et supprimés du DUERP, ce qui interroge sur leur considération.

Sur l’ensemble du DUERP de la DCMC, une prise en compte des risques doit se faire et des solutions adaptées et pertinentes doivent être mises en place rapidement.

À la lecture du DUERP présenté, nous avons remarqué que les risques psychosociaux comme la surcharge de travail, le non-respect des horaires de travail ou du droit à la déconnexion ne semblaient concerner que l’encadrement.

L’exposition à ces risques par l’encadrement n’est aucunement niée par vos représentant·es. Néanmoins, les risques psychosociaux des autres agents administratifs ont été purement et simplement supprimés du document. En effet, les agents ont eu l’opportunité d’enrichir le document par leur propre expérience sans que leurs remarques ne soient gardées dans le document final.

Pour autant vos représentant·es ont obtenu de la Direction générale d’enrichir le document en remportant l’ajout de lignes supplémentaires concernant ces risques pour les agents administratifs, en plus de l’encadrement, et ainsi faire sortir ces risques de l’invisibilisation manifeste dont ils faisaient l’objet.

Cependant, les remarques des agents n’ayant pas été retenues dans le document original et le plan d’action faisant trop souvent porter la responsabilité de la prévention des risques sur les agents, celui-ci n’était pas satisfaisant.

L’ensemble des organisations syndicales se sont abstenues sur ce DUERP et son plan d’action.

Alors que certains risques sont identifiés et signalés depuis plusieurs années, le DUERP de la DDCP atteste de la quasi-absence de moyens de prévention déjà mis en place pour les prévenir ou les supprimer et le plan d’action est assorti d’un calendrier trop contraint pour la réalisation des mesures recommandées d’ici la fin de cette année.

En lieu et place des préconisations des référentes DUERP à mettre en œuvre pour traiter certains risques signalés, des modifications ont été introduites à leur insu dans la rédaction du plan d’action. Nous avons souligné le caractère vague, inadapté et incompatible avec le calendrier de mise en œuvre de ces ajouts.

La charge de travail des agents dans un contexte de sous-effectif chronique et de pressions multiples, le stress, les difficultés financières liés aux déplacements fréquents mais aussi l’absence de reconnaissance tangible de leur travail constituent des risques psychosociaux trop longtemps mésestimés.

Même des situations simples tardent à être traitées : on pourrait par exemple régler le manque de luminosité et l’ambiance sonore de certains bureaux par l’achat de panneaux lumineux et de panneaux absorbants acoustiques, mais la direction nous répond que cela « coûte cher » ! À nos yeux, la santé des agents ne devrait pas avoir de prix.

La prise en compte des risques signalés par les agents méritant mieux que ces réponses de l’administration, l’ensemble des organisations syndicales a demandé de reporter le vote et de faire une FSSSCT dédiée pour la DDCP avant les vacances de fin d’année, ce à quoi la direction répond que cela ne peut pas se faire pour chaque direction. Un deuxième report du PAP de la DDCP a été prévu pour la FSSSCT de février (rappelons que le PAP de la DDCP n’a pas pu être voté depuis juillet 2023 !!)

Lors du CSA (Conseil social d’administration) du 10 octobre dernier, la direction du CMN avait été saisie d’une demande d’audit sur les risques psychosociaux par les représentant·es du personnel. Le directeur général avait alors écarté la question, renvoyant le sujet à la FSSSCT Paris siège. Or, à l’ouverture de cette instance, il a souhaité aborder le point sous l’angle de l’organigramme… prétendant même que celui-ci aurait été validé en CSA !

Les représentant·es du personnel ont pourtant rappelé de nombreux éléments relevant des facteurs de risques psychosociaux identifiés par le rapport Gollac (référence en la matière). Nous avons ainsi demandé la réalisation d’un audit indépendant et externe, afin de garantir la liberté de parole des agents et d’éviter que la direction du CMN ne soit à la fois juge et partie.

Malgré un vote unanime des représentant·es du personnel en faveur de cet audit, le directeur général a déclaré que cette décision n’avait aucune valeur contraignante et ne l’engageait en rien.

En clair : « circulez, il n’y a rien à voir, nous ferons comme bon nous semble ! »

C’est donc face à ce mépris du dialogue social et au refus de prendre en compte les préconisations pour améliorer l’organisation du travail et répondre à la souffrance des agents de la DRH que l’ensemble des représentant·es du personnel a décidé de quitter la séance de la FSSSCT PARIS SIEGE PETITE-COURONNE le 30 octobre.

Plutôt que de s’attaquer aux causes du malaise, elle semble vouloir ignorer les signaux d’alerte — or, ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait baisser la fièvre.

Paris, le 5 novembre 2025.

https://cgt-culture.fr/wp-content/uploads/2025/11/251105-SANTE-AU-TRAVAIL-SIEGE.pdf